LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Un pays où les possibles se réduisent. En France, il est aujourd’hui impossible d’obtenir un emploi qui permettrait de commencer une carrière en adéquation avec sa formation. A 32 ans, que des stages. Grand manège qui tourne en circuit clos, comme la prostitution en Thaïlande, on marche quand même dans la combine puisque c’est la seule disponible et qu’en effet une fois sur vingt (à vérifier selon les statistiques sur les stagiaires, si l’on a jugé utile de les mener) on fini par épouser un client, transposer : se faire embaucher. En attendant c’est dix neufs postes qui tournent sur le dos des stagiaires corvéables et renouvelables à merci… Que se passerait il, si par miracle, du jour au lendemain ( ça s’appelle la grève), les stagiaires n’occupaient plus leur postes ? Les entreprises et autres associations seraient bien obligées de faire le point ! Combien de véritables postes sont gracieusement occupés par ces employés inespérés ? Combien d’abus entraînant un cercle vicieux où les emplois consacrés à cette manne gratuite et permutable à souhait ne sont plus mis en jeux sur le marché du travail ? A vingt ans on ne se rends pas bien compte de l’emballement abusif de ce mode d’exploitation, à 32, beaucoup plus ! Il n’y a qu’a regarder les sites dédiés à l’embauche. Impossible de trouver une entrée rémunérée correctement dans le monde du travail. Réclamons un bilan, un véritable état des lieux. Et pour se faire, en attendant, ne travaillons plus gratuitement et refusons les stages. C’est fou, c’est la grève, on est pas en situation de force pour la faire … mais les ouvriers du début du siècle étaient loin d’une situation plus favorables. Ils travaillaient 15H par jours et avaient à charge leur famille, leur loyer. Il n’y avait pas de syndicats, de CAF, de RMI, de lois pour l’emploi. Ça ne les a pas empêcher de penser et d’agir.

Grève générale des stagiaires au mois de novembre 2005 pour cause d’inventaire.

grevedesstagiaires@yahoo.fr

Blog :
http://grevedesstagiaires.blog.ca/main/

Une grève? Belle idée... Je pense avant tout que le problème des stagiaires n'est pas assez "médiatisé". Je n'en entends pas parler dans les journaux , ni à la télévision ou à la radio. A quand une émission du genre "envoyé spécial", "90 minutes" ou "zone interdite" sur l'abus des stages? JAMAIS parce que ces chaînes de télévision sont parmis les premières à en profiter! Il suffit de regarder le nombre élevé de stages proposés sur le site de M6. Les chaînes de télévision ne veulent pas se tirer une balle dans le pied. On ne parle pas de ce type de précarité.

Le vrai problème est que l'on ne parle pas des stagiaires exploités parce que l'on ne les entend pas! Une grève ? Je n'y crois pas, trop d'étudiants sont accrochés à leurs stages, et je les comprends, car c'est à l'heure actuelle le seul moyen pour décrocher un job à terme. Je pense qu'une simple manifestation serait suffisante pour avoir un début d'écho médiatique.

En ce qui me concerne, après 10 mois de stages sous-payés, et un CDD de 5 mois, je recherche un emploi et je ne trouve pas pour l'instant. Ce qui est sûr c'est que je ne me réinscrirai pas à la fac pour avoir des conventions, et que je ne repartirai pas dans la galère des stages. Tant pis si ça fait un trou dans mon CV. Tant pis si je ne trouve pas de poste de juriste dans les mois qui viennent. Je trouverai un plan B et tant pis si je m'écarte du droit, je m'en remettrai.

petite question mais la grève se fait quand on est en contrat de travail non??? puis en principe c'est des revendication du salarié que l'employeur doit régler non?

enfin, c'est un gros pb....

Il y a eu plusieurs articles dans la presse ces derniers mois (parmi ceux que j'ai eu l'occasion de lire: Les Echos, Courrier International, Libération...), mais effectivement rien à la télé à ma connaissance. Or, la télé touche un plus grand nombre de gens et permettrait peut être de faire prendre conscience du problème.

Une grève, ce serait très difficile et contre-productif je pense (car les entreprises ne manqueraient pas d'insister sur la "chance" qu'est un stage non rémunéré, car on est là pour "apprendre" - même si le stage dure un an, hum -)...Mais une manifestation, pourquoi pas: ca a l'avantage de ne prendre qu'une journée, et d'être quand même - s'il y a un nombre conséquent de gens - médiatisé.

Je pense qu'une grève peut être utile mais je ne pense pas qu'elle sera suivie.
Comme l'a dit Chocobo, une manifestation marquerait peut-être plus le coup.

Pour ma part, j'ai également décidé d'arrêter les stages. Cette année, je ne me réinscris plus à la fac. Je refuse ce système. Les gens ont besoin de travailler et de gagner leur vie, je refuse d'être une stagiaire professionnelle.

ne croyez vous pas que tous ces comportements viennent des lourdeurs du droit du travail ? les différents employeurs abusifs que vous avez vu ont peur de recruter car ne savent pas comment en cas de pépin interrompre le contrat (trop lourd, trop compliqué, ...) à tel point que pour embaucher pour l'un il lui faut l'aval de sa DG. donc pour moi, il ne faut pas réclamer plus de législation mais au contraire beaucoup moins et l'embauche repartira plus facilement.

Oulalala quelle affreuse idée!

J'ai fait plus de 24 mois de stage dont 17 dans des cabinets d'avocats qui, étant sous statut libéral, peuvent recruter et virer comme ils veulent, du jour au lendemain. Il n'en reste pas moins que beaucoup de cabinets fonctionnent avec des stagiaires. J'ai déjà vu chez un ancien batonnier de Paris un service comprenant un avocat associé, quatre avocats six stagiaires! Même si tous ne facturent pas (je facturais au même tarif que les avocats, pas très déontologique!), ils font quand même gagner énormément de temps... et d'argent, l'associé gagnant 12 000 euro par mois!

articles du journal Le Monde d'aujourd'hui:

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 749,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 885,0.html

ça va peut etre faire bouger les choses !

C'est la fin du système des stages si la presse appuye avec de sérieux ennuis pour le maître de stage qui a abusé. En cas de mouvement social important , les profiteurs risquent gros car l'histoire se répète malheureusement et les exploités comme toutes les personnes soumises ne savent plus se contenir quand les chaînes sont brisées. Les abus risquent de changer de côté.On arrête pas de dire que nous sommes en 1789 et si c'était vrai . Les jeunes sont à bout depuis plus de 3 ans les débouchés sont nuls et inadaptés à leur compétence. La valeur juridique est devenue une non valeur car elle n'est pas tangible comme les nouvelles technologies. Le droit est devenu une science molle non obligatoire et changeante peu sûre. Notre système avec des emplois occupés par des gens qui ont su décrocher un grade de compétence a été remis en cause. C'est la violence et la richesse qui permettent de s'insérer plus que la compétence d'où des troubles à venir car aucune société n'a pu fonctionner sur ces principes.
Cordialement

Il y a plusieurs choses qu'il faudrait faire pour stopper sérieusement le phénomène :
- Rémunérer sans charges sociales (aucune perte pour le gouvernement car de toutes façons, en temps normal ces stagiaires ne sont pas rémunéré) à hauteur d'une rétribution fixe et évolutive en fonction de l'expérience et du niveau de diplômes.
- Subordonner la création de formations du supérieur pour les écoles publiques et les écoles privées dépendant de l'Education Nationale à une Commission de validation qui devra analyser les demandes en fonction de critères d'insertion et de correspondance professionnelle préétablis par la Loi.
- Interdire les stages facultatifs mais en revanche, intégrer un stage obligatoire dans toutes les formations du supérieur. (sauf apprentissage, alternance...)
- Faire appliquer strictement et sévèrement les règles du stage par la DDTEFP à titre préventif et par les juridictions à titre répressif sous peine de requalification en CDI systématique. Obligation d'un tuteur qui accompagne et forme le stagiaire de manière régulière.
- Interdire aux entreprises le dépassement d'un certain nombre de stagiaires par établissement en fonction de l'effectif de salarié.

Bref, des idées en vrac.