Forum : Emploi et carrière

Sujet : Que ne donnerais-je pas pour un stage... de qualité!?!

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de Mr_Tom   le Dim 24 Mai 2009 13:47

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remy-2 a écrit :
Les collaborateurs des cabinets anglo-saxons travaillent beaucoup, certes. Mais de là à parler d'exploitation... Premièrement, les collaborateurs de ce type de cabinets gagnent fréquemment entre 65000 et 80000 € par an en première année, ce qui interdit quand même d'utiliser la rhétorique de la lutte des classes.


Vous conviendrez aisément tout de meme que nos gentils collab ne sont pas rémunérés a la juste valeur du travail qu'ils fournissent..comme tout salarié dans ce pays, une partie de la valeur ajoutée de son travail retourne au patron..mon discours ne vise pas exclusivement les avocats, mais toute profession salariale..mais c'est un debat plus large..et encore une fois, le salaire est mignon, mais il s'agit egalement de le mesurer comparativement au travail fourni..pas certain que cela soit si equitable que vous le pretendez.

Et permettez moi d'insister encore sur la notion d'exploitation..on est collab, si le patron vous demande de finir un dossier avant de partir, vous le finissez ! Je vous rassure, c'est pareil chez les notaires...sorte de passage obligé sans doute.


Et à quel seuil estimez-vous que la rémunération d'un débutant devient équitable ? 150000 €/an ? 300000 €/an ?

N'oubliez pas qu'un avocat de première année est en phase d'apprentissage. Il n'a pas la même compétence qu'un collab sénior ou qu'un associé et ne fait pas le même travail. Il a donc une rémunération inférieure mais néanmoins conséquente. Vous savez, c'est dans l'ordre des choses, la vie est une suite de marches qu'on gravit une à une... (si je puis me permettre).

D'autre part, la différence entre un jeune avocat ayant intégré un cabinet anglo-saxon et "tout salarié dans ce pays" (pour reprendre votre expression), c'est que le jeune avocat a d'énormes perspectives d'évolution... La rémunération que je vous ai donnée est celle d'un avocat de première année. Elle évolue très sensiblement au cours des 7 années suivantes, avant même que l'avocat envisage de devenir associé.

Quant au fait que la rémunération doive être mise en relation avec la quantité de travail fourni, vous retrouvez ici l'équation "travailler plus pour gagner plus"... Vous avez l'air d'être l'un des seuls français que ça choque puisque certains ont été élus en faisant de ce crédo un programme de campagne...

remy-2 a écrit :
Deuxièmement, tous sont volontaires, et peuvent partir s'ils le souhaitent, une première expérience dans ce type de structures étant facile à valoriser.
Enfin, beaucoup de cabinets incluent une part variable à la rémunération des collaorateurs après quelques années.


+1 pour l'experience.
Pour la variable, certainement qu'elle existe, comme partout, y compris dans le notariat hein :wink:

Par contre, la difference associé, collab, je la maintiens. Elle existe sur le plan de la subordination et du salaire, je pense que c'est suffisant comme ecart de traitement.


Je ne sais pas pourquoi vous vous en prenez à la profession d'avocat alors que j'ai l'impression que vous avez tout simplement un problème avec le rapport de hiérarchie... Vous retrouverez pourtant ce rapport dans n'importe quelle entreprise, y compris dans les études notariales.

Vous devriez vous faire à l'idée qu'une carrière se construit autour d'une idée de progression en termes de compétence, de responsabilités, de statut et de rémunération... A la sortie de la fac, personne ne vous attendra.

remy-2 a écrit :
Ce qui me fait aussi sourire, c'est que vous stygmatisez la difficulté qu'ont les avocats à devenir associés dans leur cabinet alors que vous voulez être notaire... Or un avocat qui souhaite accéder au statut d'associé a juste à créer sa structure après 7 ou 8 années avec quelques amis. Il pose sa plaque et devient entrepreneur, avec tout ce que cela implique.
Parlons un peu du jeune notaire qui doit supporter sur des années et des années (seul ou à plusieurs) le coût de sa charge de notaire... et encore, quand il en trouve une à vendre...


Vous m'aviez deja interpellé sur ce sujet..on va pas la refaire une nouvelle fois ; la vraie difficulté pour un avocat est de reussir à se constituer une clientele solide et fidele avec une jolie concurrence feroce...c'est beau d'ouvrir son cabinet facilement, encore faut-il des dossiers à traiter....là où est l'avantage du notaire et de l'huissier (sauf creation de charges bien sur).


C'est vous qui avez évoqué la question de l'association.

Quand un avocat ouvre son propre cabinet, c'est qu'il a des raisons de penser qu'une partie des contacts qu'il s'est fait au cours de sa carrière va faire appel à ses services. Le rapport liant le professionnel libéral à sa clientèle stable (je parle ici de la clientèle "entreprises') est le résultat d'une alchimie complexe. Vous auriez tort de penser qu'on peut y substituer l'effet d'une éventuelle charge d'officier ministériel.

Et même dans le notariat, la charge génère seulement le droit pour le professionnel d'exercer dans le cadre d'un monopole prédéfini. C'est au professionnel de faire, par la suite, les efforts nécessaires pour développer sa clientèle. Juridiquement (et économiquement), cette clientèle est rattachée au fond libéral du professionnel et non à la charge elle-même. J'espère que vous en saisissez les implications :

- Un notaire partant de zéro (création d'office par exemple) doit acquérir une charge pour commencer à travailler là ou un avocat créant son cabinet n'aura pas de surcoût de ce type.
- Parallèlement, le notaire ou l'avocat reprenant le fond libéral d'un confrère ou s'associant au sein d'un cabinet existant seront dans la même situation ; ils bénéficieront dans une certaine mesure d'une clientèle préconstituée. On retrouve néanmoins la différence de départ : le notaire supporte le coût de sa charge pour pouvoir exercer, l'avocat non (différence qui se répercute nécessairement dans le prix des parts que l'un et l'autre seraient un jour amenés à acquérir dans une structure préexistante).

   

de Haydée00   le Lun 25 Mai 2009 15:19

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Dernière édition par Haydée00 le Mer 10 Juin 2009 14:14, édité 1 fois.

   

de goat   le Lun 25 Mai 2009 17:42

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Mr_Tom a écrit :Bien, et vous avez déjà eu l'occasion de travailler sur une garantie de passif ? Le jour où vous en verrez une, vous comprendrez pourquoi les DJCE incluent deux modules de comptabilité et d'analyse financière dans leurs programmes, et pourquoi les formations d'écoles de commerce sont appréciées par les cabinets d'affaires. Et je n'évoque même pas le cas de l'avocat fiscaliste...


J'ai pas fait d'école de commerce, ni d'analyse financière et pourtant je travaille dans un grand cabinet d'avocats américain (un cabinet de premier plan au niveau international par ailleurs). Beaucoup de mes collègues sont dans la même situation que moi également.

Il y a des solicitors anglais et des avocats américains dans le même bureau et ils trouvent parfaitement normal d'avoir juste fait des études de droit (c'est ce qu'ils ont fait d'ailleurs), sans faire de formation en finance. Pourtant, ces avocats sont très respectés, que ce soit dans le cabinet ou à l'extérieur. Certains sont fiscalistes, malgré l'absence de formation à rallonge.

A l'étranger, la plupart des avocats ont une formation exclusivement en droit et trouvent même étrange de compléter sa formation juridique avec une formation en commerce. Je ne pense pas qu'ils soient pour autant de plus mauvais avocats que les français.

C'est uniquement en France qu'on attache un favoritisme aux "grandes écoles", ou plutôt une forme d'hypocrisie: alors que dans les brochures de recrutement ils parlent des formations d'école de commerce, ils s'en foutent une fois que vous êtes recrutés. Je me rappelle par exemple qu'un associé nous avait sorti lors d'une formation sur le due diligence qu'on devait survoler très rapidement les documents comptables, mais sans lire les tableaux. Il a ensuite ajouté qu'on pouvait "zapper tous les chiffres, on s'en fout car on est avocat après tout, nous ne sommes pas des comptables". D'autres associés étaient présents et personne n'a réagi ni nuancé ses propos. A un déjeuner, un autre associé a dit que "si on savait manier les chiffres, alors on ne serait pas devenu avocat mais banquier".

Le plus drôle, c'est que souvent les associés qui disent aimer les formations en école de commerce dans les brochures de recrutement n'ont eux-mêmes pas fait de telle formation, et avaient juste une formation brute en droit (beaucoup se sont arrêtés au niveau de la maitrise). Cela ne les a pourtant pas empêchés de faire carrière. Même aujourd'hui, on voit des avocats qui sont fraichement promus associé et ont juste une formation sec en droit. Qu'on vienne pas me dire ensuite qu'une formation sec en droit ne suffit pas pour faire le travail d'avocat.

On dirait plutot que les cabinets entretiennent l'illusion d'un besoin de cv à rallonges afin d'avoir une image de marque et jouent sur l'esprit de compétition des étudiants pour aboutir à leur fin, alors que ce n'est pas du tout nécessaire pour être recruté (beaucoup de jeunes collaborateurs sont embauchés avec juste une formation en droit)

   

de remy-2   le Lun 25 Mai 2009 18:29

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+1 avec goat..ca me rapelle aussi que selon les rumeurs (ai pas verifié) les experts comptables aiment pas trop les avocats et reciproquement..sans doute un rapprochement des metiers tend-il à s'operer. mais voui je le redis egalement, les ecoles de co ne servent à rien, sauf les grosses de très bonne qualité..on ne peut pas cracher sur hec et ses filieres finance bourse, idem pour iep paris..le reste..bof

pour Mr Tom :

Quant au fait que la rémunération doive être mise en relation avec la quantité de travail fourni, vous retrouvez ici l'équation "travailler plus pour gagner plus"... Vous avez l'air d'être l'un des seuls français que ça choque puisque certains ont été élus en faisant de ce crédo un programme de campagne...


pardonnez moi, la tentation de vous repondre sur ce sujet m'est trop difficile à contenir, mais je n'ai pas voté pour ce charmant tit bonhomme et beaucoup semblent deçus today..ils auront ce qu'ils meritent.

Sinon il est vrai que j'eprouve certaines reticences à l'egard de l'autorité..mais le cadre du notariat, plus restreint voire "convivial" me satisfait davantage que les gros cabinets d'avocats qui ressemblent à des usines..meme si on peut en dire autant de certaines etudes notariales.

Enfin,

- Un notaire partant de zéro (création d'office par exemple) doit acquérir une charge pour commencer à travailler là ou un avocat créant son cabinet n'aura pas de surcoût de ce type


pardonnez moi encore, il devra bien cracher pour acheter/louer son cabinet..certes les sommes ne sont pas les memes, mais le principe est similaire.

- Parallèlement, le notaire ou l'avocat reprenant le fond libéral d'un confrère ou s'associant au sein d'un cabinet existant seront dans la même situation ; ils bénéficieront dans une certaine mesure d'une clientèle préconstituée. On retrouve néanmoins la différence de départ : le notaire supporte le coût de sa charge pour pouvoir exercer, l'avocat non (différence qui se répercute nécessairement dans le prix des parts que l'un et l'autre seraient un jour amenés à acquérir dans une structure préexistante).


ici encore, l'avocat qui accede à l'association doit bien cracher pour acquerir ses parts sociales..donc idem que plus haut..

En outre, j'admire Mr Tom le talent avec lequel vous enoncez la rudesse et les difficultés de la condition du notaire, cela fait plaisir à voir, et des lors, devrait freiner les envies de certains de vos confreres de vouloir une tite partie du monopole immo ne croyez vous pas ?! ah, hypocrisie, quand tu nous tiens :wink:

   

de Vespasien   le Lun 25 Mai 2009 18:50

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Je rebondis rapidement sur ta dernière phrase Remy. Même si je considère la rudesse de la condition de notaire comme toute relative, je suis prêt à partager avec le notariat ses revenus issus de l'immobilier en faisant sauter le monopôle, à la fois pour mettre du beurre dans mes épinards d'avocat, mais aussi pour soulager les notaires, en faisant baisser (très) substantiellement le coût d'une charge...

   

de fabien   le Lun 25 Mai 2009 20:46

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Je vois que le débat a évolué sur un sujet toujours compliqué.

Juste pour compléter quelques propos : il me semble pour avoir passé des entretiens en tant qu'étudiant dans ces grosses structures que personne ne m'a caché qu'il y aurait une masse de travail considérable et que mes horaires seraient déments. Personne ne met un pistolet sur la tempe des collaborateurs, si un avocat estime que ces cabinets les exploitent, l'intérêt de leurs métiers est de pouvoir partir et d'aller se faire pendre ailleurs.

Par ailleurs, sur les doubles formations, à chaque fois que certains ici argumentant sur leurs efficacité limitée quant à l'obtention d'un travail nous nous faisons rabouer et traiter de vieilles badernes (à 28 ans c'est vexant) pas au fait du marché de l'emploi :wink:

Merci Goat de rappeler quelques vérités

   

de Mr_Tom   le Lun 25 Mai 2009 21:47

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goat a écrit :J'ai pas fait d'école de commerce, ni d'analyse financière et pourtant je travaille dans un grand cabinet d'avocats américain (un cabinet de premier plan au niveau international par ailleurs). Beaucoup de mes collègues sont dans la même situation que moi également.

Il y a des solicitors anglais et des avocats américains dans le même bureau et ils trouvent parfaitement normal d'avoir juste fait des études de droit (c'est ce qu'ils ont fait d'ailleurs), sans faire de formation en finance. Pourtant, ces avocats sont très respectés, que ce soit dans le cabinet ou à l'extérieur. Certains sont fiscalistes, malgré l'absence de formation à rallonge.

A l'étranger, la plupart des avocats ont une formation exclusivement en droit et trouvent même étrange de compléter sa formation juridique avec une formation en commerce. Je ne pense pas qu'ils soient pour autant de plus mauvais avocats que les français.

C'est uniquement en France qu'on attache un favoritisme aux "grandes écoles", ou plutôt une forme d'hypocrisie [...]


Bonjour Goat,

Je crois que nous fréquentons le même type de structures.

Ceci dit, je ne suis pas d'accord avec vos propos. L'importance attachée aux formations en management/comptabilité/finance etc... n'est pas une spécificité française. Vous ne pouvez pas dire que que la double compétence est une coquetterie parisienne qui n'a pas d'équivalent aux Etats-Unis ou en Angleterre. C'est tout le contraire ! La culture de la double formation est née dans les pays anglo-saxons et a été importée en france par les cabinets anglais et américains.

Comment cela s'est-il passé ?

Aux Etats-Unis, le droit n'est enseigné qu'au niveau postgraduate. Par conséquent, après leur "baccalauréat", les étudiants américains entreprennent dans un premier temps un Bachelor's dans une première spécialité (business, sciences...), puis poursuivent dans un second temps leurs études dans une Law School pour aquérir le grade de Juris Doctror, diplôme permettant d'accéder au barreau. Les premiers profiles droit+management sont ainsi nés il y a des années aux Etats-Unis et sont extrèmement courants en droit des affaires (je vous laisse consulter les profiles de vos collègues américains pour vous en convaincre).

Quant au Royaume-Uni, il est très fréquent que les étudiants ne s'engagent dans les études de droit qu'après une première formation dans une autre matière (environ 50% des solicitors d'une classe d'âge). Cette option a même été institutionalisée avec la création du GDL (Graduate Diploma in Law). Au lieu de faire un Bachelor's in law (en 3 ans) après leur "baccalauréat", les étudiants peuvent s'orienter vers une autre spécialité (ex : un bachelor's in business, in sciences...), puis dans un second temps faire le GDL en une année (en lieu et place d'un bachelor's in law), puis l'école d'avocats en une autre année (Legal Practice course). En 5 ans, ils sont titulaires d'une double formation et peuvent commencer leur traineeship dans un cabinet d'avocats. Là encore, ces profiles "double compétence" sont monnaie courrante à Londres, surtout en droit des affaires.

Donc parler des ESC françaises en évoquant un snobisme gaulois isolé du reste du monde, c'est un peu réécrire l'histoire.

Toutefois, il ne faut pas croire que les cabinets recherchent un profile unique de collaborateurs. Il n'a pas dû vous échapper que les cabinets recherchent au contraire à composer des équipes éclectiques. L'idée, c'est que chaque individu doit présenter une valeur ajoutée par rapport au reste de l'équipe. A certains l'école de commerce, à d'autres le LLM, ou les langues rares, ou un dossier universitaire excellent, ou une expérience originale (ex : expériences professionnelles ou stages à l'étranger, expérience en tant qu'ancien magistrat/ancien directeur juridique/ancien inspecteur des impôts, professeur d'université, docteur en droit dans un domaine pointu ET utile)... Il n'est pas indispensable d'avoir fait HEC pour faire du M&A, mais avoir ce type de compétence au sein d'une équipe d'avocats est un atout.

Quelle est la conséquence de tout ceci ? Face à ces compétences variées, celui qui n'a qu'une formation universitaire à faire valoir est défavorisé. Je ne porte pas de jugement. J'espère juste que mon témoignage apporte un éclairage à certains.

(PS : pour donner un ordre d'idées aux étudiants qui se poseraient la question, rares sont les départements corporate qui comptent dans leurs effectifs plus de 10% ou 15% d'avocats issus des écoles de commerce. En revanche, rares sont les avocats en corporate qui n'ont pas de bonnes notions de comptabilité).

Remy-2 a écrit :En outre, j'admire Mr Tom le talent avec lequel vous enoncez la rudesse et les difficultés de la condition du notaire, cela fait plaisir à voir, et des lors, devrait freiner les envies de certains de vos confreres de vouloir une tite partie du monopole immo ne croyez vous pas ?! ah, hypocrisie, quand tu nous tiens.


Je n'ai fait que vous rappeler que la charge de notaire ne donne pas une clientèle mais un monopole...que vous partagez avec vos amis notaires. La concurrence existe bien entre notaires, et le monopole n'y change rien. Pour bénéficer d'une clientèle préconstituée, vous devrez vous associer dans une structure existante, comme tout avocat ou tout dentiste..

Enfin, vous aurez beau y revenir, la charge, vous en supporterez le coût à un moment ou à un autre... si quelqu'un veut bien partager la sienne avec vous... Vous avez l'air de ne pas vous en soucier pour le moment, j'espère que vous ne le regretterez pas par la suite.

Haydée00 a écrit :Le milieu de l'avocature est très formaté. Constat personnel. Une pensée unique. Une impossibilité totale de sortir des sentiers battus, de prendre le contrepied de ce qu'exprime la hiérarchie. Effectivement, les cabinets d'avocats ont une structure pyramidale...
Les esprits rebelles n'ont pas d'avenir dans ce milieu, au risque d'affrontements fréquents.
Evidemment, ce que je dis plus haut ne concerne pas le travail : je pense que dans tous les cabinets d'avocat, le travail s'effectuant en équipe, chacun s'exprime en toute liberté... créant un effet de synergie.
C'est d'avantage la façon dont s'envisage la vie du cabinet qui est en cause.
Cela continue de me consterner... mais qu'on ne me parle pas de "culture d'entreprise".


Attention à ne pas fantasmer le rapport hiérarchique existant dans les cabinets d'avocats, ni à rêver une pensée unique qui n'existe pas. Les créatifs ont un bel avenir dans les cabinets d'avocats, les rebelles beaucoup moins, sans doute... Mais qu'est ce qu'un rebelle au juste ?

Si, comme certains ont l'air de le croire, être un rebelle consiste à dire : "je suis un débutant sans expérience mais j'ai un droit imprescriptible à gagner 150000€/an sans travailler 60 heures par semaine", alors oui, les rebelles auront du mal à trouver leur place dans les grands cabinets.

Entendons-nous sur ce qu'est un rebelle, et vous verrez qu'il n'y a pas moins de rebelles en cabinet d'avocats qu'ailleurs en entreprise.

   

de remy-2   le Mar 26 Mai 2009 10:49

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Je rebondis rapidement sur ta dernière phrase Remy. Même si je considère la rudesse de la condition de notaire comme toute relative, je suis prêt à partager avec le notariat ses revenus issus de l'immobilier en faisant sauter le monopôle, à la fois pour mettre du beurre dans mes épinards d'avocat, mais aussi pour soulager les notaires, en faisant baisser (très) substantiellement le coût d'une charge...


Quel beau devouement vespasien :lol: :lol: bah de toute facon, tout ceci est de bonne guerre et le conflit va certainement renaitre dans 6 mois quand on nous rebalancera un projet de loi ou une commission à la noix.

Pour Mr Tom, je suis pleinement conscient de la qualité d'un juriste debutant, et au fait qu'il faudra passer par des premieres années difficiles sur le plan de la charge de travail. Je vous dirai meme que contrairement à certaines personnes, je l'accepte plutot bien, car le considerant comme un passage obligé et acceptant le systeme tel qu'il est, sans (trop) m'offenser.

Sur la charge de notaire, je vous rassure encore, si cela etait insurmontable, y'aurait plus beaucoup de notaires dans le coin, en outre, et il faut l'admettre comme une donnée pre-etablie de base, il ne faut pas malheureusement partir avec un compte en banque à decouvert...tout comme un gentil avocat qui voudrait se mettre à son compte, tout bon entrepreneur ne reussit dans ce pays qu'avec une bonne mise de depart, idem pour les toubibs, dentistes (quand on connait le prix du materiel ca calme)..that's life.

Enfin, quand vous rachetez une charge (ou plutot des parts sociales), vous reprenez quand meme les minutes, les testaments deposés, les dossiers de vente immo (qui peuvent etre transférés certes), mais normalement, y'a du boulot quand vous arrivez sur place, à la difference d'un avocat.

Fin du HS.

+1 avec Mr Tom pour le systeme US. Simplement, je souhaiterai rappeler une idée importante que vous negligez, mais que vous evoquez tout de meme de façon sous-entendue, c'est que ces filieres ne sont pas vraiment comparables, d'abord sur le plan des methodes de travail ; pour avoir des potes partis en erasmus en angleterre et states, c'est moins violent qu'en france, (cours deja travaillés personnellement avant celui du prof, et l'epaisseur de feuilles à apprendre n'a rien à voir avec nos bon vieux modules en france).

Qu'on se le dise, les etudes de droit en france sont difficiles par rapport aux autres pays.

Vous evoquez le cursus us double formation qui vous permet de devenir avocat en 5 années...très difficile de faire tout ca en france en 5 années avec un parcours "normal".

   

de fabien   le Mar 26 Mai 2009 11:43

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remy-2 a écrit :
+1 avec Mr Tom pour le systeme US. Simplement, je souhaiterai rappeler une idée importante que vous negligez, mais que vous evoquez tout de meme de façon sous-entendue, c'est que ces filieres ne sont pas vraiment comparables, d'abord sur le plan des methodes de travail ; pour avoir des potes partis en erasmus en angleterre et states, c'est moins violent qu'en france, (cours deja travaillés personnellement avant celui du prof, et l'epaisseur de feuilles à apprendre n'a rien à voir avec nos bon vieux modules en france).

Qu'on se le dise, les etudes de droit en france sont difficiles par rapport aux autres pays.

Vous evoquez le cursus us double formation qui vous permet de devenir avocat en 5 années...très difficile de faire tout ca en france en 5 années avec un parcours "normal".


Bonjour Remy,

Je suis moi même parti étudier en Angleterre pendant un an effectivement les cours sont plus légers qu'en France car on trouve normal qu'un étudiant travaille par soi même on considère qu'une heure de cours vaut 10heures de travail personnel. En France les profs nous prémachent ce travail de recherche au moins jusqu'en maitrise.

En outre, les TD anglais sont chauds et n'ont rien à voir avec la France, un étudiant qui ne prépare pas son TD a toute les chances de se faire remonter les bretelles par le chargé de TD et le prof et il est normal d'approfondir par soi même la séance.

Le système universitaire anglo-saxon n'est en rien comparable et je ne pense pas qu'un legal counsel soit moins bon qu'un juriste d'entreprise.

de façon général, Comparer ne signifie pas dénigrer au motif que nous avons plus d'heures de cours ou travaillons 12h par jour. Je ne comprends pas ce principe qui glorifie le fait pour un étudiant de travailler jour et nuit et pour un salarié de sortir le plus tard possiblealors que rien ne justifie dans le dernier cas des horaires pareils.

   

de goat   le Mar 26 Mai 2009 13:47

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Mr_Tom a écrit :Aux Etats-Unis, le droit n'est enseigné qu'au niveau postgraduate. Par conséquent, après leur "baccalauréat", les étudiants américains entreprennent dans un premier temps un Bachelor's dans une première spécialité (business, sciences...), puis poursuivent dans un second temps leurs études dans une Law School pour aquérir le grade de Juris Doctror, diplôme permettant d'accéder au barreau. Les premiers profiles droit+management sont ainsi nés il y a des années aux Etats-Unis et sont extrèmement courants en droit des affaires (je vous laisse consulter les profiles de vos collègues américains pour vous en convaincre).


Certes, aux USA les études de Droit se font après un Bachelor mais les profils Droit + management sont plutôt rares aux USA. Un Bachelor of Sciences est nettement plus répandu par exemple, pourtant il n'y a pas une prolifération de tels profils en France. Et ne croyez pas que ces profils partent tous travailler dans le milieu pharmaceutique, beaucoup deviennent avocats dans des grands cabinets d'avocats et travaillent en... Corporate. Donc rien à voir avec leur formation initiale et aucun rapport avec le monde des affaires.

Par ailleurs, aux USA, le Bachelor le plus répandu est le Bachelor of Arts qui est une formation très large. Donc une fois de plus pas de spécialisation, et c'est bien normal: l'accès aux law schools étant très sélective et élitiste aux USA, les candidats préfèrent garder un profil généraliste, au cas où.

Quant au Royaume-Uni, il est très fréquent que les étudiants ne s'engagent dans les études de droit qu'après une première formation dans une autre matière (environ 50% des solicitors d'une classe d'âge). Cette option a même été institutionalisée avec la création du GDL (Graduate Diploma in Law).

Donc parler des ESC françaises en évoquant un snobisme gaulois isolé du reste du monde, c'est un peu réécrire l'histoire.


Je ne sais pas d'où sort ce chiffre, mais je pense qu'il recouvre l'ensemble de la profession, et non le secteur du droit des affaires. Quoi qu'il en soit, une majorité d'avocats dans des grands cabinets comme Clifford Chance à Londres ou des cabinets américains à Londres ont un profil exclusivement en Droit.

Quant à ceux qui auraient une formation autre, il ne s'agit pas de candidats qui auraient cherché à compléter leur formation ou quoi que ce soit, mais il s'agit plutôt de candidats qui souhaitent se réorienter et se reconvertir dans le milieu juridique. D'ailleurs, ce n'est un secret pour personne au Royaume-Uni: le GDL est avant tout un "conversion course".

Je cite la description du GDL sur le site de l'école BPP: "the GDL is a conversion programme enabling graduates in any non-law subject to convert to a career in law." Les Anglais ont simplement voulu créer des passerelles pour faciliter une éventuelle réorientation professionnelle.

Rien à voir donc avec la France où les étudiants dévalorisent eux-mêmes leur formation et pensent qu'ils doivent absolument faire "toujours plus d'études pour espérer trouver un job". Ainsi, au Royaume-Uni, on voit des profils ayant fait philo, histoire, etc. (et donc sans aucun rapport avec le monde du droit ni même du monde des affaires) entamer le GDL. Souvent, un tel changement de carrière est lié aux débouchés incertains de la formation initiale...

Il ne s'agit pas comme vous le prétendez d'acquérir une double compétence pour pouvoir exercer la profession d'avocat, mais il s'agit belle et bien d'une simple réorientation professionnelle!!!

Donc effectivement je pense qu'il y a un snobisme français, qui est probablement lié à une grande ignorance et une incompréhension du système éducatif anglo-saxon.

   
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