Sur un plan strictement juridique, rappelons que la liberté de conscience est élevée au rang des libertés constitutionnellement garanties. Mais si les libertés constitutionnelles, du fait de leur hiérarchie, encadrent l’approbation des lois, il ne être envisagé qu’une liberté ou un droit constitutionnel permette librement quiconque de s’écarter de l’application de la loi.
Sur un plan politique, est-il nécessaire de mettre en exergue cette provocation avec le risque de légitimer une pratique insultante aux contours non définis ?
Allons jusqu’au boutiste, légitimer une clause de conscience nécessite de justifier constitutionnellement que l’homosexualité relève d’une différence fondamentale telle qu’il est légitime de rejeter leurs unions... Nous sommes loin du principe d’égalité et du mariage pour tous.
Enfin, il serait opportun de rappeler que la liberté de conscience qui a été accordée aux médecins dans le cadre de l’interruption volontaire de grossesse avait été écornée par un projet de résolution du Conseil de l’Europe.. alors même que les médecins ne sont officiers d’Etat civil.
Le droit de refuser de conclure un mariage homosexuel n’est pas une question d’opinion individuelle ou de choix religieux : c’est une question de justice. Vouloir enfermer l’objection de conscience dans le domaine de la liberté d’opinion, c’est enfermer la justice dans le relativisme.
L’égalité des droits entre tous les couples et toutes les familles commence son Tango, deux pas en avant, un pas en arrière... et cette danse du droit est une bien triste nouvelle.