Le Ministère de la Justice a aussi son incubateur !

L’innovation et les méthodes qui l’accompagnent ont depuis quelques années irrigué d’autres milieux que celui des start up... Nous avons déjà eu l’occasion au Village de la Justice de vous montrer comment les acteurs publics à l’échelle nationale avec les Starts up d’état par exemple ou les acteurs publics locaux s’en étaient emparés pour améliorer le "service public du droit".
Dernièrement, c’est le Ministère de la Justice, doté d’un service dédié à l’ innovation, qui a attiré notre attention en créant un Incubateur.
Pour en savoir plus, nous avons questionné Delphine Deneubourg, Cheffe du Bureau stratégie et innovation au Ministère de la Justice [1] et Thomas GUERRIER
Chef de Pôle Innovation / Atelier du Numérique au Ministère de la Justice.

Village de la Justice : Pourquoi doter le Ministère de la Justice d’un incubateur ?

Delphine Deneubourg et Thomas Guerrier : "L’innovation numérique constitue un des leviers pour améliorer le service public de la Justice, pour faciliter le quotidien des agents, mais aussi des justiciables.

L’objectif est notamment d’accompagner les agents publics à s’investir eux-mêmes dans la résolution de problématiques de terrain, qui peuvent avoir une réponse numérique, en participant activement à la construction du produit qui les aidera et aidera leurs pairs au quotidien. Pour ce faire, l’incubateur les outille d’une méthode (en l’occurrence la méthode Agile) et leur propose l’accompagnement d’experts, en particulier designers et développeurs.

Delphine Deneubourg

Les agents sont d’ailleurs volontaires : l’appel aux innovateurs lancé en 2022 a été un succès. Plus de 70 candidatures ont été reçues et concernent toutes les filières de la Justice : juridictions, services pénitentiaires, services de la protection de la jeunesse, accès au droit…

"L’innovation numérique constitue un des leviers pour améliorer le service public de la Justice (...)."

Notre objectif en 2023 est de se tourner, en plus des agents, vers les justiciables ainsi que vers les auxiliaires de justice "partenaires" (avocats, huissiers etc.), pour se faire connaître afin de récolter également auprès d’eux les "irritants" ou idées de solution numérique. Notre défi sera de partager l’offre de services de l’incubateur, pour qu’elle puisse être mobilisée.
Pour l’instant c’est du bouche à oreille qu’il nous faut maintenant compléter par une communication en interne... mais aussi communication externe."

Quels sont vos moyens d’actions ?

"La particularité de notre incubateur c’est de délivrer des "petits produits" mais avec de l’impact. Il n’est pas question ici de grands programmes avec des feuilles de route de plusieurs années, mais une nouvelle manière de construire des produits sur un temps plus court.

Par ailleurs, de même certains agents développent eux-même des petits produits à leur échelle pour leur propre service : nous souhaitons les accompagner pour le partager de manière "industrielle" à leurs collègues sur un plan national.

Nous connaissons beaucoup de familles de problèmes dont la solution est numérique... mais pas toujours ! La solution ne passe pas forcément par le numérique, et dans ce cas là on essaye de trouver une autre solution, souvent en redirigeant les agents vers d’autres services qui traitent ces sujets non numériques, comme l’organisation, la fourniture de matériel, la formation…"

Thomas Guerrier

Et votre mode de fonctionnement, concrètement ?

"Nous sommes 12 personnes au sein du bureau innovation.

Nous avons différentes approches :

- l’incubateur se déplace au sein des juridictions et services déconcentrés, en immersion sur le terrain pour observer car les agents n’identifient pas forcément les "irritants".Grâce à des outils, par exemple User experience (UX) et Design Thinking, nous modélisons les activités et identifions les points d’amélioration.

- nous "prospectons" des solutions numériques déjà existantes, par des rencontres avec des startups, des échanges avec les autres incubateurs ministériels

Sur une année, environ 10 projets sont menés avec un agent public intrapreneur (magistrat, greffier, conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, surveillant,…) accompagné d’une équipe technique pour investiguer son problème et construire si cela est pertinent une solution numérique."

Quel est votre lien avec Bêta Gouv ?

"Nous travaillons en étroite collaboration avec eux. Nous comptons 7 startups d’État au sein du Ministère de la Justice qui sont dans la communauté Beta.Gouv
Finalement, notre incubateur est une réplique de Be ta Gouv au sein du Ministère. Bêta Gouv lui c’est "l’incubateur des incubateurs"...

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Notes de l'article:

[1Delphine Deneubourg est également à l’origine avec Félicie Callipel de la start up d’Etat "Mon suivi Justice" dont nous vous avons parlé ici.

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