"Boutonner la robe, déplier le rabat et se faire avocat,
Avoir le sentiment, toujours, qu’elle est trop grande pour soi,
Enfiler le costume, ajuster l’épitoge comme un sublime fardeau,
Nul besoin de cautionner, de dire vrai, ou de dire faux,
Porter, simplement, le combat des autres avec l’engouement des premiers jours,
Préserver la saine distance, être « contre », être « pour »,
Boutonner la robe, ajuster ses manches et avoir le vertige,
Le vertige d’une confiance donnée et le frisson de celui qui s’érige,
Éluder les préjugés, bousculer les présomptions, être sage, être en rage,
Se laisser toucher par le chagrin de l’autre sans en devenir l’otage,
Entrer avec fracas dans des vies de malheur et de désolation,
Se sentir le parent ou l’étranger de celui et de celle que nous défendons,
S’abîmer et se froisser interminablement sur les bancs, dans les coulisses,
Aux confins des allées et des cabinets du grand palais de justice,
Savoir, au fond, qu’il est surtout la demeure de l’infortune et de l’oubli,
Se mettre en quête de la juste décision pour son protégé et le soir, ôter l’habit."
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C’est la juste traduction de notre vécu quotidien que nous seuls nous connaissons
Merci consœur de ce sensible résumé de nos vies. Je me proposais de le faire circuler sur FaceBook, si vous en êtes d’accord.
Mon Cher Confrère,
Bien sûr ! celui qui écrit ne souhaite qu’être lu ! Je l’ai posté sur le groupe facebook d’avocat AEN et j’ai été publié sur LinkdIn par les éditions Dalloz également. Merci pour votre gentil retour ! vbd
Bravo maitre pour votre texte plein de lucidité.
Effectivement, il devient vital de mettre en avant la notion d’humanité.
I- A, doit être au service de l humain, elle ne doit pas le diriger.
Tout à fait ! merci pour votre message
Joli et émouvant, bravo !
Merci pour votre poème.
J’espère un jour pouvoir porter la robe et lui faire honneur comme vous venez de le faire. M
Merci à vous futur confrère