Quelle est la particularité des ventes organisées par la DNID pour le compte de l’AGRASC ?
Alain Caumeil : « Ces ventes aux enchères mobilières, organisées par les commissariats aux ventes de la Direction nationale d’interventions domaniales (DNID), concernent les biens d’occasion des organismes publics, les véhicules de fourrière, les objets trouvés et les biens saisis et confisqués par la Justice, la douane et l’Administration fiscale.
Pour ces biens saisis, je parle volontiers de « ventes républicaines », car nous portons une politique publique de lutte contre la délinquance.
Le message de ces ventes est qu’il n’y a pas d’impunité et que – d’après la devise de l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs saisis et Confisqués (AGRASC) – le crime ne paie pas. Les personnes qui achètent ces biens font un acte citoyen. Si vous interrogez les acheteurs, ils vous diront que ce ne sont pas des achats standards, mais des achats qui ont un supplément d’âme ».
Comment se déroule une telle vente ?
Alain Caumeil : « Nos ventes ont aujourd’hui lieu exclusivement en ligne, sauf ventes exceptionnelles, organisées pour le compte de l’AGRASC.
La publicité des ventes est réalisée sur notre site internet encheres-domaine.gouv.fr et sur le site Drouot Digital ou le Moniteur et, pour les lots de grande qualité, nous recourons à la Gazette Drouot.
Nous utilisons également les réseaux sociaux [1] pour annoncer nos ventes et mettre en valeur des lots particuliers.
Les ventes en salle sont également retransmises en ligne, ce qui permet de toucher un public très large. Les particuliers sont de plus en plus nombreux, nous observons un rajeunissement de la clientèle et une part croissante d’acheteurs étrangers.
En termes de résultats, il y a une vraie dynamique puisqu’en 2022, les ventes pour l’AGRASC représentaient 4,5 millions d’euros de notre chiffre d’affaires global de 100,5 millions d’euros ».
Quels types de produits de luxe êtes-vous amenés à mettre en vente ?
Alain Caumeil : « Il s’agit de voitures de luxe, de vins, de bijoux, mais aussi d’œuvres d’art et la maroquinerie se vend également très bien. Nous avons organisé 4 ventes exceptionnelles pour le compte de l’AGRASC en 2022, dont la vente d’une cave remarquable de 1 000 bouteilles au Palais des ducs à Dijon, pour 1,7 million d’euros, et à laquelle des enchérisseurs du monde entier ont participé. À cette occasion, une bouteille de Romanée-Conti de l’an 2000 a par exemple fait un record mondial avec 21 500 euros (hors frais de 11 % en sus de l’adjudication). Une autre de ces ventes, à Marseille, contenait notamment une sélection de très belles montres Rolex, Cartier, Hublot, Breitling ou encore Bvlgari ».
Pouvez-vous nous citer d’autres lots importants des ventes passées ?
Alain Caumeil : « J’ai en tête une vente, organisée à Bercy pour l’AGRASC, en novembre 2021 avec deux lots qui ont défrayé la chronique. D’abord, une très belle Lamborghini jaune poussin qui s’est vendue plus de 240 000 euros. Pour l’anecdote, le ministre Bruno Lemaire y était monté, ce qui n’avait pas manqué de faire parler de la vente dans les médias.
Surtout, une montre Richard Mille en titane, qui avait été expertisée par l’étude Ader, a fait un record mondial en atteignant plus de 311 000 euros hors frais ».
Retrouvez l’intégralité de cette interview (page 54) et d’autres contenus dans la Revue Liberalis.