LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Une jeune diplômée en DEA droit social à Nantes (déjà fait un stage) cherche un emploi de juriste. Prétentions salariales : 1000 euros.
Est-ce raisonnable d'avoir des prétentions aussi faibles lorsque l'on commence à peine à chercher du boulot (diplômée en juin)?

Euh... Personnellement je comprends parfaitement cette attitude.

Et lorsqu'on se retrouve sur un marché saturé, on est parfois tenté d'être le moins disant pour s'en sortir.

Personnellement, même pour 1000 euros je fonce...

Le problème est que la personne en question vient à peine d'entrer sur le marché du travail. Si elle ne pense pas être en mesure de demander plus eu égard à sa formation (ou plutôt à son expérience), pourquoi ne cherche-t-elle pas plutôt un stage?

Si elle était au chômage depuis un temps plus conséquent, les choses seraient différentes et je comprendrais qu'elle se brade ainsi.
Il y a une différence entre accepter un faible salaire et avoir de maigres prétentions salariales.

Je vais encore passer pour la rabat-joie de service mais c'est pas étonnant que les avocats qui réussissent le mieux soient fils de untel ou untel (jean-françois émile de la Pinardière par exemple) ... un étudiant qui vit seul et qui ne peut compter que sur lui n'a aucune chance de réussir en Droit.
Ce qu'il faut c'est une Loi ! guérir le droit par le droit ! une loi qui punirait d'une fessée déculottée les avocats qui sous-payent (quand ils payent) les stagiaires ! mais étant donné que bcp éprouveraient du plaisir à être exhibés de cette manière ( il paraît que les avocats sont les plus gros pervers ... ) on a aucune chance de ne pas se faire exploiter ... du coup on se vengera sur nos futurs stagiaires à nous et ainsi de suite....

Bref, merci papa et maman de travailler pour nous ... heureusement qu'il ya la famille ...Pour ceux qui n'ont personne, z'avez tjs des mémés dans les parcs qui s'assoupissent et qui laissent traîner leur sac ...

par contre je ne partage pas votre enthousiasme sur le développement des postes de juristes d'entreprise meme si il y a de réels besoins

Pouvez vous m'expliquer pourquoi ?

Sinon, je ne vois pas l'intérêt de passer le CAPA, et de ce rapprochement des juristes et avocats ! Pourquoi vouloir à tout prix se soumettre à une déontologie ... j'ai du mal à saisir !

il es indeniable que les entreprises de pratiquement toute taille ont besoin de juristes. mais il est aussi indeniable que la majorité d'entre elles n'embauche pas de juristes et ne le feront probablement jamais. pourquoi ? cout du juriste, moyens de subistution trouvés (chambres de commerce, expert comptables, syndicats profesionnels) qui permet d'assurer un service minimum.
par contre il me semble aujourd'hui prudent de passer le capa pour ceux qui en ont la possibilité compte tenu de la réforme qui se profile (voir nos discussions) meme si cela ne sert à rien en entreprise. pour la réforme, le peu de réactions ici des juristes d'entreprises (actuels ou futurs) montrent à l'évidence qu'elle est inéluctable

Si elle était au chômage depuis un temps plus conséquent, les choses seraient différentes et je comprendrais qu'elle se brade ainsi.
Il y a une différence entre accepter un faible salaire et avoir de maigres prétentions salariales.

De ce point de vue vous avez raison

Ce qu'il faut c'est une Loi ! guérir le droit par le droit !

Certains vous dirons que le stage est une période necéssaire à la formation d'un juriste, je suis d'accord sur le fait qu'une pratique est indipensable car les cours théoriques de la Fac ne sont pas suffisants .. et on s'en rend compte bien rapidement.
on n peut que déplorer l'effort échoué de Génération précaire de réformer un système qui n'est peut être plus adapté aux besoins de l'étudiant, aux exigences de l'employeur. La réponse viendra peut être dans un prochain contexte d'élection

.... ou en tout cas on peut réver

Je crois malheureusement que les étudiants font les frais d'un renversement de tendance de l'enseignement supérieur amorcé depuis longtemps. Les universités sont désormais devenues des lieux de formation de masse en raison de l'absence de sélection à l'entrée et du fait de l'atonie du marché de l'emploi. Les bacheliers qui n'ont pas encore clairement établis leur projet professionnel, ceux (et ils sont nombreux et bien souvent les mêmes) qui connaissent mal les cursus porteurs (plutôt courts et techniques ou grandes écoles) atterrissent en masse à la fac. Les facs de droit récupèrent ainsi des flots d'étudiants mauvais en maths ou en sciences en général et qui se disent (à juste titre quand même) qu'une formation de juriste leur permettra de leur ouvrir des perspectives (nombreux concours, professions juridiques variées, postes de "juristes" dans le privé...).
Les facs gèrent donc le flux plus ou moins bien d'ailleurs. Reste que les étudiants parvenant au niveau M1, voire M2 sont de plus en plus nombreux et les moyens alloués aux facs pour assurer un enseignement de qualité le plus adapté possible aux besoins professionnels sont dérisoires. Ceux qui s'en sortent le mieux sont les étudiants qui parviennent à intégrer des structures sélectives à petits effectifs et gros moyens (genre DJCE) avec un système de parrainage des promo et relationnel important. Ce qui donne des facs à deux vitesse. Le cursus classique pour la masse avec peu de moyens et beaucoup de "pertes" et le cursus formule 1 où les étudiants sont mieux encadrés.
Le développement actuel, promu par le ministère, des licences professionnellles est une amorce de réponse au problème d'adéquation de la formation aux besoins professionnels.
Cela dit, la route est longue.

Je pense que vous un peu raison surtout que la sélection M1/M2 se fait moins sévère , et c'est le diplôme d'avocat qui permettra de travailler dans le domaine juridique qui lui va devenir hypersélectif.(Avec le MS qui lui reste cheret sélectif).
Il y a maintenant 1 million de personnes à BAC +5 niveau master en France. Le déclassement serait terrible sans une courbe démographique favorable aux jeunes.
Il était plus intelligent de sélectionner avant et plus juste mais la formation c'est aussi un grand nombre d'emplois qu'on essaye de préserver.

Bonjour,

Outre la nécessité d'avoir le capa, le juriste d'entreprise doit, dorénavant, développer au maximum des compétences "extra-juridiques" .

En amont, les directeurs de Master doivent davantage nouer des partenariats avec des écoles de commerce ( cf Paris II), de gestion ( ex ESG), de management ( type IAE) et universités de langues étrangères. ( type LEA)

En aval, c'est littéralement du fouttage de gueule: s'agissant des stages, la situation est dramatique. Travailler à 300 euros par mois pour des fonctions similaires à un salarié lambda( j'en suis passé par là comment beaucoup d'entre nous) , c'est honteux! sachant que le le RMI est à 374 euros... Bref, faut pas s'étonner..

Aussi, quand on voit la facilité pour créer une succursale dans un pays étranger ( ex Canada) et a contrario la lourdeur administrative à la française..

Ceci étant, le droit est aussi un tremplin pour évoluer dans d'autres domaines et apprécié en tant que tel compte tenu de la rigueur qu'il professe.

Aussi, si j'avais un stagiaire rémunéré à 300 euros qui travaillerait comme un opérationnel, je ne dormirai pas tranquille.. question de conscience... mais tôt ou tard la situation se retournera contre l'auteur... c'est une question de justice supra humaine..

Signé:
" une victime de plus d'une appropriation du travail d'autrui dans le cadre d'un stage"