Bonjour,
Je rejoins la réponse précédente. A la fac, il existe des M2 droit pénal mais, avant le M2, il faut étudier d'autres matières que le droit pénal.
Pour l'admission directe en L3, il faut se renseigner directement auprès de la fac que vous souhaitez intégrer. Chaque fac a des procédures de validation d'acquis.
A mon sens, en entrant en L3, compte tenu de votre parcours, il vous manquera des bases en terme de méthodologie. La rédaction, à la fac (dissertation, commentaire d'arrêt, cas pratique), répond à une méthodologie qui est propre à l'université et, plutôt scolaire. Dans la pratique on oublie légèrement ces règles mais, pour l'examen, il faut s'y tenir strictement. Il y aura donc un gros travail de méthodologie à mener.
Par ailleurs, l'examen comporte une épreuve obligatoire de droit des obligations. Il s'agit d'une matière enseignée en L2 et qui est la base du droit civil (avec le droit des personnes enseigné en L1). Si vous entrez directement en L3, il y aura une mise à niveau à faire.
Bien entendu, il est tout à fait possible d'y arriver, lorsque j'étais à la fac, j'avais comme camarade, un chauffeur poids lourd qui a repris ses études depuis le bac, jusqu'au doctorat. Il a assumé les deux avec un grand mérite.
Pour autant, il ne faut pas perdre de vue que le monde universitaire est éloigné du monde du travail et malgré votre expérience, vous n'êtes pas, encore armé (
) pour affronter l'examen du CRFPA.
Moi même, avec un M2 et 8 ans d'expérience dans la fonction publique, dans un boulot juridique (et encore moins populaire que le votre), j'ai perdu certaines bases nécessaires pour passer le CRFPA. C'est pourquoi j'envisage la passerelle. Si vous avez la possibilité de passer lieutenant (cat A), rapidement, la voie professionnelle est à envisager.
Il faut faire attention au droit pénal. Tout le monde ne peut pas vivre que de cette matière. Beaucoup d'avocats font du droit pénal donc, difficile de faire sa place. En revanche, votre expérience en gendarmerie est l'occasion de vous perfectionner dans des matières qui donnent lieu à des contentieux (statuts des militaires, fonctionnement de la commission des recours...). En ayant cette démarche, vous pouvez arriver dans la profession armé (j'ai déjà fait cette blague) de compétences rares. En étudiant un peu le contentieux de l'armée, vous avez l'occasion d'entrer dans le droit public or, on a besoin d'avocats publicistes.
Pour comparer avec mon parcours, je suis inspecteur des impôts (enfin finances publiques désormais), je veux quitter le public et intégrer le barreau via la passerelle. J'ai profité de mon expérience pour développer des compétences en droit fiscal mais, ayant une activité syndicale, j'ai également eu l'occasion d'étudier le droit de la fonction publique afin d'arriver dans le métier avec des compétences différentes de celles des avocats ayant le parcours normal de la fac et de l'école d'avocats.
Je pense que lorsqu'on arrive dans la profession d'avocat après une expérience pro, il faut utiliser cette expérience pour ce distinguer de la majorité des avocats qui ont un parcours droit privé général, droit pénal.
Bon courage pour cette belle aventure.
En ce qui me concerne, je vais devoir batailler pour montrer que je respecte les conditions d'accès au barreau. Je pense que mon projet va prendre entre deux et trois ans.