[Enquête exclusive] ChatGPT et autres IA génératives : le regard des professionnels du Droit en France !

[Enquête exclusive] ChatGPT et autres IA génératives : le regard des professionnels du Droit en France !

A. Dorange
Rédaction du Village de la Justice

Nous avions besoin de la matière grise des professions du Droit pour une enquête à faire frémir les machines : l’utilisation des intelligences artificielles génératives dans leur activité. Nous voulions savoir ce qu’ils et elles pensent de ChatGPT et consorts, s’ils les connaissaient, s’ils ont ou non déjà travaillé avec une IA générative, les avantages et risques identifiés, l’incidence sur leurs métiers, etc. Sans prétendre à la représentativité, nous disposons de réponses d’un panel suffisamment diversifié pour prendre acte de quelques tendances quant à l’usage des IA génératives sur le secteur juridique à la fin de l’été 2023.

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Notre panel de répondants

Pour ou contre, par intuition, principe ou conviction..., les lecteurs et amis du Village de la Justice nous ont donné leur avis [1]. Nous remercions spécialement les associations Cercle Informatique et Juridique, ComSG et Juriconnexion d’avoir relayé l’enquête auprès de leurs membres.
Les professions des répondants à notre enquête se répartissent de la façon suivante :

  • juristes (20%) ;
  • avocats (16%) ;
  • office manager (15%) ;
  • responsables informatique / DSI (9%) ;
  • documentalistes (8%).
    Notre panel est également composé, à 32 %, d’autres professions du Droit : secrétaires juridiques, autres fonctions support en cabinet (RH, communication, comptabilité...), responsables administratifs et financiers, notaires, legalops, compliance officer, greffiers, magistrats, étudiants, etc.

Sommes-nous prêts à utiliser les IA génératives ?

Nous avons d’abord voulu savoir si, pour les professionnels du Droit, les IA génératives étaient ou non un effet de mode. La réponse est claire, c’est non pour 72% des répondants de notre panel.
Est-ce à dire que notre monde juridique est prêt à utiliser des solutions de type ChatGPT ? Là encore, la réponse est non, à 68% !

Nous avons également souhaité savoir ce que les professionnels du Droit pensaient de l’affirmation suivante : « l’usage des solutions de type ChatGPT m’inquiète ». À titre personnel, comme à titre professionnel, 53% des répondants de notre panel sont, plutôt ou tout à fait d’accord avec notre affirmation. Globalement, l’inquiétude serait donc palpable pour un professionnel du droit sur deux.

Connaissance des IA génératives et de leurs capacités.

Nous nous sommes intéressés aux IA génératives elles-mêmes, pour savoir quelles étaient les solutions les plus connues en ce qui concerne la création de contenus écrits et les solutions plus spécifiques au monde juridique. Nous leur avons proposé une petite liste, non exhaustive.

Sans véritable surprise, ChatGPT arrive largement en tête, avec 100% du panel. 75% des répondants nous disent d’ailleurs l’avoir testé. Toujours du côté des solutions « tout public », les répondants à notre panel disent connaître Bing AI (43%) et Google Bard (38%).

Pour découvrir les résultats en ce qui concerne les IA génératives propres au monde juridique, consultez l’intégralité de l’enquête !

Pour celles et ceux qui ont déjà testé ChatGPT, qu’ont-ils pensé de ses capacités ? Toutes catégories de profession confondues, les résultats sont assez nets :

  • 61% disent avoir « été impressionné(e)s » ;
  • 25% n’ont « pas été fasciné(e)s » ;
  • 9% ont été « déçu(e)s » ;
  • 5% sont « resté(e)s de marbre ».

Pour découvrir les résultats ventilés par catégorie de métiers, consultez l’intégralité de l’enquête !

Utilisation des IA génératives par les professionnels du Droit

Aux dires de ChatGPT lui-même, sa technologie peut être utilisée « dans de nombreux contextes pour aider à résoudre diverses tâches et problèmes », parmi lesquels : la création de contenus écrits, la création de codes, la rédaction d’e-mail professionnels, l’assistance à la recherche en ligne, le support client (chatbot), la traduction automatique, l’analyse de texte, la gestion de projets (planification, gestion des tâches, suivi des progrès), l’assistance à la prise de décision (informations et analyses en finance, marketing, RH, etc.), la formation, etc.

Qu’en pense notre communauté juridique ?

Pour évaluer l’utilisation des IA génératives, nous avons demandé aux membres de notre communauté s’ils pensaient que leurs tâches pouvaient être effectuées par les solutions de type ChatGPT..., avec quatre réponses possibles pour évaluer l’ampleur des tâches réalisables par IA génératives.

Les données recueillies mettent en évidence deux choses. La première est que tous métiers confondus, seuls 11,5% du panel estiment que leurs tâches ne peuvent pas être (du tout) effectuées par une IA générative de type ChatGPT. A contrario, 88,5% pensent donc qu’une partie de leurs tâches pourraient l’être.

Le second constat que l’on peut faire est qu’une majorité des répondants de notre panel (54,5%) évalue la proportion de leurs tâches réalisables par GenIA dans une fourchette située entre 0 et 25%, mais avec là encore des variations selon la catégorie de métiers concernée.

Avantages et risques de l’utilisation des IA génératives par les professionnels du Droit.

Un autre aspect de notre enquête visait à évaluer les avantages et les risques que les répondants associent à l’utilisation des IA génératives.

Nous leur avons d’abord proposé de sélectionner, parmi les avantages les plus couramment mis en avant, ce qui leur paraissait le plus adapté à leur situation. Un champ libre permettait à nos répondants de compléter cette liste.

Là encore, sans véritable surprise, la réalisation de tâches considérées comme étant « à faible valeur ajoutée » arrive en tête (78%), juste devant la facilité pour générer des résumés (68%) et le gain de temps pour créer des contenus de tout type (67%).

Viennent ensuite la traduction (57%) et l’inspiration (56%), puis la facilité pour trouver des réponses (46%). La détection des fraudes ferme la marche, avec seulement 22 % des réponses recueillies. Ici encore, quelques variations notables sont à souligner selon la profession concernée.

Nous avons également souhaité connaître la manière dont notre communauté juridique envisageait les principaux risques identifiés à raison de l’utilisation des IA génératives. Là encore, nous avons proposé une liste, avec plusieurs réponses possibles.

Tous métiers confondus, le premier risque identifié est celui de la confidentialité des données des entreprises (79%), suivi de très près par la désinformation (76%) et la perte de savoir-faire/capacité à réfléchir (76%).

Viennent ensuite la propriété intellectuelle (59% des répondants de notre panel), suivie de la propagation des stéréotypes et discriminations (44%).

L’augmentation des fraudes (39%) et le chômage (28%) sont les risques identifiés comme étant les plus faibles par notre panel.

Pour découvrir les résultats ventilés par catégorie de métiers, consultez l’intégralité de l’enquête !

IA génératives : quel impact sur votre activité ?

Pour commencer cette réflexion sur les effets des IA génératives sur le travail des professionnels du droit, nous avons voulu savoir si ces derniers pensaient que les solutions de type ChatGPT allaient modifier leur façon de travailler. Très majoritairement (67%), la réponse est « oui, dans un futur proche ». Seuls 4% des répondants de notre panel estiment que les IA génératives n’auront pas d’incidence sur leur façon de travailler.

Nous avons souhaité connaître le ressenti des membres de notre communauté juridique sur le sujet. La question posée était la suivante : « pensez-vous que les solutions de type ChatGPT peuvent aller jusqu’à faire disparaître votre emploi un jour ? », avec trois réponses possibles : oui, non, je ne sais pas. Une majorité (61%) considère que non, les IA génératives ne feront pas disparaître leur emploi. Mais ici encore, la réponse varie assez largement d’une catégorie de métiers à l’autre.

Pour découvrir les résultats ventilés par catégorie de métiers, consultez l’intégralité de l’enquête !

« Faire avec » pour l’avenir ?

Un retour en arrière étant peu vraisemblable..., nous avons sollicité notre communauté juridique sur deux points un peu plus prospectifs : le premier, sur l’apprentissage du travail avec IA génératives ; le second (forcément !) sur la réglementation des IA génératives.

Nous avons d’abord demandé à nos répondants s’il allait falloir obligatoirement à l’avenir apprendre à travailler avec les solutions de type ChatGPT. La réponse est oui, à 79%, tous métiers confondus.

Nous leur avons également soumis l’affirmation suivante : « Nous allons réussir à réglementer l’usage des IA génératives et concilier impératifs éthiques et intelligence artificielle. », avec un choix de réponses pour tenter de mesurer l’optimisme ou le pessimisme ambiant...

Toutes catégories de métiers confondues, la réponse est pour le moins mitigée : globalement, c’est un 50/50. Plus précisément : 14% sont « tout à fait d’accord », 36% « plutôt d’accord », 38% « pas vraiment d’accord », 12% « pas du tout d’accord ».

Terminons par une note positive : 85% des répondants de notre panel émettent le souhait d’apprendre à (mieux) travailler avec les IA génératives !

Accéder à l’intégralité de l’enquête ci-dessous :

A. Dorange
Rédaction du Village de la Justice

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Notes de l'article:

[1Enquête réalisée par un formulaire en ligne, en juillet-août 2023. 165 réponses collectées.

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