LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour à tous,

Je m'appelle Jeanne, j'ai 25 ans et cela fait un an que je suis en recherche d'emploi.

J'ai un M2 dans un domaine très peu porteur du droit, peu d'expérience dans ce domaine ce qui ne me dérange pas trop puisque ce dernier ne m'intéresse pas spécialement.

Je suis par contre très intéressée par le contentieux de façon général et je souhaitait m'inscrire dans un M2 contentieux tout en préparant l'examen d'entrée au CRFPA, dans le cadre de la formation continue. Mes finances étant plus que limitées, il m'est très difficile de financer une nouvelle année universitaire dans une autre ville (c'est pourquoi j'aurais préféré bénéficier du système de la FC). Cependant, j'ai été refusée dans l'ensemble des facs dans lesquelles j'ai postulé car je ne correspond pas aux critères de la formation continue (je ne suis sortie de la fac que depuis un an).

Je prépare dans le même temps deux concours de la fonction publique (un catégorie A et l'autre catégorie C), toutefois, je préfère avoir d'autres options compte tenu du nombre limité de place. N'ayant pas de référents concernant les études supérieures et le monde juridique je suis assez perdue quant aux suites à donner à mon avenir professionnel.

Je serais très intéressée par les avis de professionnels ou de personnes ayant connu ma situation. Comment avez-vous fait pour changer de secteur d'activité/champ d'activité? Comment peut-on convaincre un employeur avec un diplôme qui ne correspond pas au profil qu'il recherche? Quelles options devrais-je privilégier? Devrais-je faire des stages pour acquérir plus d'expérience et étendre mon champ de compétence?...

Je vous remercie d'avance pour toutes vos réponse!

Jeanne

Bonjour à vous.

Je pense qu'il est délicat de parler de reconversion sans expérience et en restant dans la même domaine, à savoir celui du droit.

Le CRFPA ne peut pas et ne doit pas être un choix par défaut. Il faut de la motivation pour passer l'examen, suivre les cours, puis se lancer dans une activité très exigeante en temps, en fatigue, en investissement personnel.

Sinon pour info, dans mon barreau, je ne connais le cursus que d'un ou deux Confrères. Je suis incapable de vous donner le cursus des autres. Je suis à peu près persuadé que les troisièmes cycles, pour ceux qui en ont, ne correspondent pas à ce qu'ils font aujourd'hui en terme de dossiers. Une règle à ne jamais oublier : les besoins des clients font la spécialité de l'avocat. C'est particulièrement vrai en province où on vous pose une question sur un problème de droit, pas sur le fait de savoir si vous avez fait telle ou telle formation. Passant voir mon banquier hier, ce dernier m'a présenté à une collègue qui avait besoin d'un conseil assez technique en droit européen. Elle m'a posé sa question et je lui ai répondu. Je n'ai pas sorti le copie de mes diplômes.

C'est la morale de cette histoire, pour connaître votre avenir, focalisez-vous sur vos savoirs et votre savoir-faire.

Pour finir, ça me rappelle lorsque j'étais gamin, la mode du bicross, au tout début des années 80. Une fois, je suis allé voir une compétition de free-style. Un truc crétin qui aujourd'hui ferait rire. A l'époque, on trouvait ça génial.

L'un des champions qui se produisait d'appelait Bryan Scura. Sur sa combinaison, il avait fait imprimer au niveau des fesses "have trick, will travel", si tu sais faire un truc, tu voyageras. Cherchez le truc qui vous plait, que vous savez faire, et que vous êtes prête à faire tous les jours.

Merci Steamplane,

Votre réponse est non seulement intéressante mais aussi très encourageante.

Cela vaut la peine de prendre le temps de réfléchir à ce qui me plait réellement dans le droit.

Je ne crains pas les horaires et la nécessité de se consacrer complètement à la profession d'avocat mais c'est plus l'incertitude qui me pose problème.

Je pense que je dois passer outre parce qu'il y a de fortes chances que je regrette de ne pas avoir choisi cette voie.

Une simple question, que comptez vous faire alors ? Une réponse évasive ne permet pas de s'orienter en étant plus éclairé.

Il y a une question essentielle qu'il faut se poser. Est ce que je dispose des bonnes informations ? Quelles sont les débouchés théoriques et pratiques ? Est-ce la bonne voie pour entrer dans un cercle vertueux ? Est-ce que j'ai de information précises, fiables et vérifiables ?

Le facteur aléatoire n'est t-il pas nocif de manière global en fonction d'une situation donnée ?

Méfiez-vous des répliques primaires comme certains aiment faire sur ce forum (des conneries et des réponses raisonnés on voit beaucoup à tel point que l'on peux être mis en erreur entre le vrai et le faux)

Entièrement d'accord avec Jeanlepieux : relativisez tout et surtout les statistiques

Rappelez vous que le coût de la vie n'a pas augmenté depuis le passage à l'€

Tout d'abord, merci de vos interventions.

Je souhaite passer l'examen d'entrée au CRFPA. Ce qui me rendait difficile ce choix était notamment le nombre important de jeunes avocats et les difficultés rencontrés par ces derniers pour trouver de débouchés intéressants.

Le CAPA me permettrait non seulement d'accéder à la profession d'avocat mais intéresse également les entreprises et validerait un niveau plus général en matière de contentieux. La préparation à l'examen étant un chemin très difficile, je pense que ce dernier ne supporte pas de trop grands doutes.

Concernant l'aléa, j'ai le sentiment qu'il est partout (concours de la fonction publique qui ouvrent très peu de postes, obtention d'un master qui n'est pas synonyme de débouchés intéressants...). Je constate de réelles difficultés autour de moi, tant au niveau des concours, de débouchés dans les entreprises lorsque l'on a pas 5 à 7 ans d'expériences...

Comme quoi même les réponses évasives ont parfois du bon