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Sujet : Le statut des avocats collaborateurs (non salariés) ?

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de Technosis   le Mer 02 Juin 2004 10:24

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gpumpkins a écrit :Technosis
je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut comparer ce qui est comparable, et je pensais que ma précision en fin de mon précédent post, permettait de bien délimiter mon intervention

Le problème est que vous persistez ci-dessous à comparer ce qui n'est pas comparable... à savoir comparer les petits malheurs quotidiens d'un salarié d'entreprise (JD ou non !) par rapport à la situation de certains jeunes avocats collaborateurs ; encore une fois, mon propos se limitait aux questions de rémunérations et de vacances que certains, malgré des horaires de travail totalement incomparables avec ceux pratiqués en entreprise, sont obligés de "quémander"...

gpumpkins a écrit :contrairement à ce que vous pensez, je n'admets pas le côté "JD rabaissé"

Je ne le lisais pas ainsi mais tant mieux : soyons donc clair : ce n'est pas le "chemin" de tout bon JD, c'est une déviance...

gpumpkins a écrit :plusieurs mois de CDI passé à faire des photocopies,

L'entreprise qui pratique cela est un peu idiote de dépenser le salaire d'un JD pour lui faire faire des photocopies... au lieu d'avoir recruté un personnel administratif !!!

gpumpkins a écrit :obligation de rendre compte tous les soirs à son supérieur!!

C'est un peu exigeant certes... mais est ce si grave si l'on a bien fait le boulot demandé ? !!! Cela m'est arrivé au début de devoir en effet rendre compte très régulièrement (tous les 2/3 jours) à mon supérieur, je ne trouve pas cela choquant !!! Soyons sérieux... Quant aux avocats, ceci est la règle : des réunions d'agenda une ou deux fois par semaine + un compte rendu d'audience (pour ceux qui plaident) presque tous les soirs à chaque retour au cabinet !!!

gpumpkins a écrit :et je ne parle pas des heures supplémentaires, et des vacances...vous croyez que lorsqu'on commence un boulot dans une entreprise on prend ses vacances comme tout le monde?

Souhaitez vous vraiment parler de la notion d'"heures supplémentaires" dans un cabinet d'avocat par rapport à celles d'un JD ou d'un cadre en entreprise... ?!!! Vous plaisantez ? Je connais peu de gens, sauf peut être à un très haut niveau de salaire et de responsabilité, qui terminent tous les soirs à 22/23h en entreprise... !!! C'est en revanche la règle des jeunes avocats qui m'entourent... Quant aux vacances, de quoi parlez vous exactement ? Le fait de ne pas avoir de vacances en entreprise la première année est normal... Vous semblez l'oublier : pour avoir droit à des vacances, il faut avoir acquis ce droit aux CP, à savoir : avoir passé un certain nombre de mois, tant de mois = tant de jours de vacances. C'est légal et c'est appliqué ainsi dans toutes les entreprises. La première année, vous n'avez droit qu'aux éventuels JRTT et jours fériés bien sûr + éventuellement qq jours accordés gracieusement par votre patron. D'ailleurs, c'est précisément la raison pour laquelle quant on change de boulot en entreprise, on essaie de se démmerder pour avoir une semaine ou deux de battements entre les deux en prévision de l'absence de CP pendant qq mois !

gpumpkins a écrit :quant aux côté illégal, je pense que l'on peut dire que le pourcentage de JD qui va aller s'amuser aux prud'hommes parcequ'on lui a fait subit est "illégal" est bien faible, généralement il démissionne (voir même y est poussé), et c'est plus rapide.....

Vous avez raison, mais ce pourcentage restera toujours cependant plus élevé que celui des avocats collaborateurs... lequel est tout simplement nul !!! Pour la bonne et simple raison que le milieu est bien plus petit et fermé que celui des entreprises. Et puis, surtout, le JD qui agit aux prud'hommes aura, lui, peu de dificultés à faire juger ce qui est illégal ... Encore une fois, le problème des jeunes avocats est précisément celui de leur statut, la Loi ne s'applique pas à eux, ils n'ont presque aucun garantie et l'Ordre ferme les yeux, ce qui est hallucinant en 2004 !

Je ne me suis pas plus levé du pied gauche aujourd'hui que vous hier mais franchement votre argumentation ci-dessus m'étonne !!! Néanmoins je vous souhaite une excellente journée !!!

   Re: Le statut des avocats collaborateurs (non salariés) ?

de Avril   le Lun 07 Juin 2004 15:20

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[quote="Technosis"]

Ne faudrait il pas décidément que l'Ordre, le premier concerné, et éventuellement les pouvoirs publics s'attèlent une bonne fois pour toute à régulariser ces situations de collaborateurs soumis à des patrons qui contournent allègrement tout à la fois le droit social, la morale, et, plus simplement, les règles de bon sens les plus élémentaires ?

Qu'en pensez vous ?

[/quote]

Y a-t-il des MCO ou des AMCO dans le forum ?

Pour le moment je n'ai pas le temps car je dois rendre encore plus riche l'associé chef parmi les chefs, mais je me ferais un plaisir (dans qq jours/semaines) de décrire comment ça se passe dans mon actuel cabinet. Il ne s'agit pas de problèmes de règlement des rétrocessions et à peine de congés. Mais cela aura le mérite d'illustrer de façon pittoresque le thème de ce sujet et de faire de la publicité à l'absence de déontologie qui règne en réalité entre confrères.

Quant à comparer la situation des collaborateurs libéraux à celle des collaborateurs salariés et des juristes d'entreprise = quelle blague !!! Evidemment que la situation en entreprise c'est pas toujours formidable, puisque l'enfer c'est les autres et pas seulement les avocats ! Mais les collaborateurs libéraux peuvent se faire virer parce qu'ils sont blonds ou parce qu'un associé veut acheter un bateau et qu'il préfère charger les collaborateurs corvéables à merci et virer une personne pour réduire ses frais. De plus, les avocats-associés sont des chefs d'entreprise plus soumis au stress que des directeurs ou responsables juridiques ! Ils sont donc d'autant plus durs lorsqu'ils manquent initialement d'éthique !

La déontologie...ma prestation de serment...quelle farce ! Heureuesement que je sais qu'ils y des avocats supers chouettes....

Bye, bonne semaine à tous

   

de Hervé   le Lun 07 Juin 2004 16:52

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Qu'est-ce qu'un MCO ou AMCO ?? :oops:
Quand les cons voleront, il fera nuit en plein jour...

   

de Louis   le Lun 07 Juin 2004 17:09

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:idea: MCO = membre du conseil de l'ordre :?:

A= ancien :?:
"Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit " Lacordaire

   

de Hervé   le Lun 07 Juin 2004 17:16

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Merci Louis :)
Quand les cons voleront, il fera nuit en plein jour...

   

de cec   le Jeu 10 Juin 2004 20:09

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Une note optimiste: il existe aussi de jeunes collaborateurs épanouis, bien payés, bien traités, ayant 5 voire 6 semaines de congés annuels, tous leurs WE, des clients perso etc.
C'est mon cas... (j'ai presque honte au regard de tous les messages laissés sur le sujet!!)

Le problème, effectivement, c'est qu'il faut un peu de chance quand on commence, pour "bien tomber".

Dommage d'avoir à compter sur la chance...

Quelles pistes pour améliorer le statut de l'avocat collaborateur? Beaucoup ont planché sur le sujet, mais mon impression est que les solutions sont loin d'être trouvées.

Il faut bien admettre qu'il y a aujourd'hui tellement de candidats pour une offre de collaboration que tout est permis, et que certains sont contraints d'accepter l'inacceptable pour commencer enfin à travailler (on voit maintenant des cabinets proposer à des avocats débutants non pas une collaboration mais... un STAGE!! Et certains, faute de mieux, acceptent, on ne peut les blâmer).

Mais évidemment, la proposition d'instaurer un "numerus clausus" ou tout simplement une sélection plus sévère ne fait pas franchement l'unanimité...

L'absence de toute indemnisation en cas de rupture du contrat (pas d'alloc chômage, pas d'indemnité, rien si ce n'est ... le RMI ... et oui) n'aide pas non plus à l'indépendance (vertu cardinale paraît-il) de l'avocat collaborateur.

Mais là encore, pour instituer de nouvelles charges sociales pour permettre une telle indemnisation, ou mettre à la charge des cabinets une indemnité équivalente à l'indemnité de licenciement, personne n'est d'accord.

Alors, si vous avez de meilleures idées...

   

de stephanie v   le Ven 11 Juin 2004 10:31

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pour ce qui est du stage, c'est ce qu'un grand cabinet m'a propose: on ne prend pas de collaborateur pour l'instant mais si vous voulez faire un stage au meme titre que les eleves avocats on vous prend - alors que j'ai le capa! comment peut on vivre dans ces conditions???
j'ai trouve cela honteux!!!

   

de Technosis   le Ven 11 Juin 2004 16:02

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Stéphanie, je comprends votre amertume... mais cette situation n'est pas propre aux cabinets : de nombreuses entreprises procèdent également ainsi, par voie de stages au lieu d'embaucher en CDD ou CDI... Cet état de fait est plutôt révélateur de la situation actuelle générale du marché du travail...

Pour en revenir aux problèmes spécifiques de certains collaborateurs de cabinets d'avocats, et dans une démarche de proposition, il me semble qu'il ne serait pas très compliqué d'imposer, à tout le moins :
- le paiement des rétrocessions (fixes ou variables comme cela arrive encore parfois) de façon ferme et régulière (mensuellement comme les salariés),
- 5 semaines de congés minimum obligatoires
- l'obligation de préavis (1, 2 ou 3 mois) avant toute "séparation" (!)

Tout ceci existe plus ou moins... mais sous forme de simples recommandations, ce qui est inacceptable : il s'agit maintenant d'en faire des obligations légales si l'Ordre n'est pas capable de les imposer à ses membres et de sanctionner fermement les contrevenants (e qui est pourtant son rôle !).

   Le statut des avocats collaborateurs

de karina   le Mar 15 Juin 2004 14:51

  • karina
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Bonjour à tous,
Votre discussion est très intéressante, c'est la 1ère fois que je lis des articles sur ce forum, j'utilise ordirairement village-justice seulement pour la recherche d'emploi.

Cette discussion m'intéresse particulièrement car je suis à un tournant de ma vie professionnelle (assez jeune, j'ai 26 ans).
Je suis juriste en droit social en entreprise, je viens de terminer un cdd et cheche actuellement un autre poste. J'en ai profité pour faire un bilan de compétences qui m'a révélé, mais je le savais déjà, qu'il faudrait que je devienne avocat.
Pourquoi, car tout simplement dans mon domaine, lorsque l'on travaille en entreprise, bien évidemment on bosse pour la Direction et c'est parfois très frustrant.
Au niveau de l'éthique et de la morale, c'est pas mal aussi en entreprise, licenciement sans cause réelle et sérieuse car la tête d'une personne ne plait pas au PDG et d'autres choses encore.
Je précise que je ne travaillais pas dans des PME mais dans des multinationales très renommées.
Voilà, je n'aimais pas être obligée de servir des intérets qui étaient contraires à mes idées, car il est vrai je suis assez idéaliste.
J'ai donc decidé aujourd'hui (ce sera en septembre 2005 car non inscrite) de passer l'exam d'entrée à l'école d'avocat pour devenir avocate en droit social, pro salariés.

Je sais que la profession d'avocat est très difficile car j'ai aussi été juriste en cabinet, ça a été les 6 mois les + durs de ma vie, je ne faisais que travailler et ramenais du boulot le w-end.

Je doute parfois de ce choix, même si je sais que dans tous les cas je pourrais retourner en entreprise, mais ce serait alors plusieurs années de "gachées".

Rassurez-moi, l'un d'entre-vous connait-il le domaine des cabinets qui travaillent en droit social pro-salariés? Savez-vous s'il existe des cabinets qui prennent des avocats en tant que salariés.

J'aimerais avoir le témoignage de personnes qui ont ont été juristes puis avocats, l'inverse est + courant.
Merci d'avance, Karina

   

de stephanie v   le Mar 15 Juin 2004 15:37

  • stephanie v
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pour les cabinets pro-salaries, ce sont les avocats des syndicats qui sont les plus faciles a trouver. :wink:
par contre je doute de la possibilite de travailler sous le statut d'avocat salarie...
mem si le passage en cabinet ne dure pas tres longtemps, c'est toujours un plus et donc pas de regret si on veut retourner en entreprise apres! :D

   
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