Bon, là faut pas que j'écrive des bêtises...
Je me saisis donc
prompto de mon code pénal
Sur le détournement de biens : Cette infraction ne pourrait être retenue pour plusieurs raisons :
en premier lieu, elle ne vise qu'une personne dépositaire de l'autorité publique, et donc nécessairement un fonctionnaire, qualité que n'ont pas les conseillers municipaux.
En second lieu, elle ne vise qu'une personne physique : exit donc le conseil municipal dans son ensemble, qui en plus ne constitue pas une entité pénalement sanctionnable car n'ayant pas la personnalité morale. Je n'ai par contre rien trouvé sur la question de savoir si le profit personnel était un élément constitutif, ou si l'infraction était constituée indépendamment de ce critère. Il faut dire que je n'ai pas la doc à disposition là, maintenant. Néanmoins, à la lecture du texte (article - CP), je me prononcerai pour la négative.
Voyons plutôt du côté de l'article 432-12, la prise illégale d'intérêts ? Mais quels intérêts ?
Par contre, le conseiller municipal pourrait tomber sous le coup du délit de corruption active et de trafic d'influences (article 433-1,10 ans)... Il faudra néanmoins prouver les agissements (donc actes positifs, envers qui, le maire, les conseillers, tous ? : difficile), et le mieux serait, si le dossier est mince, de saisir le Procureur, puis de demander le sursis à statuer en attendant que la juridiction administrative se prononce . Mais c'est prendre un gros risque. Médias à gérer avec prudence.... (mettre la presse dans le coup, en douce, mais avec moults précautions)
Enfin, devant le JA, le détournement de pouvoir sera la voie royale.... mais qu'il faudra pousser éventuellement au stade de la CAA.... car l'intérêt général, formidable fourre-tout, sera un argument de poids face à ces petites manoeuvres.
(Un petit sujet sur la notion d'intérêt général vue par le JA et sur ce qui passe grâce à elle serait intéressant.....)
Deux questions :
1/ les services fiscaux des Domaines ont-ils estimés la valeur du bien, et le cas échéant, le bien a t-il été vendu au prix estimé ?
2/ Quand a été décidée la réalisation des logements sociaux ? Comment le choix de leur emplacement a t-il été fait (regarder dans le rapport de présentation du POS si prévu dedans, le choix de l'emplacement doit être justifié).
Si ces logements n'ont pas été prévus dans le POS, là il y a de quoi "s'amuser"....
3/ La commune compte t-elle plus de 3500 habitants, ou non ?
4/ Le conseiller n'a t-il pas fait qu'user de son droit de délaissement sur des terrains soumis à préemption ?
Si pas d'évaluation des Domaines, on jettera un climat de suspicion sur la vente. Idem si, comme par hasard, le besoin de logements sociaux est devenu urgent, alors qu'il n'était pas, ou peu, prévu dans le POS. Enfin, il est plus facile de s'entendre dans les petites communes que dans les grandes où le pourcentage d'empêcheurs de fricoter est statistiquement plus élevé !:wink:
Cleyo