La raison d’être du Prix Goncourt des détenus.
Parce qu’il est reconnu que l’éducation, la culture sont des vecteurs essentiels pour favoriser la réinsertion des prisonniers, depuis 1986, le ministère de la Justice et celui de la Culture s’allient pour que les personnes détenues aient accès à des activités culturelles (ateliers de théâtre, de lectures, de peinture, d’écriture...), ces dernières favorisant l’expression de soi, le travail collectif, l’ouverture au monde... Autant de liens de socialisation qui permettent aux personnes emprisonnées ou placées sous main de Justice de se projeter au-delà des caricatures, au-delà de la violence et au-delà des murs de la prison.
L’objet du protocole Culture/Justice (le 4e) signé en mars 2022 est notamment de prendre en compte dans l’accès à la culture, le numérique, l’éducation aux médias et à l’image.
L’année 2022, fut celle où la lecture a été déclarée "Grande cause nationale", c’est ainsi qu’est né le Goncourt des détenus (suivant le modèle du Goncourt des lycéens).
Porté par le Centre national du livre (CNL) et la direction de l’administration pénitentiaire, le prix Goncourt des détenus permet de développer l’intérêt pour la lecture et le sens critique, mais aussi de favoriser une action collective basée sur l’écoute.
Le déroulé du Prix.
Depuis le 3 septembre 2024, lancement de la 3e édition du Prix, se sont près de 600 détenus, au sein de 45 établissements pénitentiaires (5 de plus qu’en 2023) qui se sont réunis chaque semaine pendant 3 mois pour échanger sur les 16 ouvrages sélectionnés.
Échanges accompagnés par le personnel pénitentiaire, des enseignants, libraires, bibliothécaires...
Et le mardi 17 décembre les détenus ont attribué leur Goncourt au roman Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette (édition JC Lattès).
La liste des livres retenus pour le Goncourt des détenus 2024.
- Ruben Barrouk, “Tout le bruit du Guéliz” (Albin Michel) ;
- Thomas Clerc, “Paris Musée du XXIe siècle” (Les éditions de Minuit) ;
- Sandrine Collette, “Madelaine avant l’aube” (JC Lattès) ;
- Kamel Daoud, “Houris” (Gallimard) ;
- Gaël Faye, “Jacaranda” (Grasset) ;
- Hélène Gaudy, “Archipels” (L’Olivier) ;
- Philippe Jaenada, “La désinvolture est une bien belle chose” (Mialet-Barrault) ;
- Maylis de Kerangal, Jour de ressac (Verticales) ;
- Étienne Kern, “La vie meilleure” (Gallimard) ;
- Emmanuelle Lambert, “Aucun respect” (Stock) ;
- Rebecca Lighieri, “Le Club des enfants perdus” (P.O.L) ;
- Carole Martinez, “Dors ton sommeil de brute” (Gallimard) ;
- Thibault de Montaigu, “Cœur” (Albin Michel) ;
- Olivier Morek, “Les guerriers de l’hiver” (Michel Lafon) ;
- Jean-Noël Orengo, “Vous êtes l’amour malheureux du Führer” (Grasset) ;
- Abdellah Taïa, “Le Bastion des larmes” (Julliard).
Lauréats du prix pour les éditions précédentes :
- Édition 2022 : le prix a été attribué à Sarah Jollien-Fardel pour "Sa préférée" (Sabine Wespieser éditeur) ;
- Édition 2023 : prix attribué à Mokhtar Amoudi pour son roman d’apprentissage "Les conditions idéales" (Gallimard) en 2023.
Source : ministère de la Justice