LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

J'ai 28 ans et j’habite Paris. Après une prépa, j'ai été diplômé de l'ESC Grenoble. Je suis depuis 3 ans Chef de projet dans une société de conseil en système d'information.
Je n'apprécie que très peu mon travail (pour plusieurs raisons que je ne développerai pas ici afin d'alléger le propos), et je me pose de sérieuses questions pour mon avenir professionnel à un tel point que j'envisage une reconversion.
Depuis toujours je suis attiré par le métier d'avocat, j'avais fait en Terminal mon stage auprès d'un. Je pense avoir le goût et les qualités requises (excellente mémoire, qualité d'expression, intérêt pour la vie de la cité, goût pour le travail de fond, la nuance, etc.)
Je souhaite aujourd'hui évaluer la possibilité d'une reconversion. C'est dans cette démarche que je vous sollicite, pour répondre à plusieurs questions :

* Reprise études
Si je reprends mes études, ça sera en cours du soir/weekend. Je suis prêt à consentir beaucoup d’efforts.
1. Avez-vous des remarques sur ce type de cours ?
Dans mon cursus, j'ai fait du droit : Droits de Affaires (3+3 crédits ECTS) et Environnement juridique et fiscal (4 crédits ECTS).
2. Existe-il des passerelles permettant ne pas reprendre les études de droit du tout début ? Si oui, lesquelles ?


* Réussite de l'examen CAPA
C'est l'aspect qui m'inquiète le plus : celui de sa difficulté.
3. Avez-vous des pourcentages de réussite (1er passage, 2ème passage, 3ème passage) ?
4. Quelle proportion de candidats qui ne parviennent jamais à devenir avocat ?
Je suis très preneurs d'informations sur ce point, n'hésitez à me donner davantage d'indications.


* Situation professionnelle
Je l'ai dit, la matière et exercice de l'avocat, son statut, sont des choses pour lesquels j'ai grand intérêt.
Dans l'hypothèse d'une réussite du CAPA, je suis évidemment prêt à consentir une baisse de salaire (stages, premières années). Mais il serait très dommage de ne jamais retrouver mon niveau de rémunération !

5. Je touche actuellement 38K€/an, environ 2500€ net/mois. Comment ce situe mon salaire par rapport à un avocat d'une trentaine d'année ?
6. Je sais que les rémunérations sont très éparses, mais pouvez-vous donner plus d'indications sur la réalité des avocats ?
7. Plus généralement, qu'est ce qui détermine les revenus de l'avocat ?
8. Je lis beaucoup de choses sur les conditions de travail des avocats salariés (beaucoup d'heures et peu de reconnaissance, "exploitation" des collaborateurs, peu d'avantages), etc. Qu'en est-il vraiment ?


* Evolutions dans la profession
9. Comment pensez-vous que le métier et les clients acceptent un parcours atypique comme le miens ? Serai-je évité, les clients et cabinets préférant des individus au parcours bien classique ?
10. En lisant un numéro récent du Fig Mag, il m'a semblé que pour un avocat tout se joue au niveau du "networking", de ses relations, de son réseau. Sans carnet d'adresses, difficile de se faire un nom et d'avoir des clients. Qu'en est-il ?
11. Possibilité pour un avocat d'évoluer à travers différentes branches du droit ?
12 Je parle et écrit très bien anglais, y'a-t-il un moyen de valoriser cette compétence ?


* Recherche d'informations
Dans le cadre de ma démarche et afin d'étayer ma décision, je cherche un maximum d'informations. N'hésitez pas si vous connaissez
13. Lieu où adresser mes questions ?
14. Lieu d'informations et de ressources ?
15. Vous êtes avocat et acceptez de me donner directement (email; tel; autre) de me donner des conseils/réponses à me questions ?

Vous pouvez me répondre ici ou sur (sans espace, "@" à la place de "[at]") :
transfertfb [at] gmail.com


Merci à tous.

Bonjour,

En ce qui concerne l'équivalence, quel est votre niveau d'étude ?

Je ne connais pas ESC. C'est une école de commerce ?

Pour info, un BTS permet d'entrer en 2ème année (dans certaines facs). Moi avec une licence pro à caractère juridique j'ai pu entrer directement en 4ème année.

Il faudra faire un dossier d'équivalence. Attention, cela dépend des universités. Les règles ne sont pas les mêmes partout. Par exemple, parfois avec un DUT Carrières juridiques on entre en L3 alors qu'ailleurs il faut faire une L2.

Renseignez vous auprès du Cavej pour une reprise d'études. Il s'agit de cours à distance organisés par les facs de droit de Paris.


En ce qui concerne vos autres questions, n'étant pas avocate je laisse les intéressés vous répondre.
En tout cas, le chemin sera long.

Bonjour,

Voici quelques éléments de réponses venant d'une personne qui a passé une année et demi en cabinet avant de fuir pour exercer une fonction plus commerciale :

Reprise des études

A ma connaissance, il n'existe aucune passerelle bénéficiant de droit aux élèves issus des ESC. En revanche, certains M1 sont particulièrement larges en ce qui concerne le recrutement des étudiants. Des élèves de L3 AES entrent en M1 de droit, c'est peut être une piste à creuser.

CRFPA

Le CRFPA, si vous le travaillez, vous l'avez.

Situation professionnelle

Un grand nombre de jeunes avocats abandonnent durant les premières années et ils sont très nombreux à vouloir entrer en entreprise et on le comprend : horaires à rallonge, stress, salaire médiocre comparé à l'investissement demandé.

Pour autant, les perspectives à long terme sont plus intéressantes : association, rémunération etc ... il faut savoir encaisser les premières années et saisir sa chance, je suppose.

[b]Evolutions dans la profession[/b

Contrairement à l'entreprise, un parcours atypique aura sans doute plus de chance de plaire à un associé qui vous recrutera.

L'évolution entre différentes branches du droit est possible entre le M2 et le début de l'activité professionnelle. Une fois qu'on a commencé à travailler, on est assez vite catalogué.

L'anglais sera toujours valorisé.

...CRFPA
Le CRFPA, si vous le travaillez, vous l'avez.

Lucio, l'avez vous passé cet examen ou concours pour soutenir cela ?

Je rebondis juste sur cela qui me paraît être très présomptueux ou déconnecté de la réalité quand même au vu de nombre de mes amis qui ont échoué trois fois.

Bonjour,

Je rejoins aiki: je connais plusieurs personnes qui ont échoué au CRFPA, et qui pourtant avaient fourni un travail important de préparation...

Je suis mal placée pour le dire car je ne l'ai jamais tenté, mais je pense qu'il y a aussi, comme dans tout "concours", une part de chance...

...CRFPA
Le CRFPA, si vous le travaillez, vous l'avez.

Lucio, l'avez vous passé cet examen ou concours pour soutenir cela ?

Je rebondis juste sur cela qui me paraît être très présomptueux ou déconnecté de la réalité quand même au vu de nombre de mes amis qui ont échoué trois fois.

Je l'ai passé et je l'ai raté !

Bon, la situation est sans doute différente d'un IEJ à l'autre, mais c'est vraiment le sentiment que j'ai eu.

Tout d'abord merci à ceux qui ont pris la peine de répondre, je dirais même mieux : de lire mon interminable message !

@Garfield, c'est exact, ESC = Ecole Supérieure de Commerce.

Etrange ces modalités d'équivalence à géométrie variable d'un endroit à l'autre... Je vais essayer de me renseigner, mais je ne sais pas vraiment où. Si vous savez, n'hésitez pas !

=> Savez-vous si la date du diplôme joue sur le niveau de l'équivalence ? Parce que à vrai dire, les cours de droit que j'ai eu c'était en 2004 !

Des élèves de L3 AES entrent en M1 de droit, c'est peut être une piste à creuser.

Je ne connais pas le programme universitaire de droit, mais ça me parait surprenant d'être directement parachuté en 4ème année.
Je ne me sens pas les bases de débarquer directement en 4ème année (même si je préférais écourter les études). Je me vois encore moins passer le CRFPA en ayant loupé des pans (des années) entiers du programme. =>L'assimilation des connaissances des premières années est-elle dispensable dans la perspective particulière de cet examen ?
=> L'examen ne porte-t-il que sur des aspects précis ? Le passage de l'examen CRFPA requiert-il une connaissance parfaite des 4 années de M1 ?

Un grand nombre de jeunes avocats abandonnent durant les premières années et ils sont très nombreux à vouloir entrer en entreprise et on le comprend : horaires à rallonge, stress, salaire médiocre comparé à l'investissement demandé.

Cela me paraît étonnant d'abandonner après s'être donné tant mal.
=>Etaient-ils mal renseignés, sous-estimaient-ils la réalité du métier ?
Pourquoi abandonner, c'est une bien radicale solution.
N'y a-t-il pas d'autres moyens d'exercer le métier de manière moins intensive ? Comme par exemple certaines spécialités du droit, ou certains cabinets d'avocats, ou encore certaines villes ?

@Tous. Vous ne partagez visiblement pas le même avis sur la réussite du CRFPA. Y'a-t-il des statistiques à ce sujet ?
Je dois dire que c'est un des éléments qui m'inquiète le plus... mettre en demeure mon évolution pro pour me consacrer à cette reprise d'étude et au final échouer... quelle horreur

Vous êtes allé voir le site du cavej ?
Voici un lien à propos de la demande d'équivalence :
http://www.e-cavej.org/17/47/s-inscrire ... ences.html

Je pense que plus la fac est réputée (genre Paris 2) et plus il sera difficile d'avoir une équivalence intéressante.
Je laisse les parisiens indiquer quelles sont les facs réputées ou non car j'avoue qu'avec mes connaissances provinciales j'en suis restée à Paris 1 et Paris 2.
De plus, "de mon temps" on s'intéressait moins à ce genre de choses.

Cependant, vu que nous sommes presque en juillet, à mon avis il est trop tard et il vous faudra attendre l'an prochain.

Pour la date du diplôme, aucune idée. Ce n'est d'ailleurs pas si vieux que ça 2004.

En ce qui concerne le passage du CRFPA et les matières non vues, je pense qu'il est tout à fait possible de se mettre à étudier une matière non vue pendant les études. A mon avis, il n'est pas rare que certains découvrent une matière à l'IEJ.
Eh ! On est un bon juriste ou non. Dans le monde pro on est souvent confronté à des domaines jamais étudiés à la fac et ce n'est pas la fin des cacahouètes.

En ce qui concerne "l'abandon" du métier d'avocat, je pense qu'il s'agit d'un aspect global et pas seulement lié au travail en lui-même. Je ne le vis pas "en vrai" puisque je ne suis pas avocate mais il me semble que les bons côtés sont parfois noyés par les mauvais : charges énormes, obligations comptables, horaires impossibles, ....
Et puis je trouve que "abandon" est un bien grand mot. Ils n'abandonnent pas pour devenir fleuristes hein... mais juristes qui est tout de même une belle profession (je suis juriste.... ).
D'ailleurs j'ai discuté il y a peu avec une élève avocate qui m'a dit qu'elle comptait se faire de l'expérience pendant 2 ans en tant qu'avocate pour ensuite faire du contentieux comme juriste d'entreprise.

Je ne connais pas le programme universitaire de droit, mais ça me parait surprenant d'être directement parachuté en 4ème année.
Je ne me sens pas les bases de débarquer directement en 4ème année (même si je préférais écourter les études). Je me vois encore moins passer le CRFPA en ayant loupé des pans (des années) entiers du programme. =>L'assimilation des connaissances des premières années est-elle dispensable dans la perspective particulière de cet examen ?
=> L'examen ne porte-t-il que sur des aspects précis ? Le passage de l'examen CRFPA requiert-il une connaissance parfaite des 4 années de M1 ?

J'ai eu un camarades issu d'une L3 AES dans mon M1, donc, c'est possible. Après, effectivement, c'est loin d'être evident.

Vous choississez vos matières à l'examen mais, effectivement, les matières fondamentales sont etudiées antérieurement au M1 et notamment en deuxième année.

Cela me paraît étonnant d'abandonner après s'être donné tant mal.
=>Etaient-ils mal renseignés, sous-estimaient-ils la réalité du métier ?
Pourquoi abandonner, c'est une bien radicale solution.
N'y a-t-il pas d'autres moyens d'exercer le métier de manière moins intensive ? Comme par exemple certaines spécialités du droit, ou certains cabinets d'avocats, ou encore certaines villes ?

Oui, le terme d'abandon n'est sans doute pas le bon. Disons, changement d'orientation profesionnelle. Il me semble que le métier recouvre effectivement des réalités différentes mais qui reste, en tout état de cause, difficile.

@Tous. Vous ne partagez visiblement pas le même avis sur la réussite du CRFPA. Y'a-t-il des statistiques à ce sujet ?
Je dois dire que c'est un des éléments qui m'inquiète le plus... mettre en demeure mon évolution pro pour me consacrer à cette reprise d'étude et au final échouer... quelle horreur

Il a y un grand nombre de topic sur les pourcentages de réussite au CRFPA, je vous invite à les consulter.

Bonjour,

Etrange ces modalités d'équivalence à géométrie variable d'un endroit à l'autre... Je vais essayer de me renseigner, mais je ne sais pas vraiment où. Si vous savez, n'hésitez pas !

Ben, ce n'est pas trop compliqué à comprendre.

Vous avez dix "postes/places" à pourvoir et pas cotés comme "prestigieux". En moyenne annuelle, vous recevez dix candidatures. Vos critères de sélection vont forcément être relativement relax, sauf à accepter que tous les "postes" ne soient pas pourvus, voire aucun.

Vous avez dix "postes/place" à pourvoir et cotés comme "prestigieux". En moyenne annuelle, vous recevez 9999 + 1 candidatures. Vos critères de sélection seront forcément plus sévères que dans le cas précédent…

Même problème pour des entreprises qui embauchent…