LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour,

Je viens de terminer un Master 1 de droit fiscal et j'intègre le Master 2 de droit fiscal de Paris 1 en octobre.
J'envisage de devenir fiscaliste, mais je ne sais pas s'il est plus judicieux de m'arrêter après un bac+5 pour chercher un emploi, ou s'il vaut mieux que j'envisage de passer le CRFPA et donc m'inscrire à l'IEJ en octobre.

Je sais que la profession d'avocat est trés contraingnante sur plusieurs points :horaires, concilier vie professionnelle et vie familiale , charges (URSSAF, Impôts, Taxes, Cotisations diverses et variées etc…).
Donc je me demande s'il n'est pas plus intéressant de travailler en tant que fiscaliste d'entreprise?

Je suis vraiment perdue...

Merci d'avance pour vos réponses

En fait, la question n'est pas tant ce que tu veux faire, mais les choix qui vont s'offrir à toi....(au fait, j'imagine que tu sors du Master 1 de Castagnède, et intègre son Master 2 (ou celui de Gutmann)?). En étant juriste, tu restreins considérablement ton champ de jobs disponibles, pour la simple et bonne raison qu'un fiscaliste étant particulièrement spécialisé, il n'est rentable véritablement pour l'employeur que dans un cabinet où il sera en permanence sur des problématiques fiscales (donc avocat), ou une grande direction financière ou une banque (où le coût représenté par ledit spécialiste est suffisamment élevé pour que l'on veuille quelqu'un qui soit passé par un cabinet ,où il se sera frotté à différentes problématiques), car autrement très peu d'entreprises n'ayant pas une taille critique ont besoin d'un fiscaliste a demeure. En général, un juriste fiscaliste est quelqu'un qui en a eu marre des heures/charge de travail du cabinet, et qui se recycle dans un truc plus pépère. Maintenant, lorsque je suis sorti de mon M2 fisca, on en a eu une qui est devenue directement juriste. Mais ça en fait une...

Désolée de ne répondre que maintenant, mais je n'avais pas accès à internet...

Je te remercie pour ta réponse.
Je suppose que tu es avocat fiscaliste?

Attention tout de même aux clichés.

Oui, par hypothèse, le fait d'avoir le CAPA offre plus d'options. Il est donc sans doute préférable de le passer "dans la foulée," a fortiori si on n'a pas une idée très précise de ce que l'on veut faire ensuite.

Oui, peu de groupes ont la taille critique pour avoir une équipe de fiscalistes "in-house" et lorsque c'est le cas, les équipes sont réduites.

En revanche, dire "qu'en général, un juriste fiscaliste est quelqu'un qui en a eu marre des heures/charge de travail du cabinet, et qui se recycle dans un truc plus pépère" me paraît un peu rapide.

Je connais bon nombre de juristes qui n'ont jamais été avocats et qui, d'ailleurs, n'ont pas peur de la comparaison, au moins dans leur spécialité.

Je connais également 1 ou 2 avocats qui ont "franchi le rubicon" sur la base de ce raisonnement et qui ont été disons...surpris.

Que vous soyez avocat ou fiscaliste d'entreprise, votre job dépendra finalement pour une bonne part de ce que vous en ferez (et ceci est paradoxalement peut-être plus vrai encore pour un fiscaliste d'entreprise que pour un avocat collaborateur) et de l'environnement (Cabinet/Entreprise) dans lequel vous travaillerez.

Par ailleurs, choisir un job "par défaut" en fonction des charges me paraît un peu hasardeux, d'autant que là aussi, la différence n'est sans doute pas substantielle.

En effet, les charges sociales payées par un salarié cadre, soit directement, soit indirectement (via son employeur, mais croyez-moi, ces charges sont parfaitement intégrées dans le cadre du calcul de la rémunération proposée à un salarié) sont loin d'être négligeables.

Boflos, de mémoire, a déjà fait une très bonne synthèse du sujet.

Enfin bref, je m'égare.

Intéressez-vous plutôt à la différence d'approche, qui existe entre ces 2 métiers. Il y a déjà je crois quelques fils à ce sujet.

Bon courage, et tentez quand même le CAPA, histoire d'être certaine d'avoir le choix

Je me suis inscrite à l'IEJ j'ai décidé de tenter le CAPA.
Merci beaucoup pour vos réponses.

Je me permets d'ajouter que, dans la spécialité juridique qu'est la fiscalité, le choix du mode d'exercice professionnel a des répercussions sur le contenu même de l'activité. Le fiscaliste d'entreprise est un homme de chiffres : déclarations fiscales, audits fiscaux, reportings sont son pain quotidien. Il possède ou acquiert sur le terrain une connaissance pointue de la comptabilité (terme qui effraie de nombreux juristes, même fiscalistes). A l'inverse, l''avocat fiscaliste exerce un métier de conseil : son métier est d'analyser un dossier, d'argumenter, de proposer des choix.

Je me permets quand même de nuancer:

"Le fiscaliste d'entreprise est un homme de chiffres : déclarations fiscales, audits fiscaux, reportings sont son pain quotidien"

Dans beaucoup de groupes, les déclarations fiscales sont réalisées par les départements comptables, les fiscalistes ayant pour mission de checker les points clefs (et notamment les problématiques liées à l'intégration fiscale). Je connais par ailleurs pas mal de fiscalistes dont la mission de reporting se limite à checker les deferred tax trimestriellement.

"A l'inverse, l''avocat fiscaliste exerce un métier de conseil : son métier est d'analyser un dossier, d'argumenter, de proposer des choix."
"I dissent respectfully". Selon moi, c'est bien ausii la mission première d'un fiscaliste d'entreprise.

Encore une fois, il me semble que la structure dans laquelle on évolue (et la manière dont celle-ci approche la fiscalité) influe beaucoup sur le contenu du job.

Bonjour à tous.

J'ai eu le même questionnement.

Pour ma part après le M2 en 2011, j'ai opté pour un job en entreprise alors je peux vous raconter comment ça se passe vraiment une fois dedans. J'y suis depuis 2 mois.

Tout d'abord, il est vrai que les places sont plus rares puisque de fait, il n'y a que les grands groupes qui offrent des postes de fiscaliste.

La galère peut être longue : Sans expérience préliminaire il faudra commencer par un long stage. Vous risquez d'enchaîner les CDD car une bonne partie de l'offre concerne des remplacement de congé mat etc... Pour le reste, une fois la place trouvée, le job est très intéressant.

Je suis dans un grand groupe du CAC40. Il n'y a presque qu'eux qui recrutent de toute façon. Pour avoir vu quelques directions fiscales, l'effectif moyen tourne entre 3 et 5 personnes. 3, moi compris dans mon cas. Pour un groupe du CAC 40 ça fait peu... Ça vous donne une idée du nombre de postes dispo... Il n'est pas rare de ne pas trouver même avec piston.

Pour en revenir au job en lui même :

Je ne fais pas de déclaratif. C'est la compta qui se charge de ça.

Je bosse sur des problématiques en tout genre:

- conseils sur les éléments fiscaux des contrats (TVA, redevances intragroupe, conventions fiscales etc...)
- Droits d'enregistrement
-intégration fiscale (mise à jour du périmètre, suivi des neutralisations intragroupe)
- liquidations de sociétés du groupe
-prix de transfert
-restructuration (fusac, cessions)
etc...

Le job est donc très très formateur et intéressant. (après ça reste ma propre expérience)

Nous bossons beaucoup avec les avocats et nous prenons rarement de décisions importantes sans en avoir consulté un. Ce point sera évalué positivement ou négativement en fonction des gens.

Pour ce qui est de l'aspect "pépère " du job :

C'est vrai que l'entreprise ne vous demandera jamais de travailler tard ni de venir le WE.
C'est vrai aussi qu'il y a les RTT...

Le job n'est pas pour autant dénué de responsabilités et de stress :

Les montants en jeu sont souvent énormes et une erreur peut coûter très cher.


posez des questions si vous voulez en savoir plus.

Bonjour à tous...
Nous bossons beaucoup avec les avocats et nous prenons rarement de décisions importantes sans en avoir consulté un. Ce point sera évalué positivement ou négativement en fonction des gens.
....

Bonjour, je relève juste ce point de votre message.

D'après vous, quelle en est la raison

L'avocat est tout simplement un outil de plus pour l'entreprise. Le fiscaliste assure le suivi quotidien et mène les projets de bout en bout.
L'avocat est une assurance dont on ne se prive pas puisqu'on en a les moyens.

Ils interviennent parfois sur des points très précis qui nécessitent une expertise profonde. C'est en fait le gain de temps qui motive le recours à l'avocat.

La plupart du temps, ce que nous recherchons c'est leur expérience et leur évaluation du niveau de risque de contentieux.