Si c’était le cas, en époques de situation économique favorable, les résultats de nos cabinets, leur projection externe et leur climat interne seraient insurmontables. En époque de crise, tout le monde explore des voies d’amélioration, surtout en ce qui concerne les résultats. A partir de ce moment, commencent les non-sens et au bout du compte, et par malheur, le problème reste sans solution. C’est comme si, devant une maladie, nous étions tentés de masquer les symptômes tout en prétendant trouver les causes du problème.
Quelle est la cause ? Le manque d’objectifs clairs et de stratégie pour les atteindre. La majeure partie des personnes, et dans tous les domaines, se décourage parce qu’elle se livre à des efforts sans en savoir la raison. On confond la méthode à la fin. C’est à dire qu’être efficient et être efficace sont des éléments qui tombent dans l’oreille d’un sourd parce qu’un tel objectif n’existe pas.
Parfois, les cabinets se livrent à un travail de titan sans savoir pourquoi, au delà du fait d’avoir du travail et gagner un salaire.
En voici un exemple : quand quelqu’un élabore une étude et a posteriori met sur pied un cabinet, son choix est souvent plus fondé sur la base de ce qu’il aimerait faire que sur les nécessités réelles du marché. L’envie et les qualités pour mettre en œuvre ce choix sont souvent incompatibles malgré les efforts fournis. Il est évident qu’il faut se connaître soi-même. Suis-je préparé pour cela ? Quel est l’objectif réel de la création de mon cabinet ? Quelle est sa mission ? Qui se charge de l’étude exhaustive de mes points forts et de me faiblesses ? Qui se demande ce dont réellement a besoin le marché avant d’instaurer un service ? Serais-je capable de me lever de ma chaise et, après avoir analysé le marché, sortir à la vente au lieu d’attendre l’arrivée du client ?
Les plans peuvent paraître parfois parfaits mais la réalité est différente. Qu’a -t- il a voir tout cela avec l’efficacité et l’efficience ? La réponse est la suivante : un cabinet est inefficace et inefficient s’il ne sait pas où il va, sa raison d’être, sa fin et ses valeurs au delà de la capacité de survivance de celui qui le met en marche. Un cabinet ne peut être efficace et/ou efficient si l’employé ne dispose pas des qualités requises pour atteindre les objectifs préalablement définis.
C’est à dire donc qu’une efficience durable est possible si on sait pourquoi être efficace, s’il y a un objectif clair. Courir sans direction claire et précise n’a aucun sens et conduit à l’épuisement. Ainsi, on peut être efficient et efficace si on dispose des qualités requises, si on est préparé pour atteindre les objectifs fixés ou si on est entrainé pour atteindre cette adéquation.
Une fois levées les couches qui masquent la réalité, nous arriverons à saisir les causes du problème : les cabinets sont inefficients ou inefficaces parce qu’ils ne savent pas où ils vont et parce qu’ils ignorent si leurs responsables, sont préparés (et non les meilleurs) pour atteindre les objectifs.
Il y en a qui ont tout essayé pour résoudre les problèmes : réduire les coûts, se dispenser de personnel, changer de spécialité, s’ouvrir mais la situation n’améliore pas. Dans les crises personnelles comme dans les cabinets, les raisons du mauvais fonctionnement, de l’inefficience et de l’inefficacité, au-delà des conjonctures économiques actuelles, sont toujours intrinsèques.
Comme les crises personnelles, parfois il nous faut un élément externe qui qui nous montre le chemin. L’endogamie produit cet effet de se sentir mal et d’en ignorer la cause. C’est seulement si nous sortons de notre zone de confort, celle-là qui nous protège des critiques et des changements que nous arriverons à être efficients et efficaces. Même si nous visitons le médecin pour qu’il nous fasse tous les tests nécessaires, nous n’arriverons pas à vaincre la maladie malgré l’efficacité des médicaments prescrits.
Parfois, après une longue période de travail à la recherche d’un objectif, dans la tâche ardue de savoir la raison pour laquelle on se livre à une activité déterminée, après avoir eu la confirmation que les personnes qui collaborent avec nous sont appropriées par rapport à leurs activités et leurs responsabilités et si leurs missions personnelles coïncident avec leurs professionnelles, si les valeurs coïncident et sans rien changer, sans varier la manière de faire tout en rencontrant la cause, les cabinets considèrent qu’il y a eu un miracle.
Il n y a pas eu de miracle mais plutôt du courage, de l’humilité, de la réflexion et une envie de travailler. Si vous savez où vous allez, vous pourrez alors commencer à marcher, procéder au choix du véhicule et aller plus rapides ou plus lents.
En définitive, être efficace et efficient cesse d’être un problème. Il devient une habitude.
