Alors, permettez moi de rire lorsque je lis qu'un JD qui venait de travailler à dépenser 200€ pour partir en vacance et s'inquiéte ensuite des couts de recherche d'emploi.
C'est d'un manichéisme
Lorsqu'on est en recherche pendant 6 mois et qu'on se décourage au point d'avoir envie de mettre fin à ses jours parce qu'on se sent complètement inutile (je ne plaisante pas), dépenser 200 euros pour urgence psychologique est un moindre mal, surtout pour échapper à un environnement extrêmement difficile et hostile (mais à votre décharge vous ne me connaissez pas). Je trouve vraiment la remarque mal venue, voire blessante. D'autant qu'il ne m'a pas semblé affirmer que ses vacances faisaient partie du coût de la recherche d'un emploi. Seulement avoir des loisirs pendant sa recherche d'emploi permet souvent d'échapper à la déprime. Evidemment tout est question de mesure. Mais on ne demande pas à un plongeur de ne jamais remonter à la surface... Au contraire, remonter à la surface permet de rendre la plongée plus efficace.
Ensuite, je vous invite à rencontrer ceux que vous accusez d'être mauvais "stratège" plutôt que de mettre tout le monde dans le même panier
Je ne suis pas sûr d'être très combattif dans ma recherche, j'en doute beaucoup d'ailleurs. Mais j'ai multiplié les stratégies, sans succès. j'ai multiplié les roues de secours, sans succès. Et les jobs "alimentaires", je les ai multiplié depuis l'âge de 16 ans. Non, en ce qui me concerne je suis loin d'avoir été inactif et c'est mon travail - éreintant - dans la restauration rapide (seules sociétés avec les entreprises de télémarketing qui embauchent des bac + 5 pour des jobs alimentaires) qui m'a permis de me payer des petites vacances que j'attendais depuis de nombreuses années ainsi que ma recherche d'emploi.
Seulement, aujourd'hui, alors même que certains JD sont prêts à commencer au bas de l'échelle, personne ne veut d'eux, car ils sont sur-diplômés. Essayez d'obtenir un travail d'assistant juridique avec un bac + 5!!! J'ai fait le tour des boîtes d'intérim en leur disant que je j'étais prêt à élargir, à faire des petits jobs. Niet...
Quant à votre parcours, il est admirable, certes, bien que je trouve facile d'accuser avec mépris les gens de ne rien faire lorsqu'on a réussi, en omettant les individualités de chacun.
Par ailleurs il ne faut pas oublier qu'à votre époque la situation était un peu plus rose (ne vous affolez pas j'ai juste dit "un peu plus"). Un ami professeur d'une quarantaine d'année m'a dit il y a peu qu'il s'était aperçu que les JD de notre génération était dans une situation plus désastreuse que les JD de quelques années nos aînés. D'ailleurs je n'ai qu'à regarder dans mon annuaire. Les anciens de ma formation ont rapidement trouvé du boulot. Mais depuis deux-trois ans, les JD qui en sortent ont de très grosses difficultés.
Qu'on soit d'accord. Comme beaucoup sûrement, je suis prêt à travailler de 8 heures à 20 heures tous les jours, à sucrer mes RTT (comme je l'ai déjà fait en stage), à venir bosser un jour férié ou un WE, même pour un SMIC. Je suis prêt à laisser de côté ma vie privée, à vivre avec un portable sur la plage. Je suis prêt à beaucoup de sacrifices. Sincèrement, je trouve que c'est plus qu'un moindre mal aujourd'hui, c'est carrément un luxe!!! mais je veux travailler, être utile... Vivre quoi!
En tout cas ce que je vois aujourd'hui, et il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas l'admettre, c'est que le temps de recherche d'un premier emploi s'est accru (1 an et demi en moyenne pour les juristes disent les statistiques), que la vie est de plus en plus chère (la SNCF augmente ses prix tous les étés), et que par conséquent le coût d'une recherche d'un emploi est plus élevé...
Après chacun gère son argent comme il le veut. En ce qui me concerne j'assume mes choix. Je peux me tromper certes... Mais tout de même, je trouve votre post un peu gratuit...
Reste que je suis sensible à la remarque d'un posteur dont je ne me souviens plus le nom et qui nous demandait quelle était la solution... Il a raison. Il n'y a pas de solution. On ne peut pas demander à l'Etat de faire de ces citoyens des éternels assistés: il aide déjà assez et je l'en remercie. Le problème est insoluble, et on doit vivre avec. Ce qui ne nous empêche pas de constater les faits.