LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour,

Il y a 2 jours, j'allais faire signer ma convention de stage à la fac. Or, le service de la vie étudiante m'a informée que désormais, plus aucun stage ne pourrait être effectué, s'il n'était pas obligatoire (à compter du 1er septembre 2010).

En effet, un décret en date du 25 août 2010 impose que tous les stages fassent l'objet d'un travail de l'élève (autrement dit un rapport de stage), qui donne lieu à une évaluation de la part du professeur. Ainsi, seuls les stages obligatoires dans le cadre des études pourront faire l'objet d'une convention.

Au vue de toutes les annonces de stages présentes sur ce site et pour lesquels les annonceurs exigent une convention de stage, il me semble nécessaire d'attirer l'attention de tous.

Alors, à présent, une question : comment acquérir de l'expérience alors que les stages sont fermés ? Certes certains cabinets ne requièrent pas de convention, mais qu'en est-il alors de la gratification ?....

Je vous remercie de votre attention et toutes vos remarques seront les bienvenues !

reste le bénévolat.

Bonjour,

Déjà avec une convention de stage il n'était pas facile d'en trouver un, alors effectivement il ne reste plus que le bénévolat...

Bonjour,
Le sujet avait déjà été discuté sur ce forum, il me semble, à l'époque, et une chose est certaine... le décret initial disait bien que...

tous les stages fassent l'objet d'un travail de l'élève (autrement dit un rapport de stage), qui donne lieu à une évaluation de la part du professeur.

... mais ne disait pas du tout que...

Ainsi, seuls les stages obligatoires dans le cadre des études pourront faire l'objet d'une convention.

C'est ce que répondent certaines facs parce que les cursus ne prévoyaient jusqu'à présent que des stages obligatoires.
Donc, selon moi, cette interprétation est parfaitement abusive. Des stages facultatifs peuvent très bien être prévus dans le cursus, du moment qu'ils sont en relation avec le contenu des études poursuivies et qu'ils ne servent pas seulement qu'à arrondir les fins de mois ou pour que le stagiaire ne serve qu'à "balayer les bureaux", donc avec "évaluation du professeur". La "facultativité" du stage, donc à l'initiative de l'élève, n'a rien d'incompatible avec ce texte, à ma connaissance.

L'article 1 du décret n°2006-1093 du 29 août 2006 pris pour l'application de l'article 9 de la loi n° 2006-396 du 31 mars 2006 pour l'égalité des chances me parait d'ailleurs très clair :

Article 1
Modifié par Décret n°2010-956 du 25 août 2010 - art. 1

Les établissements d'enseignement dispensant une formation supérieure diplômante ou non diplômante dont les étudiants accomplissent, à titre obligatoire ou optionnel, des stages en entreprise prévus à l'article 9 de la loi du 31 mars 2006 susvisée élaborent, en concertation avec les entreprises intéressées, une convention de stage sur la base d'une convention type.
Ces stages sont intégrés à un cursus pédagogique dans les conditions suivantes :
-leur finalité et leurs modalités sont définies dans l'organisation de la formation ;
-ils font l'objet d'une restitution de la part de l'étudiant donnant lieu à évaluation de la part de l'établissement.

Sont également intégrés à un cursus, dès lors qu'ils satisfont aux conditions fixées aux troisième et quatrième alinéas du présent article, les stages organisés dans le cadre :
-des formations permettant une réorientation et proposées aux étudiants, notamment sur les conseils des services d'orientation ou d'un responsable de l'équipe pédagogique de la formation dans laquelle l'étudiant s'est engagé initialement ;
-de formations complémentaires destinées à favoriser des projets d'insertion professionnelle et validées en tant que telles par le responsable de la formation dans laquelle est inscrit l'étudiant ;
-des périodes pendant lesquelles l'étudiant suspend temporairement sa présence dans l'établissement dans lequel il est inscrit pour exercer d'autres activités lui permettant exclusivement d'acquérir des compétences en cohérence avec sa formation. Dans ce cas, en complément de la convention de stage, l'établissement d'enseignement et l'entreprise concluent un contrat pédagogique.

Donc, forcément, "pas obligatoires" pour les 3 derniers cas de figure.

Et chez moi, "optionnel" ou "facultatif" = kif-kif

On dirait qu'il y a des facs qui ne cherchent pas trop à se fatiguer.

Je confirme les propos de Laskaë, je viens de me renseigner au secrétariat des Masters 2 à l'université de Paris 1 Panthéon Sorbonne; désormais il n'est plus possible d'obtenir une convention de stage si le stage n'est pas obligatoire. Les choses se complique...

De source sûre, tous les IEJ parisiens et de province n'appliquent pas une interpretation restrictive du texte mais ont une approche plus proche de celle de Camille.
Des conventions sont toujours délivrées, même pour de stages non obligatoires. Renseignez vous...

Bonjour,
Je suis même un peu effaré de constater que des universités dont c'est le métier de former des étudiants au droit ne sachent pas lire correctement un décret pourtant aussi simple...
Euh... ce n'est pas MON approche, c'est celle du décret que j'ai cité, une fois lu précautionneusement...
Ou alors, c'est moi qui ne sait plus lire ?

Le gouvernement a voulu empêcher les "faux stages - vrais bidons" qu'on faisait passer sous couvert de la formation dans le cadre du cursus, sûrement pas empêcher les initiatives personnelles et les "vrais stages réellement formateurs" dans le cadre de ce même cursus, qu'un étudiant choisirait de suivre sans que quelqu'un d'autre ne l'y oblige.
Il est donc demandé, pour que ce genre de stages spontanés puisse être considéré comme inclus dans le cursus, d'en vérifier le contenu et les conditions, et non pas de les interdire.
Pour les stages qui ne répondent pas à ces critères, rien n'interdit à un étudiant de les suivre, mais pas de bénéficier de la bénédiction de son université (puisqu'en fait, ce ne sont pas des "stages" mais en fait des "p'tits boulots" affublés du titre prestigieux et commode de "stages").


En adoptant cette interprétation curieuse, telle que décrite par Laskaë et BLINDA, on va même - à mon humble avis personnel - en sens exactement contraire à l'objectif de la loi ayant servi de base au décret.
Ici, le problème n'est pas le décret mais la lecture (périlleuse) que certains en font.