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Sujet : D. de Villepin, dispensé de CRFPA et de CAPA...

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D. de Villepin, dispensé de CRFPA et de CAPA...

de antigone   le Jeu 10 Jan 2008 23:38

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Bonsoir,

la vie n'est pas juste!
Notre ancien premier ministre, avec tous ses diplômes et sa longue expérience, est devenu avocat, ... alors je me suis dit: et pourquoi pas moi ? titulaire d'un DEA, ayant bosser sur ma thèse quelques années avant d'abandonner lâchement confrontée au besoin de gagner ma vie (eh oui, je n'allais pas expliquer à ma marmaille que ma contribution intellectuelle à l'élitisme national supplantait l'achat de couches et autres petits pots), ayant enseigné 5 ans en faculté de droit (chargée de TD puis ATER) et enseignant depuis 6 ans le droit à des étudiants de BTS, je me suis dit: "tiens, ben moi aussi je vais faire avocate" ! mais non, moi je ne ferai pas membre du barreau parce que mon diplôme et mon expérience ne me permettront même pas d'être partiellement exemptée de l'examen d'entrée.

Ben tant pis pour moi. Je vais postuler à l'ENA et au poste de premier ministre, on verra si ça marche.

Bonne soirée à tous lol -)

[Message du modérateur] Titre édité pour plus de clarté.

   

de aurelle   le Ven 11 Jan 2008 0:56

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Tu as bien raison Antigone,
non seulement de Villepin n'a aucune compétence juridique, mais en plus il est mis en examen dans l'affaire Clearstream...!!
Ca aide d'avoir des amis!
Tout ça pour faire un boulot de consultant et ne jamais ouvrir un code!

   

de Jean Marc Cheze   le Ven 11 Jan 2008 9:48

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Bonjour,
Il faut rétablir la fameuse dispense au niveau du MP et MR, sa suppression n'est pas normale , sachant qu'à l'oral il existait une sélection.
Sachant que cette possibilité existe , les personnes passeraient moins l'examen d'avocat.
Quelle injustice cette affaire Villepin sachant qu'à sonépoque un DEA valait largement l'Ena.
Encore une démonstration de la dévalorisation des diplômes nationaux.
Cordialement.
"A bon droit aider on doit" Leroux de Lincy
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de Mon ego et moi   le Ven 11 Jan 2008 10:34

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Jean Marc Cheze a écrit :Bonjour,
Il faut rétablir la fameuse dispense au niveau du MP et MR, sa suppression n'est pas normale , sachant qu'à l'oral il existait une sélection.
Sachant que cette possibilité existe , les personnes passeraient moins l'examen d'avocat.
Quelle injustice cette affaire Villepin sachant qu'à sonépoque un DEA valait largement l'Ena.
Encore une démonstration de la dévalorisation des diplômes nationaux.
Cordialement.


Ah, si vous pouvez nous éclairer sur l'avantage que représenterait le retour des dispenses de l'ancien régime des CRFPA ?
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de Jean Marc Cheze   le Ven 11 Jan 2008 11:04

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Bonjour,
Il y a 4 ou 5 ans existait encore un système qui dispensait de la plupart des matières à l'examen d'avocat les titulaires d'un DEA , DESS en droit.
Cette dispense a été supprimée.
Les juristes savaient qu'il leur restait cette carte à jouer ,qu'ils pouvaient faire jouer s'ils quittaient l'entreprise pour faire avocat.
De plus et c'est récent les recruteurs ont demandé systématiquement l'examen d'avocat.
Il en est résulté un afflux massif à l'examen d'avocat et beaucoup de titulaires de M2 juridiques ne trouvent plus de travail.
Egalement le nombre d'avocats a fortement augmenté
De plus la suppression de la dispense a touché retroactivement les titulaires de diplômes nationaux qui n'ont pas fait valoir leur droit avant la suppression de la dispense.
A ce sujet il existe une dispense pour les Docteurs en droit leur permettant de faire avocat.
Il est fort probable que cette dispense saute à terme.
Si cà se produit c'est une nouvelle dévalorisation des diplômes nationaux en droit.
cordialement
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de lexibreizh   le Ven 11 Jan 2008 11:30

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Effectivement, j'ai passé l'examen en 2004 (et je l'ai eu du 1er coup, ouf !) et j'ai bénéficié des dispenses grâce à l'obtention de mon DESS : à l'écrit, j'ai fait seulement la note de synthèse (c'était risqué mais j'ai tenté) et aux petits oraux, j'ai passé l'anglais et j'ai bénéficié de dipenses pour d'autres matières, ce qui fait que j'ai passé deux matières à l'oral.
Ceux qui avaient un DEA et un DESS pouvaient être dispensés totalement des écrits.
Ceux qui avaient un DEA pouvaient être dispensés de la note de synthèse à l'écrit mais devaient faire l'autre écrit (commentaire ou dissert).
Lorsque j'ai passé l'examen, c'était la dernière année des dispenses.
Aujourd'hui, il faut tout passer et c'est coton, c'est certain, et je ne pense pas que ceux qui réussissent seront meilleurs avocats. Cet examen devrait être complètement revu : ce n'est pas avec le "bachotage" qu'on peut déterminer la qualité de l'étudiant, il y a le grand oral pour faire le choix définitif mais combien de personnes, qui seraient tellement bien dans cette profession, échouent avant le grand oral au cours duquel les professionnels choisissent les futurs avocats ...

   

de Mon ego et moi   le Ven 11 Jan 2008 11:37

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C'est bien ce que j'avais cru comprendre. J'aimerais pousser la réflexion sur un autre champ, plus polémique : quels intérêts ces évolutions servent-ils, et comment les groupes lésés peuvent-ils espérer rétablir la situation ?

- Compliquer l'accès à la profession favorise mécaniquement ceux qui y sont, en limitant le dénominateur qui divise l'activité. A court terme, l'idée est payante, à moyen terme, on peut redouter que les dossiers soient bâclés pour être terminés à temps et que des actions en responsabilité soient de plus en plus souvent intentées ; avec la signification que cela a entre avocats puisqu'il faudra un avocat en exercice pour défendre un client victime d'un avocat qui devra montrer qu'il n'a pas commis de faute. A long terme, que restera-t-il de l'avocat, dans son statut social, dans son travail au quotidien et dans ses revenus ?

- L'inflation diplômative fonctionne comme un piège en se refermant sur qui n'est pas titulaire des diplômes requis ; on voit les conséquences de ce travers pour qui n'a pas le bac, pour ne citer qu'un exemple parmi tant d'autres. Or, est-il bien utile d'afficher les diplômes requis pour exercer les fonctions correspondant aux offres imposant tel diplôme ? Assurément pas, et les recruteurs le savent. Il n'y a encore là qu'un instrument de reproduction des positions sociales.

- Le sujet de discussion des déçus de l'avocature tourne à bon rythme, et quand je dis vouloir quitter le métier de juriste pour devenir avocat, j'ai souvent en face de moi des yeux bien ronds : "es-tu vraiment sûr de ce que tu fais ?" Oui je le suis, et peut-être à l'usage devrai-je le regretter. Ce sera de toute façon moins amer que de ne pas avoir tenté. Cela étant, le nombre d'avocats qui quittent rapidement la profession pourrait alerter les bonnes volontés. Ne pas s'en inquiéter témoigne aussi de l'indifférence des institutions quant au mal-être d'une profession.

- Va-t-on vers un système analogue à celui des professions médicales, avec des avocats "de luxe", grassement rémunérés parce qu'ils ont choisi les spécialités que le marché indique - ponctuellement, le propre du système capitaliste est la versatilité du marché, ne l'oublions pas - comme prospères alors que dans le même temps, des avocats crève-la-faim assureront les "urgences judiciaires" comme aujourd'hui le médecin urgentiste devient, en quelque sorte, celui que la vocation (le lettré ne manquera pas de rappeler la parenté étymologique avec un mot qui revient souvent ici) a poussé là, exerçant parce qu'il a la foi dans ce qu'il fait, dans des conditions chaque jour plus pénibles ?

- Y a-t-il une place pour un avocat qui ne soit pas un simple technicien du droit, connaissant et appliquant des recettes qu'il ne prend pas soin de comprendre, prenant le risque de ne pas toujours être au courant ? Une place pour un avocat qui soit autre chose qu'une machine à syllogismes, et qui ne soit pas la proie d'une inflation textuelle dont l'une des caractéristiques est la vacuité du législateur et du pouvoir réglementaire ?
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de lexibreizh   le Ven 11 Jan 2008 11:49

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Mon ego et moi a écrit :le nombre d'avocats qui quittent rapidement la profession pourrait alerter les bonnes volontés. Ne pas s'en inquiéter témoigne aussi de l'indifférence des institutions quant au mal-être d'une profession.

L'indifférence du CNB notamment mais ça s'explique : il est "dirigé" par des "vieux de la vieille", donc bien installés dans la profession, qui n'ont que faire des jeunes confrères et de leur avenir malheureusement. Quand on voit d'ailleurs qu'ils ne font rien pour les élèves-avocats actuellement dans les centres de formation qui n'ont pas de stage et se heurtent aux avocats "installés", on voit bien que les difficultés des jeunes avocats leur importent peu ... l'égoïsme prévaut comme partout et c'est très décevant, quel est l'avenir de cette porfession où la solidarité et la confraternité disparaissent ?

   

de Jean Marc Cheze   le Ven 11 Jan 2008 11:56

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Bonjour Meem ,
il me semble que le mot Europe veut dire les yeux ouverts.
Avec le syllogisme on reste les yeux fermés sur la réalité.
Seule une méthode scientifique il me semble permettrait d'appréhender les faits et leur probilité d'effets néfastes. La technique de l'adéquation du motif de droit au motif de fait n'est plus suffisante.
C'est tout le problème des métiers juridiques qui devraient plutôt des métiers de gestion du risque pour tendre vers un risque zéro avec une loi cadre d'intervention mais sans la pratique du syllogisme , cette loi cadre ne définissant que le risque.
Pour revenir au lien avec le post il me semble que ces dispenses doivent permettre d'enrichir la profession d'avocat et de se tourner non plus seulement sur une écriture à qualifier mais sur un risque à maîtriser.
Et M. de Villepin est bien dans ce créneau et c'est pourquoi sa dispense est entiérement justifiée.
Bien cordialement
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de Nemo auditur   le Ven 11 Jan 2008 12:00

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Il faudrait déjà que le CNB ait une véritable stratégie de développement et de réappropriation - par l'efficacité et non par le monopole - du marché du droit...

Mais la seule stratégie qu'ils savent mettre en place est une stratégie protectionniste qui risque d'avoir raison de nos professions sur le moyen/long terme.

Or, ce qui est en jeu c'est bien plus que le bien-être d'un groupuscule en place, c'est :
1. la possibilité de défendre efficacement de manière univoque notre système juridique civiliste et de le faire briller à l'étranger
2. la possibilité de regagner le terrain perdu face aux professions du "juridique par accessoire" tels que les experts comptables, les agents immobiliers...
3. la possibilité de développer le marché du droit et de vendre les prestations juridiques internes et externes aux entreprises qui n'ont pas identifié l'intérêt du poste "droit" dans leur société

On n'a que deux solutions, soit le marché est verrouillé et les organes représentatifs devront être responsables de l'accomplissement de ces trois missions, soit le marché est ouvert et on laisse aux juristes de s'organiser pour accomplir ces missions.

Malheureusement pour l'heure, nous sommes encore dans le premier cas mais les organes représentatifs comme le CNB ont une stratégie plus que criticable et à l'opposé du système économique en place, c'est à dire protectionnisme contre ouverture, contraindre contre convaincre.
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