Édito
Heureux qui, comme Ulysse...
... a fait un beau voyage... dans la cité phocéenne ! Au lendemain du 118e Congrès des Notaires de France, la jubilation générale laisserait presque place au vague à l’âme de l’après. L’événement a démontré – si besoin en était encore – que le notariat a des jours bien remplis devant lui, avec des terres aussi nouvelles, que nombreuses à conquérir. Ce qui n’est probablement pas pour déplaire au Président dudit Congrès, l’« homme épouvanté par la routine ». Mais plus qu’une effervescence - car le phénomène sans doute n’a rien de passager -, il flottait dans l’amphithéâtre, un air de révolution de la profession. Pari gagné : l’ingénieur notarial dépeint par les trois commissions, dont toutes les propositions ont été adoptées, est bel et bien à mille lieues du notaire balzacien.
L’ambition portée par cette nouvelle sémantique de l’ingénierie notariale continue d’identifier toujours plus de besoins clients et, donc, de confier au notaire toujours plus de missions. Aussi s’est-elle vue accompagnée d’inquiétudes lorsque la parole a été donnée à la salle. Avec cette question aussi simple qu’essentielle qui a résonné dans l’assemblée : « Aurons-nous le temps ? ». Ce temps avec lequel nous avons un rapport si différent aujourd’hui, comme l’a rappelé Gilles Finchelstein pour ouvrir le Congrès : nous vivons de plus en plus dans l’urgence, dans l’instant, l’innovation faisant sans cesse évoluer les pratiques. Le notaire, lui, n’a pas ce « luxe ». Être « à la page » ne suffit pas ; il lui faut aussi être résolument tourné vers l’avenir. C’est là toute la quintessence de son office : préserver notre « civilisation ex ante » d’après les mots de David Ambrosiano, celle dans laquelle l’anticipation a une longueur d’avance sur le contentieux.
La richesse des travaux du Congrès et les multiples facettes qu’ils ont donné au conseil prodigué par le notaire en disent long sur les attentes qui pèsent sur lui. Il est maintenant temps (toujours lui !) d’extraire la substantifique moelle de ces débats, « par curieuse leçon et méditation fréquente », pour paraphraser Rabelais. Cette « course au conseil », aussi vertueuse puisse-t-elle être, ne saurait être effrénée. Les besoins des clients ne doivent pas éclipser ceux des notaires eux-mêmes. Pour embrasser le mouvement et tenir la cadence, ils doivent aussi s’efforcer de mettre en place un accompagnement managérial adapté. De quoi cultiver notre propre enthousiasme à vous proposer des contenus toujours plus pragmatiques et en phase avec les évolutions de la profession.
Alix Germain, Rédaction du Journal du Village des Notaires
Au sommaire de ce numéro
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