LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Nan mais attends,réfléchis une minute, tu es un huissier de justice quoi ... Tu es huissier, tu es dans une tour d'ivoire et toi même tu dois voir dans ton métier que des tas de gens de nos jours sont dans le pétrin.

Je crois que l'important est de s'épanouir dans son métier...Non ?
Surtout quand on y passe 12h de sa journée. On frôle la dépression nerveuse sinon.
Si demain on me proposait une place d'huissier sans conditions, pour rien au monde je ne la prendrais !!
Je préfère gagner 100 fois moins et faire un métier qui me plait, voire galérer pour y accéder.

lv1459 , pourquoi avez-vous choisi le métier d'huissier ? Il est clair que ce métier n'est pas rose tous les jours et que l'on est confronté à des situations peu enviables comme vous le dîtes, mais ça il fallait s'y attendre non ?
Ou est-ce seulement à cause de charges financières trop lourdes à supporter ?

Si ce n'est qu'une question financière, que vous aimez vraiment votre métier dans le fond et que vous avez encore le courage d'affronter toute cette flopée de charges en tous genres. Il faut peut être encore persévérer un peu non ?

Car je suis d'accord avec jeanlepieux, la reconversion me semble TRES difficile quand on s'embringue dans ce genre de profession. Les entreprises risquent d'être plus que réticentes à votre profil en tant que juriste, donc recommencer à zéro dans une autre voie ou tenter les concours de la fonction publique me semble ce qu'il y a de plus accessible pour vous...

...Car je suis d'accord avec jeanlepieux, la reconversion me semble TRES difficile quand on s'embringue dans ce genre de profession. Les entreprises risquent d'être plus que réticentes à votre profil en tant que juriste, ....

Pouvez vous expliquer votre sentiment ?

Bonjour,


Je connais un ancien huissier reconverti dans la gestion immobilière au sein d'une grande entreprise... je n'ai pas l'impression qu'il y soit très épanoui.

Vous êtes profession libérale, votre propre chef, il vous faut également prendre en compte l'aspect purement psychologique de la reconversion : êtes-vous prêt à venir en entreprise, recommencer à zéro tout en étant pas ou peu considéré ?

...Car je suis d'accord avec jeanlepieux, la reconversion me semble TRES difficile quand on s'embringue dans ce genre de profession. Les entreprises risquent d'être plus que réticentes à votre profil en tant que juriste, ....

Pouvez vous expliquer votre sentiment ?

J'entends par là que j'imagine qu'en tant qu'huissier, la formation de lv1459 a dû être très clairement orientée sur le droit et les procédures d'exécution...
Malheureusement, je ne vois pas vraiment quelle entreprise du secteur privé cela interesserait...y compris concernant le fond de l'activité d'huissier.
A moins de reprendre un tout autre M2 plus adapté aux besoins des employeurs et d'acquérir de l'expérience en tant que juriste ensuite.
Dans tous les cas, je pense qu'il faut reprendre de zéro (au moins à partir du M2).

Les domaines les plus ouverts étant peut être la banque et l'immobilier (en même temps, ils embauchent tout et n'importe qui/quoi). Mais j'imagine que même ces dernières préfèrent embaucher des formés dans le secteur à des niveaux d'études (donc salaires) plus bas désormais.

Par ailleurs, en ayant été professionnel libéral pendant un certain temps, je pense que les entreprises sont réticentes du fait que ce sont des professionnels assez déconnectés du monde de l'entreprise et donc, même de façon inconsciente, ne s'intègre pas si facilement dans une organisation aussi différente.

Pour moi c'est un peu le même schéma que la réaction du secteur privé face aux postulants venant du secteur public.

Malheureusement, ces clichés sont bien là et difficiles à remettre en cause.

Bonjour à tous,
Je pense qu'il y a des ouvertures possibles dans le monde de l'entreprise.
Il y a des offres emplois sur les spécialistes en voies d'exécution, ensuite, au niveau des urssafs je pense qu'il y a aussi des besoins dans les recouvrements.
Dans l'absolu, les entreprises qui ont besoin de recouvrements sont susceptibles d'embaucher des juristes tels que les huissiers.
Ce n'est qu'un avis perso.

Keny

Malheureusement, je m'attendais un peu à ce style de réaction que je peux comprendre, ayant eu la même quand j'étais étudiant.
Oui dans mon métier, je suis confronté à des situations peu enviables, mais en même temps, j'ai ouvert les yeux et pu m'apercevoir de nombreuses dérives.
Non je ne suis pas un chanceux ni un fils à papa:j'ai payé mes études (travailler et étudier n'est pas aisé), je me suis investi à 200% dans mon stage et au bout de 4 ans de recherches, j'ai enfin trouver une Etude et je pensais voir enfin le bout du tunnel à 34 ans.
Hélas, je ne suis pas comptable mais juriste. A ce jour, entre les charges sociales et le crédit pour l'Etude (pas pour la maison, mon banquier m'ayant indiqué que je ne gagnais pas assez...) c'est environ 75 à 80 % de mes revenus que je reverse...
Je comprends aussi pourquoi des avocats gagnent si peu alors que nos aînés nous ont poussé à faire des études (pour avoir le droit de payer toujours plus mais surtout de ne rien recevoir car se plaindre n'est pas politiquement correct) mais il faut bien un payeur...
Je ne cherchais pas de la compassion mais des idées de réorientation.
Je pensais que les juristes étaient capables de passer outre les préjugés mais ce n'est pas toujours le cas.
En tout cas, longue vie au village de la justice qui m'a aidé dans mes études et que je prends toujours plaisir à lire.
Longue vie au droit et à la justice, idéal qui nous pousse à vouloir toujours en savoir plus même si la vie est parfois jonchée d'obstacles qui nous font dévier de notre idéal initial

Je fais également la difficile expérience de la reconversion. Même si mon cabinet tourne correctement, je viens de faire l'année dernière ma meilleure année depuis que je suis installé. Pourtant, après plusieurs projets, tous sans rapports avec le droit, il faut impérativement faire trois choses.
1) définir clairement ce que vous voulez faire, et bien vous renseigner sur toutes les formules possibles, les formations, les conditions d'exercice, rencontrer les bons interlocuteurs et faire un planning et un prévisionnel.
2) faire la formation qui va bien. Soyons clair, la plupart des personnes qui quittent le droit n'ont pas pour objectif de faire en moins bien ce qu'elles faisaient avant. Nos études nous préparent à faire du droit, et à gérer une entreprise libérale de type TPE (- de 10 salariés). Aucune formation commerciale ou technique autre que le droit. Il faut donc se former.
3) réduire l'activité du cabinet ou de l'étude, parce d'une part il faudra continuer à vivre, il faudra financer la reconversion, puisque nous n'avons pas le droit au Fongecif, au Dif, au Cif, et que nous ne pouvons même pas défiscaliser nos frais de reconversions (pas prévu par la Loi !), mais aussi il faudra payer l'ardoise de la fin de l'activité, qui implique alors le paiement du solde des charges sociales personnelles, des charges sociales du personnel et son licenciement, la fermeture de la boutique etc... et qu'une activité à temps surchargé (on ne parle même plus de temps plein pour nous) ne permet pas de dégager plusieurs heures par semaine pour se former, ou bloquer des périodes de formation ou de stage d'une ou deux semaines de temps en temps. Il faut donc aussi réduire l'activité. Cette réduction peut se faire sur un ou deux ans.

lucio Vous dites que vous connaissiez un huissier qui s'est reconverti, pourquoi ne pas le mettre directement en relation avec lv1459 ? Il doit avoir probablement des conseils utiles à donner que les autres n'ont pas forcément.

lv1459, on aimerait bien avoir de vos nouvelles pour connaitre un peu l'avancée de vos envies et de votre projet