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Je trouve que cet article décrit très bien les symptômes de ce mal être, mais qu’il en occulte la cause, pourtant bien connue mais hélas déclaré tabou par la profession : le surnombre des avocats, qui engendre une concurrence excessive entre les membres de cette belle profession. Cette concurrence excessive est la Mère de tous les stress et de toutes les désillusions. De plus, les arguments déployés pour justifier la "surproduction" d’avocats par les centres de formation sont totalement fallacieux. 1/ Compenser les départs à la retraite ? Inutile, la moyenne d’âge des avocats est jeune (environ 40 ans !). 2/ Rattraper le nombre d’avocats des pays voisins ? On compare des choux avec des carottes, le spectre d’intervention de "l’avocat" anglais (Barrister et Sollicitor) étant par exemple complètement différent de celui de l’avocat français. En réalité, le nombre de juristes français est largement aussi élevé que le nombre de juristes dans les autres pays d’Europe. 3/ Répondre à la croissance du marché du droit (et accessoirement se plaindre qu’il ne grossit pas assez vite) ? Sérieusement, qui veut réellement d’une société judiciarisée à l’américaine, où la moindre action nous place sous la menace d’une procédure judiciaire ? Fort de ces constats, la cause n’en demeure pas moins perdue d’avance, tant le carcan mental de la concurrence forcenée est érigée en pilier et sa critique érigée en péché mortel par la profession. Aujourd’hui, un médecin qui sort de la faculté peut s’installer en toute quiétude économique, comme beaucoup d’autres qui protègent un minimum les portes d’entrée de leur profession. Les avocats ont finalement ce qu’ils méritent, en rejetant l’idée de numérus clausus et de tout ce qui s’en approcherait, sans autre argument que des affirmations non étayées du genre "cela n’a pas de sens" ou "c’’est contraire à mes principes" ...