de
michel
le Mer 29 Déc 2004 22:10
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Profession: Avocat
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Bonsoir,
Reflex, je viens de vous envoyer un mp, pour vous dire comment m'envoyer des pièces jointes ; par ailleurs votre idée de demander des informations au CNB est bonne, toutefois c'est peut-être un peu tôt :
La première chose que va faire le CNB, maintentant que nous avons la loi et le décret, c'est de mettre à jour l'article 28 du Réglement Intérieur Unifié (R.I.U.) dans le cadre de son travail normatif : on descend encore d'un étage dans la hiérarchie des textes normatifs. Ensuite seulement, le CNB sera en mesure de répondre aux demandes d'informations individuelles.
L'article 28 traite du "stage" ; j'imagine que la rédaction qui devra être mise au point courant 2005 portera sur : 1) l'inscription des avocats au tableau, le stage étant supprimé, dans le cadre du nouveau régime ; 2) la mise en oeuvre des mesures transitoires de la loi précisée pour son application par le décret, pour ceux qui auront suivi la formation suivant les modalités antérieures, avec obligation de stage ; 3) la prestation de serment des avocats "de l'article 98, de l'article 100" (anciens juristes d'entreprise de plus de 8 ans d'exercice, avocats étrangers) 4) la mise en oeuvre des obligations de formation continue dans les CRFPA (l'EFB à Paris) pour les avocats nouvellement inscrits au tableau, notamment le régime de la conférence du stage, qui, stage supprimé, ne devrait plus s'appeler que ... la Conférence.
Une fois que le RIU aura été actualisé, chacun des 170 barreaux, dont celui de Paris, fera la mise à jour conforme (ou non conforme) de son règlement intérieur.
La date limite pour ces actualisations est le 1er septembre 2005 (tiens, c'est peut-être l'explication de la présence de cette date dans le décret...) afin que les élèves des CRFPA en cours de formation le 1er septembre 2005, et les autres, puissent savoir comment ça va se passer après le CAPA qu'ils passeront du 9 novembre 2005 au 9 décembre 2005 (dates parisiennes), jour de proclamation des résultats.
Diana, je crois que le meilleur guide pour les JEUNES AVOCATS, ce sera de s'interroger le moment venu : qu'est-ce qu'ils veulent faire, quelle est leur vocation :
- avocat ? alors le plus tôt sera le mieux, rechercher une collaboration avant une éventuelle installation (les conseils de l'ordre redoutent le problème de ceux qui voudront s'installer tout de suite, ils se demandent ce que ça va donner ; toutefois, c'est ce qui arrivent aux JD des écoles de commerce et des écoles d'ingénieurs, qui s'installent comme consultants indépendants ("free-lance") "pour la gestion des affaires" (code NAF 74.1G) ; problème : les avocats doivent avoir un local composé d'au moins 2 pièces, pour recevoir les clients ; mais les avocats d'affaires se déplacent le plus souvent chez leurs clients, des entreprises.
- juriste en entreprise ? avec le CAPA, les entreprises aiment bien, c'est un plus. Une éventuelle fusion avocats - juristes d'entreprises achèvera l'opération. A quand l'obligation d'avoir le CAPA pour être juriste d'entreprise ? Mais alors pourquoi réserver la formation au CAPA sous la dépendance des barreaux, et ne pas la confier à l'université, dans la droite ligne de la formation en droit ? On forme bien les ingénieurs dans les écoles d'ingénieurs, pas dans des instituts dirigés par les employeurs ? Et pourtant, il est certain que les ingénieurs doivent recevoir une formation pratique, et qu'ils font, eux aussi, des stages en entreprise pendant leur formation...
Découvrirait-on par ce raisonnement, et avec tout le respect qui est dû aux bareaux, à la qualité des formations mises en place, selon les régions, une emprise des barreaux, parfois sans doute excessive, sur la formation des nouveaux entrants dans la profession ? Je m'interroge. L'avocat est par nature indépendant, mais est-ce pour entrer sous la dépendance des barreaux ? Certes les conseils de l'ordre sont élus, c'est une forme de démocratie. Mais les citoyens non avocats ne les élisent pas. C'est une démocratie en vase clos. Certains auteurs (spécialistes du marketing des cabinets d'avocats) parlent non d'un monopole, mais d'un oligopole pour décrire cette situation. Pourtant, les barreaux ont un pouvoir normatif (par le CNB). Mais sans la représentation des justiciables. Exemple : pour avoir accès au règlement d'un barreau, il faut être avocat ; pourtant, certaines dispositions influent sur la manière de traiter les dossiers qui seront confiés par les justiciables. Par comparaison, le code de déontologie médicale est public, le code de déontologie de la police est public, les règles applicables en matière de déontologie des magistrats sont publiques, elles sont données par une loi organique de 1958, des décrets, des arrêtés, et de la jurisprudence (le CSM n'a pas de pouvoir normatif, il ne rédige pas des règlements à portée générale, il rend des avis, des décisions individuelles).
Je crois qu'à part la "vocation", c'est la loi de l'offre et de la demande qui va déterminer les uns et les autres. Les patrons de cabinet seront mis en "concurrence" avec les employeurs privés, la concurrence sera plus "fluide".
Qu'en pensez-vous ?
Cordialement.