LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour,

De façon tout-à-fait idéale, j'ai mené mes études de droit dans une université de province et ai enchaîné sur un 3ème cycle en théorie du droit et un autre en droit de la sécurité sociale, les deux à Paris X. Pas de temps de perdu donc si ce n'est une interruption de deux ans entre mes deux 3èmes cycles au cours de laquelle j'ai fait des stages en cabinet, mené des petits boulots et essayé de faire une thèse que j'ai fini par abandonner, le temps donc que je me repositionne sur le droit de la sécurité sociale qui m'a vraiment passioné.
Et puis tout s'est enchaîné très vite, je suis actuellement à mon 3ème emploi depuis 2002, j'ai 34 ans et malgré mon domaine d'activité juridique qui me plaît sur le fond, je n'arrive pas à trouver de satisfaction dans les différentes configurations de travail salarié que j'ai connus. J'ai été embauché à chaque fois à un niveau "cadre", mais lors de mes deux premiers emplois (un ministère puis une caisse de retraite), cela se résumait à des tâches de "super secrétariat". Aujourd'hui mes missions sont plus juridiques, mais une constante me déplaît profondément: l'absence de visibilité sur le travail que je produis. A peine je m'attèle à un problème, aussitôt il m'est confisqué par ma hiérarchie sans que j'ai de visibilité sur le devenir ultérieur de ce problème. Par ailleurs, les rapports que j'ai développés au sein de mes emplois salariés successifs m'ont toujours paru tendus soit avec la hiérarchie qui m' a littéralement écrasé par son attitude autoritaire lors de mon premier emploi, soit avec mes collègues contre lesquels j'étais en conflit dans les premiers temps de mon deuxième emploi, et avec lesquels je crois ne devoir l'évolution favorable de mes rapports qu'au prix d'une certaine soumission de ma part, consciente certes, mais réelle.
Aujourd'hui, cela va mieux, je travaille au sein d'un bureau stratégique en matière de droit de la protections sociale, mais je suis toujours dans un ministère (car mon profil mine de rien, intéresse), à être le porte-plume des énarques.

Alors, une conclusion s'impose: je ne suis pas fait pour l'univers salarié. Soit. Je pense donc sérieusement à me rapprocher d'un cabinet d'avocats. Mais d'une part, les avocats collaborateurs sont-ils mieux lotis que les salariés et n'assistent-ils pas à une perte du caractère indépendant de leur profession?
D'autre part et surtourt, j'ai 34 ans, j'ai 7 ans, et bientôt 8 ans en octobre, d'expérience professionnelle "juridique" (je mets le terme entre guillemets car souvent cela a été davantage de la gestion que du juridique proprement dit). Suis-je obligé dans ce cas de figure de repasser l'examen du CRFPA et donc de repasser par une inscription en IEJ?
Dans l'hypothèse où une telle inscription s'avérait cependant nécessaire, je suis parisien, faudrait-il envisager un autre IEJ que Paris (Paris me paraissant très engorgé en matière d'avocats)?
Comme je recherche un angle de reconversion qui puisse donner une impulsion à une envie que j'ai depuis toujours, je me permets de poser ces questions sur le forum, en attendant vos réponses avec une grande impatience et une gratitude anticipée.

Bien cordialement.
Patrick

Bonjour,

Pour répondre à votre interrogation et compte tenu de vos diplomes, il faut constituer un dossier a présenter à l'ordre (des avocats) avec une attestation des précédents employeurs indiquant que vous avez pendant 8 ans pratiqué le droit. Ceci vous permet de demander une dérogation (puisque vous n'avez pas l'examen du CRFPA mais de l'expérience ) pour accéder au barreau.
Mais attention, la dérogation est laissée à l'appréciation du ou des membres chargés de l'etude de ce type de dossier.
Pourquoi ne postulez-vous pas dans un cabinet d'avocats, en qualité de juriste, puis vous pourrez toujours par la suite présenter votre dossier ?
Ce qui interpelle dans votre cas c'est votre absence de connaissance du métier. Nous sommes tous (pour ceux qui ont fait ce type d'étude) des juristes, mais chaque métier demande des connaissances spéciales si l'on veut être efficace pour ne pas dire compétent.
Egalement un petit tour dans un cabinet vous permettrez de savoir si ça vous plait pour la suite de votre carrière.

Il n'y a que le libéral qui permette d'imposer sa façon de voir les choses et ses propores stratégies. Mais également ce type d'exercice a aussi ses contraintes.

Bon! j'espère avoir pu vous aider.

Bien cordialement et bon courage

En tout cas merci pour votre réponse qui m'a été fort utile.
Je sais très bien en revanche que le métier possède une spécificité bien particulière. C'est pour cette raison que j'ai cru parler dans mon message d'une reconversion professionnelle. Je suis sincèrement désolé si mes mots ont été perçus comme révélant une totale méconnaissance vis-à-vis du métier d'avocat.
Par définition, je ne suis pas avocat, donc je ne connais pas le métier. C'est d'une évidence limpide. Mais il me sera quand même permis d'être attiré a priori par le caractère libéral de la profession laquelle possède ses propres contraintes que j'espère découvrir concrètement.