Bonjour,
Ben, en gros, faites ce que j'écris à la fin de mon message. "Mettez-vous dans la peau de…".
Que chercheriez-vous ? Un diplôme ? Sûrement pas, même si c'est un élément à ne pas négliger dans les critères de choix.
Rendre service et donner une chance à un débutant ? Ce n'est pas le métier d'un recruteur, sauf s'il s'appelle l'abbé Pierre.
Ce que vous chercheriez, c'est quelqu'un qui, bien que débutant, va pouvoir apporter quelque chose d'utile à votre entreprise et non pas constituer un boulet de plus et qui va coûte plus cher qu'il ne rapporte. C'est bien beau la charité chrétienne et la générosité, mais dans une entreprise, quelle qu'elle soit, ça a vite ses limites…
Donc, en tant que postulant(e), vous ne pouvez pas "solliciter humblement un poste", comme certains, ou "exiger une embauche", comme certains autres, mais vous devez tenter de démontrer, malgré votre manque d'expérience, en quoi vous pouvez apporter ce quelque chose et surtout, pourquoi vous plutôt que quelqu'un d'autre qui aurait pourtant le même diplôme, donc ce quelque chose de plus que n'auraient pas les autres.
C'est exactement la problématique du commerçant qui doit vendre un véhicule dont le premier exemplaire vient de sortir d'usine. Comment donner envie au client de l'acheter ?
Parce qu'il a son certificat d'homologation et de conformité (son diplôme) ? Bien sûr, bien sûr, c'est une bonne précaution… sauf que tous les autres l'ont aussi… aucun fabricant automobile n'a jamais basé ses pubs là-dessus…
Parce que le client va pouvoir aider le fabricant à "essuyer les plâtres" ? Sûrement pas. Donc, il faut trouver autre chose que de dire "je pourrai ainsi améliorer mes connaissances et mes compétences au service de votre bel établissement" comme on peut le lire souvent…
C'est ainsi, par exemple, que je pense qu'il est toujours dommage de minimiser (sans en faire "trois tonnes" non plus !) les "p'tits boulots/stages divers/activités annexes" s'ils étaient présentés habilement comme une certaine forme de début d'expérience. Avoir été président(e) d'une association, avoir maîtrisé une armée de garnements en tant que moniteur de colonie de vacances, avoir fait de la boxe ou du rugby, peuvent parfois permettre de révéler des qualités que n'auraient pas d'autres, pourtant munis du même diplôme flamboyant et au titre ronflant.
En bref, que puis-je apporter à l'entreprise, moi et pas un(e) autre, malgré mes défauts sur lesquels je me garderai bien de m'appesantir, ce n'est pas mon boulot de commerçant de le faire, mais sur lesquels je suis prêt à répondre en essayant de les tourner à mon avantage si on me pose la question, ce qui est mon boulot de commerçant, le tout pour lui donner envie et la convaincre "d'acheter le produit", ce qui est mon objectif et ma raison d'être en tant que bon commerçant ?
C'est normal de mettre en avant votre diplôme, parce que vous en êtes fier(e) et que vous assez trimé pour l'avoir. Et que c'est, éventuellement, une "condition initiale". Il doit donc être le pivot de votre CV et de votre lettre de motivation, mais le pivot seulement. Et ce n'est probablement pas lui qui donnera envie au recruteur de vous rencontrer, probablement pas lui (du moins, pas directement) qui donnera envie au recruteur de vous revoir ou de vous embaucher à la suite du premier entretien.
Dans toute négociation quelle qu'elle soit, il faut toujours tenter de deviner les intentions cachées de son interlocuteur. Pour les découvrir, pas d'autre solution que de "se mettre dans la peau de...".
C'était la technique de Napoléon (le premier, hein, pas le 4ème...). Les deux seules fois où il l'a oubliée, c'était à la Bérézina et à Waterloo...