LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Le problème vient du fait qu'on est probablement moins opérationnel en sortant de 5 ans de droit que d'une école d'informatique, par exemple.

Pour ma part, j'ai fait pleins de stages (sans piston!), pendant la fac, le DESS, l'IEJ puis le CRFPA (2 stages PPI et le stage cabinet).
J'ai commencé par un stage non payé dans un service municipal puis j'ai terminé par un stage dans un cabinet anglais à 1800€.

J'ai donc longtemps était mal payé en stage mais mon premier poste offre une bonne rem'.
Je n'aurais jamais accepté dans le cadre d'un vrai contrat de travail d'être à 1500€ nets (au passage, je ne pense pas que ce soit si courant que cela). Par contre, peut-être que si j'avais directement après mon dess un poste à 1500€ nets, j'aurais accepté.

Je pense que ce n'est pas un argument qu'on a tout à apprendre. C'est vrai tout au long de sa vie cela, heureusement d'ailleurs. Faut pas se brader
L'ambiance de travail , en revanche, comme il a été dit, c'est fondamental (mais on le sait rarement à l'avance). Souvent l'ambiance peut être meilleure si les gens sont correctement rémunérés.

Enfin, je dirais que les nouvelles que j'ai des anciens des CFRP/EFB sont plutôt très positives dans l'ensemble.
Pour les rem's, il ya quelques cabinets américains qui payent très bien, après des cabinets d'affaires français et anglais qui offrent des bonnes rems, puis très vite on tombe sur le tarif UJA mais dans ces cabs cela peut être plus facile de développer sa clientèle.
Je crois que l'effectif de la promo actuelle de l'efb est très important, preuve que le métier attire encore (une partie rejoint vite le métier de juriste d'entreprise)
Par contre, c'est vrai que les juristes hors crfp dont j'ai des nouvelles s'en sortent plus ou moins bien, plusieurs ne font plus rien de juridique mais ont réussi à évoluer dans un poste autre qui était au départ qu'alimentaire.

...

Je ne sais pas si c'est sous l'intitulé de ce Topic que tu vas avoir le plus de conseil.

Toujours est il que pour le métier de solicitor en Angleterre en étant avocat français titulaire du CAPA, l'examen est le Qualified Lawyer Transfer Test; a l'inverse, pour exercer en tant qu'avocat français lorsqu'on est solicitor en UK, l'examen est celui dit de l'"article 99".

Pour exercer ces compétences common law en France, cela pourra être le cas sur certaines activités spécifiques notamment l'arbitrage, le financement aéronautique et maritime, les activités avec des trusts/constitution de trust. Par ailleurs, il ya des cabinets anglo-saxons qui sont davantage des bureaux de représentation qui de véritables équipes constituées françaises. Les dossiers viennent de Londres et l'équipe doit intervenir sur la partie française mais traiter avec des gens (avocats et clients) plus sensible à la common law (et là en tant que français on s'adapte avec une vision comparatiste).

trouvez vous vraiment indécent de demander plus de 1500 net après 5années détudes longues et difficiles?
les années détudes, c'est déja un investissement, tout le monde n'a pas la chance de pouvoir rester sans travailler durant 5ans, c'est pas si évident que ca.
en sachant qu'en australie meme les stagiaires touchent 30 euros de lheure, que leurs études durent moins longtemps et qu'elles sont organisées de telle sorte que l'on puisse travailler a coté...
et dans pls autres pays c'est identique!
bref, je ne comprend pas qu'on puisse me dire, et oui c'est normal, apres deja 5 années de galère financière c'est repart pr au moins 3ans...

et oui ca s'appelle la Loi de l'offre et la demande, les stagiaires dans les pays anglo saxon sont plus payés que les juristes junior francais!!!! (40-45000€ en training contract sur Londres)
et pourquoi!,tout simplement en 1 er année de droit ils sont entre 150 à 200 étiudiants. donc forcement à la fin des etudes ils trouvent directement un job et payés à leur juste valeur!!!

Bonjour,

Pour être juriste en angleterre, dans une entreprise anglaise, je peux apporter mon experience concernant les remuneration des debutants.

A ma connaissance, en angleterre on ne touche pas £40000 pour un premier emploi, même si on a fait de longues etudes juridiques.

Peut-être qu'en training contract (c'est à dire quand on est eleve avocat) on touche plus, mais sinon, pour les métiers de l'entreprise ça varie plutôt entre £18000 et £28000 pour un débutant selon la ville et l'entreprise où il travaille.

Je travaille chaque jour avec des juristes juniors, donc jeunes titulaires d'une quivalent de master. Comme ils ne sont pas sollicitors ils bossent dans des equipes dites "commerciales" (qui sont en fait de vrais services juridiques chargés du conseil juridique de l'entreprise et de ses contrats). Et bien, leurs rémunération est dans cette tranche, et pourtant ils ont payé cher leurs études et ont un credit lourd à rembourser.

il y a même un petit jeune qui vient d'arriver, il sort de 4 ans de droit, et il est assistant, donc encore moins bien payé j'imagine. Et il n'est pas le seul dans ce cas. Une de mes collegues a commencé comme secretaire avant d'avoir son poste d'economiste (bac+5 aussi)

Alors, il faut être prudent. Les jeunes diplômés anglais ne sont pas toujours dans une situation meilleure que la notre.
je ne sais pas s'il n'y a que 200 étudiants par an à s'inscrire en droit , mais c'est vrai que la fonction juridique est assez bien developpée en entreprise et les gens changent plus facilement d'entreprise, ce qui accelere les recrutement et laisse des places libres pour les debutants.

par contre, il est certainement plus facile ici de demander une augmentation qu'en france. Quand à la considération, c'est comme en france, on commence en bas de l'échelle, et être bardé de diplômes n'y change rien (franchement, les anglo-saxons ne comprennent pas cette tendance).

Je n'ai pas de double cursus, seulement un M2 droit des affaires internationales et un bon anglais. C'est suffisant pour travailler à l'étranger. mais je suis sûre que votre cursus anglo-saxon serait apprecié.

(desolee pour les accents, j'ai un clavier querty)

Cordialement

Bonjour,

L'année dernière j'ai obtenu un Master 2 droit des contrats et des pratiques commerciales à l'université de Paris 12. Après avoir passé le TOEFL (89/120) j'ai été admis dans une université anglaise pour effectuer un LLM. Je suis donc cette année à l'université de Kingston à Londres et j'effectue un LLM droit du commerce international. Je souhaites poursuivre mes études en Angleterre pour devenir solicitor, mais le problème est l'argent.

J'aimerai savoir si selon vous il est possible de travailler dans une entreprise a Londres (en tant que juriste d'entreprise) et en même temps suivre des cours du soir (ou autre) pour passer le bar exam? et comment se déroule le passage de ce diplome?

Enfin comment faire pour postuler en tant que juriste d'entreprise dans une entreprise anglaise sans quasiment aucune pratique derrière moi (hormis un ou 2 stage intéressant lors de mon cursus).

Merci d'avance de vos réponses.

Pour revenir au sujet, Oui Ozymandias les postes à 1500 nets sont courants, notamment en province. On m'a même proposé moins (1300 nets) alors que j'avais plusieurs années d'expérience. Les postes d'assistantes juridiques, qui sont en fait des purs postes de juristes sont aussi courants. En fait, celà dépend de comment est considérée la fonction juridique dans l'entreprise, et parfois, surtout dans les PME de province, elle est très mal considérée ... Un juriste a fait 5 ans d'études, il n'est pas normal qu'il soit payé comme une personne à bac+2 ! Maintenant on accepte ou non, selon sa situation, selon ses projets et selon si on a le choix ou non ...

Bonjour à tous,

Je ne vois pas trop en quoi la comparaison avec les pays anglo-saxons est utile dès lors que l'on parle du marché français et que ce qui est fait ailleurs n'a aucune prise sur les employeurs français.

Pour en revenir au salaire d'embauche, certains semblent partir du postulat que 5 ans d'études, ça se paye. Certes, mais ce n'est malheureusement pas aussi évident. Ces 5 années de droit, contrairement à ce que j'ai pu lire, ne sont pas 5 années d'une extrême difficulté. Il faut naturellement un minimum d'engagement et de travail mais globalement, passé le DEUG (oups ... la L2), ça coule relativement tout seul. Et la difficulté du M2 réside davantage dans le fait d'y entrer que de l'avoir.

Lorsqu'on sort de fac, on ne connaît pas grand chose à la pratique. Tout au plus a-t-on pu commencer, par le biais des stages, à prendre conscience que la pratique du droit est une vaste étendue jusqu'alors inexplorée ... remplie de promesses, de défis et de remises en question . C'est le lot de tout juriste/avocat.

Et au-delà de tout ça, il y a un paramètre structurel rarement pris en considération : le juridique est souvent considéré avant tout, à tort selon moi, comme un centre de coûts. Aussi, dans une situation conjoncturelle délicate, les budgets juridiques sont parmi les premiers budgets sacrifiés. Cela implique un gel voire une baisse des effectifs en entreprise avec externalisation corrélative aux cabinets d'avocats. Et lorsque la situation est réellement délicate, il y a également une baisse des consultations.

Au regard de tous ces éléments, il faut avoir en tête que les 3 axes qui permettent, me semble-t-il, de juger si un poste est épanouissant sont les suivants:
- la rémunération
- les conditions de travail
- la faculté d'apprendre dans son poste

L'objectif est naturellement de cumuler les 3. A défaut, il faut savoir arbitrer ses priorités. Un jeune diplômé a, sur le long terme, davantage intérêt à se "contenter" d'un salaire à 1.500 euros si, en parallèle, l'ambiance est bonne et qu'il apprend bien son métier (en évitant accessoirement de creuser des trous béants dans son CV).

Voilà, désolé pour ce post un peu long qui n'a pas pour objet de saper le moral des jeunes diplômés mais seulement d'attirer leur attention sur la réalité ... à tout le moins sur ce que je crois percevoir de la réalité.

Pour finir sur une note d'optimisme, l'expérience montre aussi que les candidats motivés finissent par trouver un poste et qu'après cette première expérience, les opportunités sont souvent plus nombreuses.

François