LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour à tous.

Fraichement diplômée d'un M1 en droit public, j'intègre à la rentrée un M2 en droit de l'environnement (Paris 11 et Paris 5 m'ont déjà acceptée, j'attends la réponse de Paris 1/2 pour me décider).

En faisant quelques recherches sur les débouchés dans le domaine, je n'ai trouvé que très peu d'éléments sur la toile, ou alors de trop vieux sujets (datant 2008 ou avant). La réponse à cette époque était sans appel : aucun débouché, difficultés à s'insérer, M2 "fantaisiste" ai-je même lu...

Du coup, je me demande : qu'en est-il aujourd'hui? Est-ce toujours aussi difficile? Quel secteur se porte le mieux pour le domaine : le privé? le public? Est-ce plus facile en étant avocat? juriste? Doit-on effectuer une seconde spécialisation?

C'est vrai qu'en faisant des recherches pour un stage ou un emploi, je ne trouve pas beaucoup d'offres parmi la recrudescence des offres en droit social ou fiscal !

Y a t-il des praticiens dans la salle ? J'en appelle à vos conseils et récits d'expériences !

Merci beaucoup

[Maire du Village]

Bonjour,
une part de réponse ici, moins de 1% d'annonces concernant l'environnement sur le village de la justice :
http://bit.ly/Yrr0oR

Une autre part est peut-être à chercher dans l'inflation règlementaire concernant le droit de l'environnement et les entreprises... pourront-elles longtemps se passer de juristes spécialisés ? ou sous-traiteront-elles ces questions ?

Enfin n'omettez pas de vous interroger sur ce qui vous plait vraiment, dans certains cas certains sacrifices provisoires s'envisagent mieux si on est très motivé.

Bonne réflexion

Merci pour cette réponse, avec un peu de retard.

J'avais effectivement lu cet article, et j'avais pris peur je dois l'admettre ! Le fait est que, comme vous l'avez souligné, je pense que d'une part c'est un domaine qui, sans doute pas immédiatement en effet, mais très rapidement, devient inévitable. Et puis c'est aussi et surtout le domaine qui m'attire depuis le début de mes études de droit (et bien avant, en fait). Je pense qu'attendre est un bon calcul, je crois que je suis "sereine" quand aux débouchés qui se feront plus nombreux, dans un futur proche (j'espère ne pas me tromper).

Peut être est-ce opportun de faire un second M2, en droit européen, histoire de rester toujours dans le domaine, mais d'étendre son champ de compétences afin de trouver un emploi peut-être, plus rapidement?

J'ai finalement été recalée de Paris 1/2, j'irai donc à Paris 11 Sceaux (dont la formation est je pense de meilleure qualité, qu'à Paris V Descartes où je suis également prise).

Je travaille dans l'immobilier, dans un grand groupe et avec les plus grands groupes du secteur. A priori, ce sont les sociétés qui sont les plus à mêmes de recruter des juristes spécialisés.

En bientôt 5 années de carrière, je n'ai jamais croisé aucun juriste en droit de l’environnement.

On en fait tous, mais de façon connexe à notre mission principale.

Il y a effectivement des personnes spécialisées en environnement mais ce sont des techniciens et des ingénieurs, pas des juristes.

Merci Lucio pour votre réponse.

Je commence vraiment à flipper... Et selon vous, ce n'est pas une fonction qui, dans l'avenir, va décoller ? C'est assez déstabilisant, car j'ai plus ou moins les deux discours ! Certains praticiens m'assurent qu'il y a des débouchés, et d'autres m'assurent le strict contraire !

J'arpente depuis quelques jours les CV de tous les diplômés d'un M2 Droit de l'environnement en France sur des réseaux comme Viadeo ou Linkedin, et ça me rassure de voir qu'ils trouvent (en tout cas ceux inscrits sur ces réseaux) des emplois (CDD ou CDI), ou même tout simplement des stages, auprès d'associations, de fédérations, PME ou gros groupes. Il est possible cependant (et ça rejoint ce que vous dites) qu'il se disent juristes spécialisés en droit de l'environnement alors qu'ils touchent en réalité un peu à tout... Je ne sais pas...

Mais rassurez-moi : ce manque de débouchés ne touche que les juristes, et non les avocats? Car pour le coup j'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de cabinets spécialisés entièrement sur le domaine, ou d'autres qui élargissent leurs champs de compétences. Dans mes recherches de stages, je n'ai rencontré aucune difficulté pour en trouver.

Merci encore pour vos réponses.

Le droit de l'environnement a la réputation, à tort ou à raison, d'être totalement bouché.

Nous faisons effectivement appel à des avocats lorsqu'une question compliquée se pose, mais cela reste assez rare.

Pour le reste, je suppose que les entreprises du secteur industriel sont plus susceptibles d'avoir besoin de tels profils, mais ce n'est pas un secteur qui a le vent en poupe en ce moment.

Une fois cela dit, vous pouvez aussi trouver une place en or chez Total !

Lorsque j'ai commencé l'ICH à Lille (en 2006), j'ai croisé des étudiants en M2 droit de l'environnement de l'ICEU qui avaient exactement le même discours "On sait que pour le moment il n'y a pas d'emploi dans ce secteur mais on fait un pari sur l'avenir. Plus tard cette fonction sera très demandée. "

Ils étaient sûrs que ça décollerait un jour et en attendant ils faisaient l'ICH pour trouver un emploi.

Si vous souhaitez faire un second M2 je vous conseillerais plutôt de faire de l'urbanisme/construction. Je pense que ça vous ferait un profil intéressant.

Pour ma part, je ne suis pas persuadée qu'il y ait de l'avenir pour un pur juriste en environnement.

Merci à tous pour vos réponses.

Bon. Ce n'est effectivement pas très rassurant.

Je m'y engage tout de même (je ne vais pas et je ne peux pas changer de formation à deux mois de la rentrée, sur un coup de tête), ça ne sera pas perdu, au contraire. Je réfléchis plutôt, cette année, à la possibilité de faire un second Master 2, dans un domaine lié au droit de l'environnement mais plus "porteur", ou bien la réalisation d'un échange à l'étranger. Ou bien une formation d'ingénieur. J'ai une année pour réfléchir, ça devrait le faire.

Je n'ai que 20 ans, je pense que ça ne sera pas mal vu de faire un second Master 2 (sur cette question d'ailleurs, là encore les avis sont divergents), ou de partir à l'étranger, réaliser un LLM.

Merci en tout cas, à nouveau, pour vos réponses. Si d'autres personnes ont un témoignage à apporter, je suis preneuse, n'hésitez pas !