Du côté des juristes d’entreprise
Oxygen+, en association avec l’AFJE et le Cercle Montesquieu, a publié en avril 2023 son baromètre national sur la satisfaction des acteurs du droit dans l’entreprise, fondé sur un panel de 476 répondants : juriste, responsable juridique, directeur(trice) juridique, autre fonction juridique (compliance, contract manager, etc.) [2].
Un chiffre à retenir : presque 82% d’entre eux se disent "globalement satisfaits de leur travail" (+ 1 point depuis 2022, + 4 points depuis 2021).
Mais cette mélodie du bonheur connaît tout de même des couacs. Voyons ce que recouvre ce "globalement" ?
Des constats enthousiasmants :
78% des répondants se considèrent valorisés et reconnus (+11 points depuis 2022). Les choses seraient-elles vraiment en train d’évoluer, tout comme la perception "du juridique" par le reste du monde ? ;
86% considèrent que l’ambiance au sein de la DJ est bonne ;
79% sont globalement satisfaits du rapport présentiel/télétravail (+8 points depuis 2021).
- Infographie extraite du baromètre national sur la satisfaction des juristes d’entreprises 2023 Oxygen +, AFJE et Cercle Montesquieu
Tout ceci est très positif... Néanmoins, on se souvient qu’en 2021, plus de 25 % des répondants se considéraient en situation de surmenage (burn-out) et supportaient une charge de travail (83%), une charge mentale (83%) et un stress (80%) importants.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Les choses ne se sont pas améliorées, puisque 88% dénoncent une charge mentale trop importante (+ 5 points depuis 2021, +1 point depuis 2022).
Côté carrière des juristes d’entreprise, le bilan est assez mitigé :
seuls 42% des répondants considèrent avoir des perspectives d’évolution (+ 6points depuis 2022) ;
seuls 52% sont "globalement satisfaits" de leur rémunération (+ 5 points depuis 2022).
À noter : cette édition 2023 du baromètre fait un focus sur la réforme des retraites, à laquelle 60% des répondants se disent opposés.
Du côté des avocats
Les données sont un peu plus anciennes. Le CNB a publié le 7 mai 2021 les résultats de son enquête relative à "l’état de la profession 2021- Les avocats face à la crise" [3], à laquelle 3 330 avocats ont répondu (par téléphone ou en ligne).
On y apprend notamment avec joie que près de 80% des avocats se disent satisfaits de leur "situation professionnelle". Nuançons un peu : cela représente 60% de "plutôt satisfaits" auxquels s’ajoutent 20% (seulement) de "très satisfaits".
- Infographie extraite de l’enquête "État de la profession 2021 - Les avocats face à la crise du CNB"
Tempérons encore plus avec la réponse suivante où l’on apprend que "près d’un avocat sur trois reste déçu par rapport à ses attentes vis-à-vis de la profession".
Pour expliquer cette "déception" notamment, l’étude met en en avant les "points noirs" de la profession d’avocat avec en tête :
la rémunération (dont 34% se disent pas du tout satisfaits)
la conciliation vie privée / vie perso (24% de pas du tout satisfaits)
les possibilités d’évolution de carrière dans la profession d’avocat (22% pas du tout satisfaits).
L’étude se poursuit par le niveau d’optimisme des avocats "qui se maintient au niveau micro mais qui chute fortement."
Bref, au fur et à mesure de la lecture du rapport, la joie du chiffre précité de 80% s’estompe !
Vous avez déjà lu ça, non ? Oui quelques lignes plus haut, au paragraphe avocat...