Face à la multiplication des directives européennes (Bâle III, Solvency III, etc.), les entreprises de secteurs réglementés ont cherché à consolider leurs équipes en recrutant des profils spécialisés dans la gestion et l’appréhension du risque. Ce phénomène a directement profité aux Compliance Officers, dont la mission principale est de veiller au respect des différentes règlementations qui ponctuent le monde bancaire et financier, en perpétuelle évolution.
Nous avons ainsi noté une forte croissance des besoins en recrutement sur des profils d’experts, que vient logiquement confirmer la hausse de 20% des offres d’emploi publiées sur les job boards en France par rapport à l’année 2013 (source : Baromètre Européen de l’Emploi Q1 2014, Robert Walters). Mais, au-delà de l’expertise et d’une technicité avérée, les employeurs ont eu tendance à favoriser les profils justifiant d’une expérience à l’international.
Avoir baigné dans une culture anglo-saxonne s’avère être un atout différenciant pour booster sa carrière, voire bénéficier d’une meilleure employabilité à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Belgique.
Parallèlement à cela, nous avons assisté à l’émergence de candidats nouvellement formés au métier de la Compliance avec le développement de Masters, de MBA spécialisés, ou encore de formations dispensées par des opérationnels au sein de grandes universités et d’écoles de commerce de renom.
Par ailleurs, nous avons pu observer depuis deux ans une augmentation de 15% des salaires pour les candidats à haut potentiel. Ce rebond s’explique par un marché toujours aussi pénurique ainsi que par la prise de conscience d’une nécessité de bien s’entourer pour anticiper au mieux le risque.
A titre d’exemple, un candidat de 5 à 7 ans d’expérience en Compliance peut aujourd’hui prétendre à un salaire moyen de 80k€ (hors bonus) et de 100k€ pour plus de 10 ans d’expérience.
Cette valorisation de la fonction se traduit tout naturellement par un positionnement de plus en plus stratégique de la fonction Compliance, en lien direct avec la Direction Générale et la Direction Financière. A l’instar du DRH, du Directeur Juridique ou du Directeur Financier, le Head of Compliance doit savoir rassurer ses dirigeants, à travers une excellence opérationnelle alliée à une implication transversale et à une vision business.
Nous ne serions donc pas étonnés que cette fonction, en passe de devenir un business partner clé, fasse elle aussi partie du COMEX d’ici à quelques années.