LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour à tous,

Je suis actuellement en première année de doctorat d'histoire du droit à Toulouse, j'ai une licence de droit public, un master 1 de sciences politiques et un master 2 d'histoire du droit.
D'abord attiré par la recherche, je me suis donc lancé dans la grande aventure de la thèse ; néanmoins, je réalise maintenant que le droit me manque (en particulier le public) et que, d'autre part, les perspectives de trouver un emploi dans l'enseignement supérieur après la soutenance sont réellement minces...

C'est pourquoi je m'adresse à vous, la communauté bienveillante des juristes et des avocats
En effet, j'ai appris que l'obtention du grade de docteur dispensait de l'examen d'entrée à l'école d'avocats. Cependant , j'ai un doute sur le fait qu'un cabinet d'avocat puisse être intéressé par un docteur en histoire du droit et des institutions ... Pouvez-vous m'éclairer sur ce point? Qu'en pensez-vous?

Deuxième chose, le fait que je n'ai pas de Master 1 en droit ne risque-t-il pas de coincer si je prétends exercer un jour en tant qu'avocat? Est-il souhaitable de reprendre une formation en droit public au niveau m1 tout en poursuivant la thèse?

Je remercie par avance ceux qui auront pris la peine de me lire et de me répondre!
Je me pose beaucoup de questions et je m'inquiète légitimement pour mon avenir...

Bonne fin de semaine et Bon week-end

Alexandre

Bonjour,
Vous affichez plusieurs diplômes particulièrement intéressants.
Vous souhaitez vous engager sur une thèse d'histoire du Droit. Pourquoi pas ? Celà représente 3 ans de travail minimum....
Une fois Docteur (en Droit ?) vous pourrez demander à être dispenser de l'examen (concours) d'entrée à l'école d'avocat. Je vous fais remarquer que ces passerelles sont certes intéressantes pour appliquer sur la porte de votre bureau la plaque "XY, avocat à la Cour...."
Je souhaite appeler votre attention sur le fait qu'être avocat, même avec un Doctorat d'histoire du Droit ( ), ne vous exonère pas de connaître parfaitement les différentes procédures civiles, pénales, etc...sans parler du Droit en lui même...
Si quelqu'un vient vous voir, là, maintenant, pour une expatriation fiscale (c'est la mode en ce moment), saurez vous lui répondre ? Que répondrez vous à une sollicitation en droit de l'urbanisme? Etre avocat est une chose, être un professionnel du Droit en est une autre.
Si j'étais vous je m'attacherais à suivre le cursus normal de l'élève avocat.

Bonjour,
Je ne suis pas totalement d'accord avec la réponse de classicus à notre ami doctorant (joli sujet au demeurant mais je suppose qu'on vous a déjà averti du risque de faire de la science politique plus que du droit non ?), et précise liminairement que le doctorat préparé est manifestement un doctorat en droit (l'histoire du droit est la section 03 de la CNU et fait partie de la famille, les deux autres sections étant droit privé 01 et droit public 02).
Concernant le parcours "normal" de l'élève-avocat, c'est d'avoir une maîtrise en droit ou un master et d'avoir réussi l'examen d'entrée, qui porte quand même beaucoup sur des matières abordées au cours des trois premières années d'études. Le grade de docteur vous dispense de l'examen d'entrée en effet (on a vu des thèses, notamment CIFRE, se soutenir pour contourner cet examen dont les modalités sont assez critiquables).
Une maîtrise en droit public est-elle souhaitable ? Probablement, afin d'étudier un peu de droit matériel, ce qui sera bien utile à l'heure de chercher un emploi d'avocat. Si votre emploi du temps le permet, ça ne sera certainement qu'une formalité pour vous. En outre, l'étude de l'histoire du droit vous aidera peut-être à mieux appréhender les matières plus spécifiques de l'avocat (dont celles de procédure).
Bon courage en tout cas !

J'ajoute que selon des rumeurs (mais assez sérieuses) l'Ecole des Avocats de Toulouse ne prendrait plus de doctorants.
Je ne sais pas si c'est valable au niveau national.
On en parle depuis pas mal de temps de cette suppression mais jusqu'à présent rien n'avait été fait.

J'aimerai bien connaître l'origine de cette rumeur qui n'est d'ailleurs qu'une rumeur

Cela m'étonnerait.
Sur quoi se fonderait-elle légalement? Il n'y a pas eu de réforme...

J'ajoute que selon des rumeurs (mais assez sérieuses) l'Ecole des Avocats de Toulouse ne prendrait plus de doctorants.
Je ne sais pas si c'est valable au niveau national.
On en parle depuis pas mal de temps de cette suppression mais jusqu'à présent rien n'avait été fait.

Qu'elle n'admette pas les doctorants qui ne sont que doctorants, ça me semble tout à fait normal puisque le doctorant, par définition, n'a pas soutenu sa thèse. En revanche, qu'elle refuse les docteurs en droit (à tout le moins à ceux des universités françaises, ça coupera court au débat franco-togolais qui sévit par ailleurs) résidant dans les ressorts des TGI qu'elle couvre serait totalement contraire au décret de 1991.
Et encore, s'agissant de la répartition géographique, j'ajoute qu'à titre personnel, j'ai soutenu loin de mon domicile mais ai été admis sans difficulté à l'EFB vu que je vis à Paris.

Bonus, le texte de l'article 12-1, alinéa 3 de la loi n°71-1130 du 31 décembre 1971 portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques : "Les docteurs en droit ont accès directement à la formation théorique et pratique prévue à l'article 12, sans avoir à subir l'examen d'accès au centre régional de formation professionnelle des avocats". Nonobstant encore une fois l'affaire franco-togolaise de notre ami modernolatiniste, ce serait assez piquant de voir agir un CRFPA aussi manifestement contra legem.

Je confirme par contre la rumeur insistante depuis fort longtemps de la suppression de cette disposition. Cette dernière tient toujours, alors que le dahu, on est moins sûrs.

J'ai eu la même réaction! Je ne vois ni sur quoi elle se fonderait, ni pourquoi elle serait la seule à le faire.
Je compte demander des précisions à l'occasion.

Une thèse de doctorat en histoire du droit (CNU section 3) permet d'être dispensé de l'examen d'entrée dans un CRFPA.

Quant à l'opportunité, nombreux sont les sujets d'histoire du droit civil ou encore du droit administratif qui complétés de connaissances positivites me semblent une très bonne formation.

Rumeur : rien pour l'instant. Par ailleurs, il est difficile de supprimer cette dispense alors que les docteurs et doctorants en droit (privé et public notamment) sont de ceux qui enseignent le droit en faculté de droit et en IUT.

Bonjour !

Je viens "greffer" ma question sur celles précédemment exposées.

Il y a t'il des formalités particulières à effectuer lorsque l'on souhaite intégrer l'école des avocats sur titre ? Faut-il "prévenir" que l'on souhaite intégrer l'école lors de la prochaine session ? Faut-il soutenir sa thèse avant une date butoir ?

Merci beaucoup pour vos réponses !