Village de la Justice : Quelles ont été les motivations à la création du colloque inter-cliniques sur l’accès au droit ?
Nourhane Zeghouda, Maléna Rodriguez Ladjili, Noha Vandenplas et Justine Bartolomei : « L’idée de ce colloque est née en septembre 2024, lors d’un échange entre la Clinique juridique de la Sorbonne et celle de Lyon. Dès cette première rencontre, une volonté commune s’est dessinée : celle de renforcer les liens entre les cliniques juridiques françaises.
Notre objectif commun étant de favoriser l’accès au droit, pourquoi ne pas le réaliser ensemble ?
Est ainsi né un projet nouveau et ambitieux : réunir toutes les cliniques juridiques françaises à l’occasion d’un colloque sur la thématique de l’accès au droit, sur laquelle nous fondons notre action.
Dans cette dynamique, nous avons rapidement pris contact avec différentes cliniques juridiques.
Leur réactivité a confirmé notre intuition d’origine : ce besoin de coordination et d’échange était partagé. Nous avons alors organisé plusieurs réunions pour présenter les grandes lignes de ce projet, lequel s’inscrit dans un projet plus large : celui de la création d’un véritable réseau des cliniques juridiques de France, dont l’ambition est non seulement de renforcer les liens entre nos structures, mais aussi et surtout entre nos membres respectifs (administrateurs, cliniciens...).
Au fil des réunions, le projet s’est concrétisé, chacun apportant ses idées et propositions concrètes.
Ce colloque qui s’adresse aux administrateurs et aux membres (dits "cliniciens") des cliniques françaises participantes a permis, pour cette première édition, à neuf cliniques (sur plus d’une vingtaine) d’être présentes, à savoir celles de Lyon 3, La Sorbonne, Douai, Bordeaux, Nice, Orléans, Évry, Paris 8, Lille ».
Quels sont les objectifs visés par ce colloque ?
« Le colloque avait comme objectif de concrétiser notre ambition. En nous réunissant pour la première fois à la Sorbonne, nous avons eu l’occasion d’échanger sur nos pratiques, partager nos connaissances, mais aussi de parler du futur de notre réseau.
Cette journée était nécessaire pour identifier nos points communs et différences, et en faire une force pour construire un réseau solide et viable ».
Quels en ont été les points forts ?
« Nous avons eu l’occasion d’assister à plusieurs tables rondes et conférences très instructives.
Voici les principaux temps forts de cette journée :
- l’intervention de Messieurs les professeurs Thomas Clay et Benjamin Pitcho qui ont discuté du rôle des cliniques juridiques dans la formation des étudiants et l’accès au droit. Cela nous a permis de revenir sur les bases de l’histoire et du rôle des cliniques juridiques françaises, et de comparer leur évolution avec celles de pays étrangers, notamment aux Etats-Unis.
- la table ronde sur l’accès au droit des personnes en situation de handicap, durant laquelle Anne-Sarah Kertudo [1], Esther Garcia-Brotons [2] et Angélique Bouilly [3] ont pu établir un examen du référentiel normatif en la matière, et rappeler le rôle essentiel des associations et des juristes dans l’amélioration de ces conditions.
- le temps d’échanges entre les membres des différentes cliniques juridiques. Ce moment privilégié a permis de mieux comprendre le fonctionnement de chaque clinique, ainsi que nos attentes communes.
Nous avons également pu évoquer les perspectives d’avenir du réseau et réaffirmer notre volonté de pérenniser ce beau projet. - La conférence de Violaine de Filippis [4] consacrée à l’accès au droit des femmes victimes de violence. Cela a donné lieu à un échange interactif au cours duquel ont été discutées diverses solutions juridiques permettant d’améliorer la prise en charge des victimes de violence sexuelle et à faciliter leur accès à des dispositifs d’aide aux victimes.
Ces moments de partage ont parfaitement répondu à l’objectif central du colloque : tisser des liens solides entre les différentes cliniques juridiques de France ».
Quel est l’avenir de ce colloque des cliniques juridiques ?
« L’objectif du réseau est maintenant de poursuivre sur cette belle lancée en envisageant des projets et partenariats communs, de continuer à travailler ensemble pour participer à notre échelle à l’amélioration de l’accès au droit, et de mieux faire connaître le rôle des cliniques juridiques en France.
Pour rappel, nous sommes des étudiants en droit supervisés par des professionnels du droit, et offrons une aide juridique gratuite, confidentielle et fiable pour tous.
Cela se fera donc notamment par une rencontre annuelle, sous forme de colloque, qui devrait s’organiser chez une clinique hôte différente à chaque édition ».
En tant qu’organisatrices, quel message souhaite faire passer les cliniques juridique de Lyon et de la Sorbonne ?
« Nous sommes extrêmement fier.e.s d’avoir été à l’origine de ce premier colloque inter-cliniques juridiques.
Notre ambition est aujourd’hui d’assurer la pérennité de ce réseau et de renforcer les liens entre les cliniques juridiques de France.
Nous espérons sincèrement que le réseau ne cessera de s’étendre les prochaines années et que ses successeurs seront tout aussi ambitieux et porteurs de projets uniques.
Ce colloque marque le point de départ de projets que nous espérons multiples, marqués par une coopération toujours plus forte entre les différentes cliniques juridiques.
Il nous appartient donc désormais, à toutes et à tous, de faire grandir, évoluer et rayonner le Réseau des Cliniques juridiques de France ».