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Sujet : Juriste consultant en gestion d'affaires: quels risques?

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de Erick   le Ven 29 Sep 2006 10:27

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Fab a écrit :
Et, en tant que musicien, je comprend tout à fait l'intérêt que peut présenter un juriste branché sur le sujet par rapport à un avocat.



Parce que vous pensez qu'il n'y a pas d'avocats qui connaissent la production et l'édition musicale ? :shock:

POur moi ces débats sont un peu stériles... D'un point de vue académique, un avocat c'est un juriste avec quelque chose en plus (le CAPA) et un juriste c'est un avocat avec quelque chose en moins (le CAPA)...

A l'EFB 90% des élèves ont au mois un troisième cycle et plus de la moitié en ont deux...

Tournez le problème comme vous voulez, c'est ainsi.

   

de Me Fabien CAUQUIL   le Ven 29 Sep 2006 10:42

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Bonjour,

Je me contentais de répondre à ce qui étais précisément par Deshayes plus haut sans exclure le fait qu'un avocat puisse être branché musique. Vous déplacez le débat et la pertinence des propos de Deshayes (Cf. l'intitulé du sujet).

Il semblerait, qu'en tout cas, le CAPA donne beaucoup d'assurance !

Il est vrai que si, si souvent, les élèves des centres de formation ont deux 3èmes cycles, c'est parce qu'ils tout fait à l'époque pour bénéficier de la dispense DEA+DESS.
On verra si dans le futur la multiplication des troisièmes cycles sera constatée depuis la supression de cette dispense. :)
Surtout lorsque l'on constate la préférence des employeurs pour l'expérience plutôt que les diplômes.

Pour moi, un Avocat est quelqu'un qui s'est spécialisé vers la matière judiciaire par intérêt et non par nécessité. Un juriste n'est pas un sous-Avocat !

   

de Erick   le Ven 29 Sep 2006 11:36

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Fab a écrit :
Pour moi, un Avocat est quelqu'un qui s'est spécialisé vers la matière judiciaire par intérêt et non par nécessité.


C'est là que vous vous trompez : le monopole des avocats ne s'arrête pas au judiciaire.

Leur monopole s'étend à l'exercice libéral de la profession de conseil juridique !

Cdt

   

de Me Fabien CAUQUIL   le Ven 29 Sep 2006 12:09

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C'est en cela que vous détournez le sujet.

Je m'explique :

La profession de consultant proposée à Deshayes intègre le conseil juridique comme accessoire de la prestation de courtage en question. Ceci ne relève donc pas de la sphère de comptences d'un avocat, ou en tout cas cela ne correspond pas à son activité principale. L'accessoire en révèle l'aspect légal également.

Il devient symptomatique de relever que cette profession ne pense qu'à se réserver un monopole, tout cela parce qu'elle voit son CA fondre. Cette profession tire sur tout ce qui bouge, même sur ses confrères juristes d'entreprise.
Je ne regrette en rien de faire le choix d'une carrière juridique chez les expert-comptables - profession nettement plus dynamique et moins poussiéreuse que celle d'avocat.

:winkL:

   

de Erick   le Ven 29 Sep 2006 12:32

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Fab a écrit :C'est en cela que vous détournez le sujet.

Je m'explique :

La profession de consultant proposée à Deshayes intègre le conseil juridique comme accessoire de la prestation de courtage en question. Ceci ne relève donc pas de la sphère de comptences d'un avocat, ou en tout cas cela ne correspond pas à son activité principale. L'accessoire en révèle l'aspect légal également.:

A voir.
Fab a écrit :Il devient symptomatique de relever que cette profession ne pense qu'à se réserver un monopole, tout cela parce qu'elle voit son CA fondre.


Là vous vous trompez, le chiffre d'affaires réalisé par la profession est en constante augmentation. C'est la concentration de ce CA entre les mains de quelques grands cabinets d'avocats qui pose problème

Fab a écrit :Cette profession tire sur tout ce qui bouge, même sur ses confrères juristes d'entreprise.


Les juristes d'entreprise ne sont pas des "confrères", mais des cousins. :wink:

Fab a écrit :Je ne regrette en rien de faire le choix d'une carrière juridique chez les expert-comptables


J'espère pour vous que c'est réellement un choix... Il y a un fond d'aigreur dans votre croisade anti-avocat qui me fait un peu douter...

Fab a écrit :- profession nettement plus dynamique et moins poussiéreuse que celle d'avocat..


Vous me semblez avoir une conception bien monolithique de la profession d'avocat. Que visez vous ? L''avocat en Fusac dans un grand cabinet anglo saxon ? L'avocat salarié ? L'avocat qui crée son cabinet généraliste ? L'avocat de niche ? L'avocat salarié d'une étude de notaire ?

   

de Me Fabien CAUQUIL   le Ven 29 Sep 2006 13:03

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Chacun voit midi à sa porte.

Si vous consultez mes posts précédents vous pourrez constater que l'aigreur n'est pas un style de plume chez moi. Je ne demande qu'à travailler avec des avocats dynamiques qui n'hésitent pas à se salir au lieu de s'écouter parler.
Je ne suis pas assez bête pour généraliser d'autant que je connais beaucoup d'avocats qui font de leur mieux. Mais parfois ce ne sont pas les mieux placés pour traiter d'une situation juridique. Voici l'origine de ma pensée.
Par contre il est vrai que je mène une vraie croisade contre la monopolisation des activités juridiques.

C'est bien du CA des petits dont je parlais et cela justifie déjà mon choix de carrière qui n'est en rien imposé. Je me sens bien plus tranquille tout en me laissant l'opportunité de m'associer un jour (et oui c'est possible sans le CAPA) ou bien qui sait d'intégrer cette profession le jour où elle ira mieux.
Ce que je souhaite à tous les jeunes avocats en herbe qui ne doivent pas se sentir plus compétents que moi à la sortie de leur école...

Cordialement

   

de Erick   le Ven 29 Sep 2006 13:16

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Fab a écrit :Chacun voit midi à sa porte.



Effectivement.. N'oubliez pas dans votre lutte contre ce monopole, que les avocats ont pour la plupart suivi une formation supplémentaire : IEJ, CRFPA, qui a un coût et suppose un investissement personnel important.

SI demain vous leur dites : désolé, mais maintenant tout le monde peut être avocat, ne soyez pas surpris qu'ils montrent les dents...

Fab a écrit :Si vous consultez mes posts précédents vous pourrez constater que l'aigreur n'est pas un style de plume chez moi.


Je constate en lisant vos posts précédents que vous êtes assez "neuf" dans la profession de juriste, et qu'il est peut être encore un peu tôt pour porter des jugements aussi tranchés :wink:

Personnellement, j'ai travaillé pendant 4 ans comme juriste d'entreprise avant de me décider à passer le CAPA. Reprenons cette conversation dans quelques années !

Sur les raisons qui m'ont poussé à cette reconversion, voir : http://www.village-justice.com/forum/vi ... php?t=8130

   

de Me Fabien CAUQUIL   le Ven 29 Sep 2006 13:27

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Je comprends en effet votre "investissement". Il est légitime de souhaiter le mettre en valeur.
Je n'ai jamais caché être neuf dans la profession (même si je travaillais dans la banque auparavant) avec peu d'expérience juridique. Je parle de questions sur lesquelles je me suis très sérieusement renseigné pour ne pas avoir à le regretter plus tard.

Je trouve même du coup assez courageux de quitter l'entreprise pour l'avocature. Quoique, maintenant que j'ai lu que vous "aimiez vous battre"... Restons cool !

Mais un juriste musicien ne peut foncièrement pas avoir un esprit étriqué... non ?

:wink:

   

de Jean Marc Cheze   le Ven 29 Sep 2006 14:14

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Je pense que pour traiter du juridique il faut maintenant raisonner autrement que par syllogisme et avoir un esprit scientifique et une forte formation scientifique pour renforcer sa logique. Je pense à un membre du Village qui a chaque fois nous démontre qu'il sait plus que quiconque faire l'adéquation du motif de droit au motif de fait .
Un juriste dans un cabinet d'expertise comptable acquiert également beaucoup de rigueur .Là aussi pour l'exemple vous m'aurez compris.
:D Leurs réponses sont sûres
Avocats on peut dire qu'ils le sont mais aussi consultants en dehors de l'activité de monopole (culture d'expertise) et on y trouve son compte .
Cordialement
"A bon droit aider on doit" Leroux de Lincy
juriste gestion risques credit manager.
viadeo
Membre de l'association Henri Capitant.
http://www.cfo-news.com/La-manus-injectio-ou-la-regle-de-la-creance_a12944.html

   

de Dams   le Ven 29 Sep 2006 16:18

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Je regrette que cette discussion devienne un lieu de bataille rangée entre les avocats et les juristes.

Néanmoins j'aimerais apporter des précisions à mon propos.

1°) tout le monde n'a pas les moyens de devenir avocat (moyens financiers j'entends). Sinon, cela fait longtemps que j'aurais tenté le CRFPA. Et il me semble un peu dangereux de dire que le juriste est forcément moins bon que l'avocat alors que certains avocats n'ont théoriquement QUE la maîtrise (même si cela devient très très rare) et ne connaissent pas souvent le monde de l'entreprise.

2°) Encore une fois, la majorité des avocats ne connaissent pas toujours la matière qui fait l'objet de la législation qui est de leur ressort. C''est matériellement impossible lorsque l'avocat est généraliste. Mais très problématique à mon avis.

L'un d'entre vous me demandait si je sous-entendais que ces avocats ne connaissent pas l'édition et la production musicales? Entendons-nous bien: les avocats ont une connaissance économique de l'édition et de la production et des contrats qui régissent la profession musicale. En tout cas, j'espère que les avocats qui traitent de droit de la musique ont cette connaissance.

Seulement si un artiste vient vous voir et vous demande: puis-je protéger le symbole du Bartok pizz? Puis-je protéger un accord de quinte diminuée sur lequel on aura ajouté deux quinte superposées et une quarte ajoutée (je dis n'importe quoi). Si mieux, un sounddesigner vient vous voir et vous explique comment avec un filtre coupe haut, un filtre coupe bas réglé à telle fréquence, il a réussi à créer un simple son musical original qu'il voudrait protéger? Si un compositeur vient vous voir et vous demande s'il peut protéger un silence de 4'33 (les connaisseurs verront à quoi je fais allusion car ce silence a donné lieu à plusieurs procès)? L'avocat comprend-t-il ce langage? Non. Le musicien oui. Et le juriste musicien, qui a le temps de développer les deux connaissances, est le mieux placé pour proposer une solution à la fois compatible avec la loi et avec la pratique musicale.

J'ai du mal à m'expliquer, mais je me suis rendu compte de ce fossé lorsque j'ai signé mon mémoire sur la protection des banques de son instrumentales (dispo sur mon site www.damiendeshayes.fr.st), un problème radicalement nouveau qui à mon sens pose des difficultés majeures à l'heure d'Internet parce qu'il bouleverse l'économie de la création. Nombre d'articles de doctrine juridique que j'ai lu sur l'échantillonnage (articles qui par ailleurs ignorent le problème des banques de son alors que celles-ci constituent une économie importante) partaient sur des postulats musicaux faux ou faisaient abstraction de mouvements musicaux importants qui remettaient en cause l'analyse (par exemple, on se pose souvent la question de la protection d'un bruitage, mais jamais personne n'évoque les compositions de Pierre Henry ou les textures de Ligeti qui peuvent remettre en cause la solution communémemnt adoptée).

C'est pourquoi je me demande si le juriste ne gagnerait pas à étudier à fond la matière qui fait l'objet d'une législation. Le juriste en immobiler s'intéressait à la construction, le juriste en droit financier s'intéresserait aux mécanismes boursiers... Un de mes professeurs en droit civil à Poitiers avaient d'ailleurs annoncé devant tout un amphi qu'elle était incapable de comprendre la loi sur la signature électronique parce qu'elle faisait appel à des connaissances informatiques très poussées. Vous trouvez cela normal?

C'est parce que les avocats sont parfois trop généralistes que les consultants commencent à émerger, afin de simplifier des questions extrêmement complexes où la polyvalence est nécessaire.

Autre chose avant de terminer: une anecdote. L'autre jour un musicien avait écrit sur un forum que son avocat lui avait demandé d'acheter un contrat-type (50 euros) et qu'il le validerait. Signe d'incompétence - c'est ce que j'ai dit au musicien, change d'avocat? Ou signe que certains avocats se sentent mal à l'aise lorsqu'il s'agit de contractualiser des situations qu'ils ne comprennent pas toujours? le rôle du consultant ne serait-il pas de prémâcher le travail de l'avocat, de soulever les problèmes juridiques, avant que l'avocat valide le tout? Pourquoi ne pas penser "complémentarité" au lieu de penser "concurrence"?

Ce que je viens d'écrire est un peu long, je m'en excuse. Il est bien évident que je n'ai pas la prétention d'être de ces "consultants" dont l'avis sur certaines questions seraient plus précieux que ceux d'avocats généralistes: je ne suis pas ceux là pour l'instant. Mais je crois que globalement la polyvalence est un atout. La preuve: ces consultants ont une clientèle régulière et importante alors que leurs prix sont exorbitants.

   
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