LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Le CV parfait ? [...] Sciences-Po, HEC, DESS en fiscalité internationale de Paris-II, puis Ecole du Barreau. "

Je trouve l'article du Nouvel Obs déplorable et visiblement ils ne font que promouvoir le CV de la personne qu'ils ont interviewé.

Je ne pense même pas qu'on puisse parler d'effet de mode tant l'article cache une auto-publicité déguisée...

Si on parle de CV parfait, pourquoi manque-t-il des diplômes pourtant appréciés ? Quid des Magistères, DJCE, DESS Droit des affaires, LLM, etc. ?

En plus, il n'y a aucune expérience à l'étranger sur leur fameux "CV parfait" ! Un comble pour un CV qui est présenté comme étant le CV parfait, à l'heure de la globalisation du monde des affaires...

Et tant qu'à faire, puisqu'elle a fait Sciences Po, pourquoi pas avoir fait l'ENA aussi ? L'ENA me parait pourtant le prolongement naturel des études à Sciences Po...

Son CV ne peut donc être parfait puisqu'il manque déja des diplômes pour que ce soit vraiment parfait. Vous voyez où je veux en venir : comme dit le proverbe, la perfection n'est pas de ce monde et aucun CV ne peut être parfait puisqu'il manquera toujours des diplômes pour que ce soit vraiment parfait (à moins bien sûr de vouloir faire des études jusqu'à l'âge de la retraite).

En outre, pourquoi est-ce qu'un DESS en fiscalité internationale serait nécessaire pour constituer un "CV parfait" ?

Quid de ceux ne souhaitant pas du tout faire de fiscalité ? On peut parfaitement faire un DESS/DEA en droit des affaires, puis bosser dans un grand cabinet international d'avocats et ne jamais toucher du tout au droit fiscal. On peut ne pas avoir fait du droit fiscal à la fac et bosser en Corporate dans les plus grands cabinets d'avocats... Dans les départements M&A, marchés de capitaux, etc. des cabinets, on ne fait pas du fiscal...

Et quid de ceux souhaitant faire du contentieux, de l'arbitrage international, droit de la concurrence, etc. ? Ne serait-il pas judicieux pour ces personnes de faire un Master dans le domaine qui les intéresse ? Mais non, le Nouvel Obs dit qu'il faudrait absolument suivre à la lettre le parcours de cette brave dame, peu importe ce que vous voulez faire, et donc si vous voulez avoir un bon CV, vous devez faire comme elle, quitte à renoncer ce qui vous plait et travailler dans un domaine qui ne vous intéresse pas du tout.

Comme d'autres l'ont suggéré plus haut, l'article semble vouloir discréditer tous les autres parcours (pourtant fort honorables, intéressants et avec des perspectives d'évolution tout aussi bonnes) pour vanter les mérites de la seule et unique personne qu'ils ont pris comme exemple.

En plus, ils n'ont même pas pris la peine d'interviewer d'autres personnes, comme si cette jeune femme était parfaite et que personne ne pouvait avoir un autre parcours intéressant. Ce n'est pas non plus comme si elle bossait dans le top du top des cabinets puisqu'elle bosse dans un cabinet américain moyen.

Bref, cet article illustre parfaitement la tendance actuelle, qui consiste à pousser les étudiants à faire comme telle ou telle personne, et à calquer leur CV sur celui d'un autre comme s'il s'agissait d'un modèle absolu.

C'est tout le contraire de ce qu'il faut faire, puisqu'il faut adopter un parcours qui vous intéresse et faire seulement les diplômes qui correspondent à vos projets personnels.

C'est en tout cas ce que pense la majorité des étudiants. D'ailleurs, les grands cabinets "exigent" ce type de cursus.

Rappelons-nous que ce mouvement en faveur de cursus type droit+Sciences Po+HEC trouve sa source aux USA : là-bas, le droit étant considéré comme "graduate studies", on part du principe qu'il faut étudier quelque chose avant de faire du droit (même si ce qu'on fait avant n'a rien, mais vraiment rien à voir avec le droit), au prétexte que l'étudiant fraîchement sorti du lycée ne serait pas à même de comprendre le droit.

Vous ne comprenez pas : il ne s'agit pas du tout d'un "mouvement" ou d'une "tendance". Il s'agit juste d'une personne qui présente son propre CV comme étant LE CV idéal, c'est tout, alors que ce n'est pas le cas (voir plus haut).

Et aux USA, les étudiants ne font qu'un seul "undergraduate studies" avant de faire du droit, ils n'en font pas deux.

Enfin, si certains cabinets en France citent l'école de commerce ou un LLM comme un plus, il n'y a presque pas de cabinets aujourd'hui qui citent Sciences Po, et d'ailleurs dans les discussions, les gens qui conseillent des doubles ou triples formations ne mentionnent même pas Sciences Po. Comme vous le dites, faire Sciences Po ne sert pas du tout pour le boulot.

Bonjour,

Mais d'où ça peut bien venir cette tendance à faire croire qu'il faut collectionner les diplômes?

J'étais encore à la fac il y a peu et les profs nous avaient dit que ça ne servait à rien et que quitte à continuer les études il valait mieux passer l'exam du CRFPA...

Ce que je trouve triste c'est que ce genre d'article dévalorise (encore plus) nos formations juridiques.

Cordialement

aux USA, les étudiants ne font qu'un seul "undergraduate studies" avant de faire du droit, ils n'en font pas deux.

Il mesemble que cette "tendance" à vouloir multiplier les formations, sous prétexte que cela fait mieux appréhender le droit, vient des USA. Cf ceux qui font un LLM et qui rentrent en France.

Cordialement,

aux USA, les étudiants ne font qu'un seul "undergraduate studies" avant de faire du droit, ils n'en font pas deux.

Il mesemble que cette "tendance" à vouloir multiplier les formations, sous prétexte que cela fait mieux appréhender le droit, vient des USA. Cf ceux qui font un LLM et qui rentrent en France.

Cordialement,

Ca ne m'étonnerait pas parce que les reproches émis à l'endroit des formations juridiques sont les mêmes aux Etats-Unis qu'en France (approche trop théorique, éloignement du monde du business...) et pourtant, on y reconnaît plus volontiers le jeu de l'expérience qui est seule est à même d'aiguiser la compréhension du milieu des affaires.
Il faut dire qu'en France, il existe dans l'inconscient collectif comme un sentiment innée de jalousie vis-à-vis de ceux qui pourraient bénéficier de "passe-droit". (Héritage de 1789?)
Par extension, on associe systématiquement la réussite de l'Autre à quelque chose de suspicieux.
L'inconvénient est que l'on finit par penser que sans aide extérieure, sans passe-droit, une personne lambda ne peut y parvenir.
Il faut dire qu'en France, les privilèges ont la belle vie...l'ENA, l'Inspection des Finances, le corporatisme politique... ceci n'aide en rien à ce que les Français croient à nouveau à la réussite personnelle par les moyens conventionnels.

En conclusion, les Français et encore plus ceux dans une situation délicate, à l'instar des étudiants, ont une propension à valider les théories des "passe-droit" sans les remettre beaucoup en question.

si justement dit