remy-2 a écrit :Les collaborateurs des cabinets anglo-saxons travaillent beaucoup, certes. Mais de là à parler d'exploitation... Premièrement, les collaborateurs de ce type de cabinets gagnent fréquemment entre 65000 et 80000 € par an en première année, ce qui interdit quand même d'utiliser la rhétorique de la lutte des classes.
Vous conviendrez aisément tout de meme que nos gentils collab ne sont pas rémunérés a la juste valeur du travail qu'ils fournissent..comme tout salarié dans ce pays, une partie de la valeur ajoutée de son travail retourne au patron..mon discours ne vise pas exclusivement les avocats, mais toute profession salariale..mais c'est un debat plus large..et encore une fois, le salaire est mignon, mais il s'agit egalement de le mesurer comparativement au travail fourni..pas certain que cela soit si equitable que vous le pretendez.
Et permettez moi d'insister encore sur la notion d'exploitation..on est collab, si le patron vous demande de finir un dossier avant de partir, vous le finissez ! Je vous rassure, c'est pareil chez les notaires...sorte de passage obligé sans doute.
remy-2 a écrit :Deuxièmement, tous sont volontaires, et peuvent partir s'ils le souhaitent, une première expérience dans ce type de structures étant facile à valoriser.
Enfin, beaucoup de cabinets incluent une part variable à la rémunération des collaorateurs après quelques années.
+1 pour l'experience.
Pour la variable, certainement qu'elle existe, comme partout, y compris dans le notariat hein![]()
Par contre, la difference associé, collab, je la maintiens. Elle existe sur le plan de la subordination et du salaire, je pense que c'est suffisant comme ecart de traitement.
remy-2 a écrit :Ce qui me fait aussi sourire, c'est que vous stygmatisez la difficulté qu'ont les avocats à devenir associés dans leur cabinet alors que vous voulez être notaire... Or un avocat qui souhaite accéder au statut d'associé a juste à créer sa structure après 7 ou 8 années avec quelques amis. Il pose sa plaque et devient entrepreneur, avec tout ce que cela implique.
Parlons un peu du jeune notaire qui doit supporter sur des années et des années (seul ou à plusieurs) le coût de sa charge de notaire... et encore, quand il en trouve une à vendre...
Vous m'aviez deja interpellé sur ce sujet..on va pas la refaire une nouvelle fois ; la vraie difficulté pour un avocat est de reussir à se constituer une clientele solide et fidele avec une jolie concurrence feroce...c'est beau d'ouvrir son cabinet facilement, encore faut-il des dossiers à traiter....là où est l'avantage du notaire et de l'huissier (sauf creation de charges bien sur).
Mr_Tom a écrit :Bien, et vous avez déjà eu l'occasion de travailler sur une garantie de passif ? Le jour où vous en verrez une, vous comprendrez pourquoi les DJCE incluent deux modules de comptabilité et d'analyse financière dans leurs programmes, et pourquoi les formations d'écoles de commerce sont appréciées par les cabinets d'affaires. Et je n'évoque même pas le cas de l'avocat fiscaliste...
Quant au fait que la rémunération doive être mise en relation avec la quantité de travail fourni, vous retrouvez ici l'équation "travailler plus pour gagner plus"... Vous avez l'air d'être l'un des seuls français que ça choque puisque certains ont été élus en faisant de ce crédo un programme de campagne...
- Un notaire partant de zéro (création d'office par exemple) doit acquérir une charge pour commencer à travailler là ou un avocat créant son cabinet n'aura pas de surcoût de ce type
- Parallèlement, le notaire ou l'avocat reprenant le fond libéral d'un confrère ou s'associant au sein d'un cabinet existant seront dans la même situation ; ils bénéficieront dans une certaine mesure d'une clientèle préconstituée. On retrouve néanmoins la différence de départ : le notaire supporte le coût de sa charge pour pouvoir exercer, l'avocat non (différence qui se répercute nécessairement dans le prix des parts que l'un et l'autre seraient un jour amenés à acquérir dans une structure préexistante).
goat a écrit :J'ai pas fait d'école de commerce, ni d'analyse financière et pourtant je travaille dans un grand cabinet d'avocats américain (un cabinet de premier plan au niveau international par ailleurs). Beaucoup de mes collègues sont dans la même situation que moi également.
Il y a des solicitors anglais et des avocats américains dans le même bureau et ils trouvent parfaitement normal d'avoir juste fait des études de droit (c'est ce qu'ils ont fait d'ailleurs), sans faire de formation en finance. Pourtant, ces avocats sont très respectés, que ce soit dans le cabinet ou à l'extérieur. Certains sont fiscalistes, malgré l'absence de formation à rallonge.
A l'étranger, la plupart des avocats ont une formation exclusivement en droit et trouvent même étrange de compléter sa formation juridique avec une formation en commerce. Je ne pense pas qu'ils soient pour autant de plus mauvais avocats que les français.
C'est uniquement en France qu'on attache un favoritisme aux "grandes écoles", ou plutôt une forme d'hypocrisie [...]
Remy-2 a écrit :En outre, j'admire Mr Tom le talent avec lequel vous enoncez la rudesse et les difficultés de la condition du notaire, cela fait plaisir à voir, et des lors, devrait freiner les envies de certains de vos confreres de vouloir une tite partie du monopole immo ne croyez vous pas ?! ah, hypocrisie, quand tu nous tiens.
Haydée00 a écrit :Le milieu de l'avocature est très formaté. Constat personnel. Une pensée unique. Une impossibilité totale de sortir des sentiers battus, de prendre le contrepied de ce qu'exprime la hiérarchie. Effectivement, les cabinets d'avocats ont une structure pyramidale...
Les esprits rebelles n'ont pas d'avenir dans ce milieu, au risque d'affrontements fréquents.
Evidemment, ce que je dis plus haut ne concerne pas le travail : je pense que dans tous les cabinets d'avocat, le travail s'effectuant en équipe, chacun s'exprime en toute liberté... créant un effet de synergie.
C'est d'avantage la façon dont s'envisage la vie du cabinet qui est en cause.
Cela continue de me consterner... mais qu'on ne me parle pas de "culture d'entreprise".
Je rebondis rapidement sur ta dernière phrase Remy. Même si je considère la rudesse de la condition de notaire comme toute relative, je suis prêt à partager avec le notariat ses revenus issus de l'immobilier en faisant sauter le monopôle, à la fois pour mettre du beurre dans mes épinards d'avocat, mais aussi pour soulager les notaires, en faisant baisser (très) substantiellement le coût d'une charge...
remy-2 a écrit :+1 avec Mr Tom pour le systeme US. Simplement, je souhaiterai rappeler une idée importante que vous negligez, mais que vous evoquez tout de meme de façon sous-entendue, c'est que ces filieres ne sont pas vraiment comparables, d'abord sur le plan des methodes de travail ; pour avoir des potes partis en erasmus en angleterre et states, c'est moins violent qu'en france, (cours deja travaillés personnellement avant celui du prof, et l'epaisseur de feuilles à apprendre n'a rien à voir avec nos bon vieux modules en france).
Qu'on se le dise, les etudes de droit en france sont difficiles par rapport aux autres pays.
Vous evoquez le cursus us double formation qui vous permet de devenir avocat en 5 années...très difficile de faire tout ca en france en 5 années avec un parcours "normal".
Mr_Tom a écrit :Aux Etats-Unis, le droit n'est enseigné qu'au niveau postgraduate. Par conséquent, après leur "baccalauréat", les étudiants américains entreprennent dans un premier temps un Bachelor's dans une première spécialité (business, sciences...), puis poursuivent dans un second temps leurs études dans une Law School pour aquérir le grade de Juris Doctror, diplôme permettant d'accéder au barreau. Les premiers profiles droit+management sont ainsi nés il y a des années aux Etats-Unis et sont extrèmement courants en droit des affaires (je vous laisse consulter les profiles de vos collègues américains pour vous en convaincre).
Quant au Royaume-Uni, il est très fréquent que les étudiants ne s'engagent dans les études de droit qu'après une première formation dans une autre matière (environ 50% des solicitors d'une classe d'âge). Cette option a même été institutionalisée avec la création du GDL (Graduate Diploma in Law).
Donc parler des ESC françaises en évoquant un snobisme gaulois isolé du reste du monde, c'est un peu réécrire l'histoire.
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