61,54 % des jeunes avocats pensent que la plus grande menace pour la profession est, non pas les robots remplaçant les humains, non pas les fournisseurs de services des avocats, ni la justice prédictive, mais les avocats eux-mêmes et leur résistance à l’innovation. C’est en ces termes que le Docteur Orsolya Görgényi, ancienne présidente de l’AIJA a débuté la présentation des résultats.
Cette enquête qui se découpe en 5 parties a été menée auprès de 80 personnes dont 62,82 % ont entre 30 et 40 ans. 76,32 % sont des avocats européens et 23,68 % non européens.
- Discours d’ouverture lors du colloque par Michel Bénichou, Président du CCBE
L’avenir des services juridiques [1]
Les jeunes avocats sont en grande majorité convaincus que le marketing des services juridiques à travers les plateformes en ligne va se développer significativement.
Ils sont moyennement d’accord avec le fait que dans les 5 prochaines années, l’intelligence artificielle permettra d’accomplir certaines tâches couramment réalisées par des avocats et considèrent que la formation des avocats n’est pas suffisamment adaptée aux changements.
Et quand on leur demande s’ils pensent que les services juridiques devraient être gérés par d’autres prestataires que les avocats, ils répondent oui à 32,98 % et ils sont 83,16 % à penser que les nouvelles technologies auront un impact sur les prix des services juridiques.
L’avenir des cabinets d’avocats
Sur la question de l’intégration des nouvelles technologies dans les activités de leur cabinet, les répondants devaient se prononcer sur celles qui sont les plus pertinentes :
85,54 % optent pour le site Internet, 66,27 % pour les réseaux sociaux, 60,24 % pour les outils de marketing et communication, 51,81 % pour les moteurs de recherches juridiques et seulement 25,30 % pour les services juridiques en ligne.
Par ailleurs, 44,05 % déclarent que leurs cabinets externalisent certaines tâches juridiques et 40,96 % que leurs cabinets a pris des mesures pour faire face aux changements futurs dont il est question dans l’enquête.
L’avenir des barreaux
La majorité des jeunes avocats est convaincue que les barreaux jouent un rôle crucial dans la garantie de l’indépendance, de l’intégrité des avocats et de la qualité de leur travail, mais ils le sont moyennement concernant leur rôle de préparation aux changements.
Malgré tout 24,05 % pensent que les barreaux sont la meilleure façon de garantir les principes de la profession et 94,87 % sont pour leur existence future.
L’avenir de la justice
Sur la description du système judiciaire dont ils relèvent, ils devaient se prononcer sur 4 adjectifs et sélectionner le plus pertinent. 17,95 % pensent qu’il est efficace, 41,03 % qu’il est juste, 28,21 % qu’il est accessible à tous, et 10,26 % rapide. Pour 41,03 % aucun des 4 adjectifs ne qualifie leur système.
Concernant les systèmes automatisés qui vont permettre de prédire avec un haut degré de certitude l’issue d’un litige, 70,13 % pensent qu’ils vont impacter les services juridiques et la justice. Ils ne sont en revanche que 7,79% à avoir déjà utilisés un tel système.
L’avenir de la profession d’avocat
Hormis les avocats eux-mêmes et leur résistance à l’innovation, 29,49 % des jeunes avocats pensent que la menace vient des fournisseurs alternatifs de services juridiques (start-up…), 28,21 % du remplacement de l’humain par la technologie et 24,36 % des facteurs économiques.