Bonjour,
Pour exercer la profession d'huissier (ou notaire, commissaire priseur, mandataire judiciaire ou greffier de TC), il faut être titulaire d'une charge.
La charge est créée par le garde des sceaux et, il y en a un certain nombre par département. La charge (comme la licence de taxi) est gratuite mais, il n'y a que très peu de créations c'est pourquoi, il faut soit attendre le départ en retraite d'un huissier (associé ou individuel) soit s'associer avec un autre huissier en place.
Une SCP d'huissiers composées de 3 huissiers peut intégrer un 4e si son activité s'est développée. Mais dans ce cas, le nouvel entrant devra acheter des parts que détiennent les 3 autres.
Une société est composée de parts sociales. Si vous vous associez, vous achetez les parts de quelqu'un.
Le prix à payer ne dépend du caractère individuel ou en société de l'étude. Vous pouvez trouver une étude individuelle à moins de 200 000 € ou devoir débourser 700 000 € pour acquérir, seulement, 30% du capital d'une société. Le prix dépendra de la rentabilité de l'étude et donc, des revenus que vous allez pouvoir vous dégager. Dans le premier cas, il correspondra à un revenus de simple cadre, dans le second, il dépassera les 200 000 € par an... Ce qui fait la différence, c'est la clientèle. Une grosse étude a généralement des clients réguliers (banques, sociétés de crédits, offices HLM...) et du réseau (avocats, sociétés de recouvrement...).
Si le prix est trop bas, l'étude sera totalement à développer et les premières années peuvent être difficiles. Si le prix est très élevé, ce n'est qu'un détail, les banques sont là et savent très bien que les huissiers, sauf accident gagnent bien leur vie. Il ne faut donc pas avoir peur des sommes car il n'est pas nécessaire de disposer de la somme immédiatement.
La question à se poser est de savoir comment vous voulez travailler et de savoir si vous aimez les challenges. En investissant peu, vous acceptez de gagner un peu moins au départ mais, vous avez des marges de progression. Une étude qui vaut 200 000 € aujourd'hui peut, si vous bossez bien doubler de valeur et devenir très rentable. En revanche, si vous voulez des gros revenus rapidement, il vaut mieux viser une grosse étude dès le départ, malgré l'investissement vous êtes plus serein. La grosse étude dispose déjà du personnel compétent, des outils informatiques et de la clientèle.
Cette règle est toujours la même dans le monde des affaires, il est plus confortable d'acheter un Leclerc (l'argent rentre seul grâce aux employés) qu'un petit commerce où il vous faudra bosser directement avec plus de risques !!!
Le montant n'est donc qu'un petit détail. En revanche, avant d'arriver au moment de faire le chèque, il a des étapes bien plus compliquées :
- Valider un M1 : Le M2 reste conseillé. Cette étape reste à la porté de nombreux étudiants qui ont passé le cap de L2
- Trouver un stage pro : Cette étape se complique. Vous êtes en concurrence et les enfants d'huissiers qui, s'il arrivent à suivre en fac (j'en connais plus d'un qui a foiré
) se dirigent, naturellement, vers ce métier qui leur assure un avenir sans trop d'effort.
- Réussir l'examen : Il est très sélectif et surtout, j'ai de sérieux doutes sur l'organisation quand je vois d'excellents juristes rater l'examen et de mauvais juristes réussir simplement parce que papa est dans le métier... Je ne peux dire qu'il y a de la fraude, mais, je ne peux assurer qu'il n'y en a pas. Sur ce point, je fais plus confiance aux facs.
- Trouver une étude : Cette étape est compliquée car il faut parfois accepter de quitter sa région. De plus, pour acheter les parts d'un associé, il faut l'accord des autres associés. Autant dire que si dans une SCP, un des associé a son fils étudiant en droit, il fera tout pour vous bloquer pour garder la place au chaud à son fiston
.
Une fois ces étapes franchies, si vous avez l'opportunité de trouver une belle étude rentable où on vous demande un chèque de 700 ou 800 000 €, pas de panique ! La banque est là, et elle vous financera même l'indispensable Porsche Cayenne qui utiliserez pour dire à des personnes qui rencontrent des difficultés financières qu'il faut payer...