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Sujet : avocat salarié, des précisions ?

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avocat salarié, des précisions ?

de alia   le Dim 28 Mar 2010 22:23

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Bonsoir à tous,

Il me semble qu'il y a peu de messages et peu d'infos sur le statut d'avocat salarié qui semble un peu méprisé.

J'ai lu que ce statut comporte quelques avantages et beaucoup d'inconvénients.

Je me demande en fait comment ce statut est véritablement perçu par la profession.

C'est évidemment aux antipodes des valeurs d'indépendance et de liberté qui gouvernent en principe la profession mais paradoxalement, je me demande si ça n'est pas un peu moins une situation d'esclave que la collaboration libérale.

La règle, je l'ai compris c'est zéro clientèle. Mais est-ce vraiment le zéro absolu et quid si l'on est avocat salarié à mi-temps ? Savez-vous si l'on peut s'installer pour bosser pour soi le reste de la semaine ? Quelqu'un sait-il alors comment cela se passe au niveau des charges ?

Merci par avance de vos réactions et de vos réponses.

   

de Doud   le Lun 29 Mar 2010 16:53

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Bonsoir,

Les charges d'un avocat salarié sont prises en charge par le cabinet qui l'emploi. Il ne paie aucune charge à titre personnel.

Effectivement, pour la clientèle, c'est un Zéro ferme et définitif. Tous les clients appartiennent aux cabinets, sauf éventuellement dans le cadre des commissions pénales (et encore...).

Ce statut n'est pas toujours bien perçu par la profession, ce qui est bien dommage au demeurant.
En effet, dans le cadre de la relation salariale au moins les bases sont claires, et les règles bien définies, bien plus que dans le cadre d'une collaboraion libérale.

Toutefois, pour moi l'inconvénient majeur reste l'impossibilité de développer sa propre clientèle, ce qui ne laisse rien entrevoir quant à son propre avenir à moyen long terme.

Il sera difficile par la suite de quitter le cabinet et de s'installer. La relation est plus durable, mais n'implique pas forcément une association à la clé.

Cela dit, même en tant que collaborateur libéral, il est très difficile de développer sa clientèle en matière de Conseil. Or ce sont surtout, voir exclusivement, les cabinets de Conseils qui ont recours aux avocats salariés.

Donc l'un dans l'autre finalement...



Par contre, je ne crois pas que ce statut soit "aux antipodes des valeurs d'indépendance et de liberté" comme vous semblez le penser. Bien au contraire. Pour avoir travaillé aux côtés d'avocats salariés, je peux vous assurer qu'ils sont libres dans la gestion de leur dossier, mais également de leurs horaires... en tout cas, ils ont la même indépendance et la même liberté qu'un collaborateur libérale... et les mêmes limites.

Ils ont la mutuelle et le comité d'entreprise en plus, ce qui n'est pas négligeable :lol:

Ils ont également des objectifs à atteindre. C'est sûr que cela ressemble plus à une logique d'entreprise...
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de leconcombremasqué   le Lun 29 Mar 2010 18:04

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Disons qu'en réalité, le statut de salarié est beaucoup plus conforme à la réalité de la plupart des collaborations que le statut de collaborateur.

Car ne nous leurrons pas: en pratique, le statut de collaborateur a été arraché par les avocats pour leur permettre d'embaucher des "salariés" dans des conditions moins favorables que sous le statut de salarié. On ne compte pas le nombre de petits cabinets dans lesquels les collaborateurs (débutants surtout) sont rémunérés nettement en-dessous du SMIC, sans avoir réellement de possibilités de développer une vraie clientèle propre.

Le statut de collaborateur permet également de se débarrasser plus facilement d'un collaborateur.

On notera également une certaine recrudescence de requalification des contrats de collaborateurs en contrats de salariés après un "licenciement" de collaborateur. La requalification, relativement aisée en pratique, démontre que le juge n'est pas dupe: collaborateur et salarié sont deux statuts quasi-identiques dans la façon de travailler. Aucun des deux n'est réellement plus proche des valeurs d'indépendance et de liberté de la profession (le statut de collaborateur l'est, mais seulement en théorie).

Maintenant, si tu as la chance de pouvoir développer une véritable clientèle personnelle (et pas un dossier tous les 6 mois !), le statut de collaborateur peut être intéressant.


P.S.: le statut de salarié est quasi-exclusivement proposé par les cabinets de conseil, donc si tu es plutôt "judiciaire", ce ne sera de toute façon pas pour toi sans doute...

   avocat salarié suite.

de alia   le Lun 29 Mar 2010 22:20

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Merci vivement de ces éclairages qui donnent vie à aux représentations un peu abstraites qui se dégagent des chiffres. Les salariés semblent en effet très minoritaires dans les stats que l'on peut lire.

C'est ce petit nombre qui fait s'interroger et donne à penser que ce serait antinomyque avec la fonction. L'idée d'un lien de subordination aussi, qui est a priori ce que l'on fuit quand on pense pour soi à une profession libérale et en particulier au métier d'avocat.

Le salariat, en effet ça a au moins le mérite d'être carré. Et il m'a aussi semblé que le principe de liberté pouvait justement mettre un frein explicite à la pente savonneuse de la subordination.

Restent évidemment les objectifs...Or je retiens que le collaborateur salarié est celui qui a le plus de raisons de tenir à son emploi.

Compte tenu de la charge de ces objectifs, je suppose que les mi-temps ne sont pas très répandus et le cumul de deux "petites" colaborations encore moins.

Merci encore de vos réponses.

   

de leconcombremasqué   le Mar 30 Mar 2010 14:42

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Bonjour,

En pratique, il existe très peu de différence entre salarié et collaborateur (sauf la "protection" qu'apporte le statut de salarié). Les collaborateurs sont en effet tout autant "subordonnés" que les salariés, sachant que la subordination n'est évidemment pas la même que pour un salarié plus "classique" (disons que c'est plus souple).

Le fait que seul un petit nombre d'avocats soit salarié est que ce statut n'est proposé que par les plus gros cabinets (Big notamment). Les petits cabinets préfèrent le statut de collaborateurs, qui permet plus de souplesse: pas de rémunération minimum obligatoire (seulement les recommandations des ordres), licenciement plus facile, cotisations sociales directement gérées par le salarié...

Encore une fois, le statut de collaborateur est sans doute idéal lorsque l'on a la possibilité de développer sa clientèle propre en parallèle... ce qui est en pratique très rare, surtout en tant que débutant...

   Le salaire ou la liberté

de alia   le Mer 31 Mar 2010 22:54

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Merci de ces infos.
Donc, in fine, ce sont le plus souvent des cabinets anglo-saxons qui salarient. Je suppose qu'ils n'ont pas de problème intellectuel ni financier pour adopter ce système.

Mais sans doute le salariat va-t-il progresser avec le sytème des avocats en entreprise. Et peut-être du coup que des cabinets plus classiques vont s'y mettre un peu aussi. Après tout, ça peut être intéressant d'avoir un statut plus clair, pas d'ambiguïté pour la clientèle et de ne pas risquer la mauvaise surprise pour l'employeur d'une requalification en contrat de travail lors de la rupture.

On a surtout l'impression dans tout ça que le juriste non avocat n'a pas de grandes perspectives devant lui. Ce qui, n'est-ce pas, incite plutôt à vouloir prêter serment dès que les conditions sont réunies.

Au fait, tout à trac, savez-vous si un avocat salarié peut-être occasionnellement sous traitant et recevoir à ce titre une rétrocession d'honoraires de la part de son employeur ou éventuellement d'un autre avocat ou faut-il pour cela être collaborateur libéral ?

   Re: avocat salarié, des précisions ?

de dorica   le Mar 13 Avr 2010 9:55

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On a surtout l'impression dans tout ça que le juriste non avocat n'a pas de grandes perspectives devant lui. Ce qui, n'est-ce pas, incite plutôt à vouloir prêter serment dès que les conditions sont réunies.


Parlez-vous des juristes en entreprise ????

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