LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour !

Je viens de valider ma double licence en Droit / LLCER Anglais et me dirige donc vers les masters.

J'hésite entre les masters 1 de Droit international à Nantes et Poitiers. Le premier ouvre sur un M2 Droit et sécurité des activités maritimes et océaniques, tandis que le second mène à un M2 de Contentieux international.

J'imaginais faire le Master de Poitiers, puis éventuellement refaire un M2 plus spécifique avec celui de Nantes. Cela me semble plus logique dans ce sens que dans l'autre - du général au particulier en quelque sorte. D'autant plus que je pense fermer moins de portes en restant sur du droit international plus général que sur un domaine précis (le droit maritime en l’occurrence).

Je précise aussi que j'aimerais bien, à terme, travailler dans les institutions internationales mais que, si ce n'est pas possible, je me tournerai probablement vers le droit humanitaire/développement international. En clair, je ne ferai pas de droit international des affaires, ce n'est pas du tout (du tout) ce qui me plaît.

Le choix est d'autant plus difficile pour moi que je ne pense pas être tout à fait objective puisque mon copain fait ses études sur Poitiers, même si j'avais vu ce Master avant qu'il n'y arrive.

Quelle branche est la plus porteuse ? Que me conseillez-vous ?
Vous connaissez ces formations ? Les facs ?


Merci d'avance pour vos avis et votre aide !

Je vais être sec, mais bon, je pense qu'aucun des masters que tu envisages n'est porteur.

Le droit maritime ne peut s'envisager qu'après un premier master en droit des affaires. Le droit maritime tu ne le pratiqueras que si tu tombes sur l'annonce annuelle d'une entreprise privée, qui cherchera d'abord un juriste en droit des affaires avec (ce qui serait un plus, pas nécessairement déterminant d'ailleurs) un master en droit maritime. Après je me trompe peut être, il est nécessaire d'évaluer la "valeur" du M2, l'équipe professorale, le nombre d'heure de cours, les partenariats avec des entreprises,... J'ai du mal à concevoir dans quelles autres circonstances tu veux exercer ce domaine du droit ? Dans une institution maritime internationale ? Il y en a très peu et elles recrutent sans doute encore moins de purs juristes.

Quand à l'autre M2, qu'est ce que les "contentieux internationaux" couvert par ce M2 ? Les associations sont plus susceptibles d'avoir recours à des avocats (peu nombreux sont ceux qui en vivent) en cas de litige, de plus travailler dans un des (rares) services juridiques d'associations, tu ne feras que très peu de "droit international humanitaire" (il y a peu de textes internationaux contraignant en la matière), mais du droit national (que tu ne connaitras pas avec les formations que tu envisages). Les ONG internationales ne représentent pas un vivier suffisant pour fournir du travail à tous les juristes rêvant de carrière dans le droit humanitaire international, et recruterons des personnes (très peu) s'étant fortement engagé pour leur cause, fais-tu partie d'une association ?

Rêver d'une carrière dans les institutions internationales, des milliers d'étudiants rien qu'en France le font, les places sont peu nombreuses et très très très chères. Sans un profil extrêmement internationalisé et des relations là où il faut, c'est quasiment mission impossible.

Hello !

Tu peux être sec, je suis rodée à force, t'inquiète pas

Le droit maritime serait plus pour accéder aux métiers de la Marine Marchande, des AffMar, CROSS et autres, voire de la douane ; ce qui est largement possible si j'en crois les profils LinkedIn des anciens dudit Master (Ministère de la Défense, Marine Nationale, Ministère de la Mer, de l'Ecologie et du Développement Durable ... également).
D'ailleurs ce Master est ouvert après le M1 "Droit International" de Nantes, et non pas un Master de Droit International des Affaires, bien que ce soit probablement possible aussi.
C'est une formation en partenariat avec les écoles marines et maritimes (ENSAM, ENSM ...) donc, effectivement, je pense qu'il n'y a pas que des juristes purs. Beaucoup ont déjà travaillé avant et se spécialisent après quelques années, d'après ce que j'ai pu voir. Je précise quand même que ça ne me dérange pas de ne pas faire que du droit, je nage dans le milieu depuis toute petite donc je sais un peu ce qu'il s'y passe quand même.

L'autre M2 traite, normalement et si j'en crois le programme, de contentieux international privé et public, d'arbitrage et de négociation diplomatique, de contentieux de l'UE et de l'OMC, des droits de l'Homme, du contentieux pénal international ainsi que du judiciaire privé (j'avoue que lui, je ne vois pas trop à quoi ça correspond) et du contentieux financier (investissements et autres). Je me trompe peut-être mais il me semble que tous les grands domaines sont pris en compte.
L'idée n'est pas de faire uniquement du droit humanitaire - je sais bien que ce n'est pas possible - mais si je peux en faire ne serait-ce qu'en partie, je considère que j'ai atteint mes objectifs.
Pour répondre à ta question, je fais partie de plusieurs associations (plus liées au climat qu'au droit humanitaire, je te l'accorde, mais c'est un tout) et j'ai créé/mené des projets ainsi qu'organisé/participé à plusieurs événements internationaux et nationaux en lien avec des organisations - internationales ou non - diverses et variées depuis 2011.

Enfin, je parle couramment 4 langues ("classiques" puisque c'est français, anglais, allemand et italien, mais j'envisage de me mettre au russe ou chinois), j'ai fait un Erasmus en Allemagne et je pars à l'étranger tous les étés donc je pense avoir un profil un minimum internationalisé, même si je me doute bien qu'il y aura toujours quelqu'un de "mieux".
Le principal problème reste celui des contacts bien placés, auquel je suis en train de remédier. Quoi qu'il en soit, je suis consciente qu'il faut commencer au ras de pâquerettes, en tant que stagiaire par exemple, pour avoir le plus de contacts possibles et pour pouvoir grimper les échelons par la suite.

Je ne sais pas si ces explications changent quelque chose pour toi, mais je reste ouverte à la discussion (tout en sachant que je n'ai pas choisi les masters les plus porteurs, mais je le sais depuis un bon moment)

Je ne peux que partager l'avis émis plus haut en ce que ce type de formation n'a été créée par des professeurs qu'avec le principal objectif de les occuper... sans adéquation avec les besoins du marché du travail et sans soucis du devenir des étudiants. Je serais d'ailleurs intéressé de voir le taux d'insertion dans le domaine considéré des diplômés... Pour le reste si vous êtes sur de vous et que vous n'avez pas trop peur en l'avenir...

Trouver un poste de juriste plus ou moins généraliste en province c'est déjà compliqué alors en droit de la mer ou en droit international...

Hello !

La fac de Nantes avance un taux de 96% après 18 mois et de 91% après 30 mois sur la dernière enquête d'insertion trouvée, je crois que c'est 2013/2014. Les années précédentes étaient sensiblement pareil. La fac de Poitiers avance des taux semblables pour 2012 mais fait des études générales (pour tous les masters droit, éco, gestion) plutôt que par Master depuis 2014 donc je n'ai pas beaucoup plus de visibilité.

Pour ce qui est des postes, le droit peut encore évoluer d'ici là mais j'ai bien conscience que ce ne sera pas simple. Par contre, je pense m'expatrier (plus simple pour bosser en droit international), d'où l'inutilité - ou plutôt l'intérêt moindre - du droit français pour moi ...

Bon, tu connais ton dossier et tu es consciente des risques. C'est le plus important.

Au sujet des taux d'insertion, ils s'insèrent où et à quel type de poste les anciens ? Parce que beaucoup, beaucoup d'étudiant en droit ayant un M2 sans débouchés finissent salariés sans même le statut de cadre et honnêtement ça ne vaut pas la peine de faire un bac+5 pour ça.

Je ne suis pas sûr que le droit soit la meilleure voie pour réaliser ton projet, à mon avis les personnes qui bossent dans ce domaine ont une formation autre saupoudrée de droit.