Conditions d’accès
Les conditions d’accès à la profession d’avocat sont fixées par l’article 11 de la loi du 31 décembre 1971 [1].
Pour devenir avocat, il faut d’abord respecter les conditions relatives à la nationalité. Il faut donc être :
soit Français ;
soit d’un Etat membre des Communautés européennes ou partie à l’accord sur l’Espace économique européen ;
soit ressortissant d’un Etat ou d’une unité territoriale n’appartenant pas à ces Communautés ou à cet Espace économique mais qui accorde aux Français la faculté d’exercer sous les mêmes conditions l’activité professionnelle que l’intéressé propose lui-même d’exercer en France ;
soit avoir la qualité de réfugié ou d’apatride reconnue par l’office français de protection des réfugiés et apatrides.
Des conditions de moralité sont également imposées c’est-à-dire :
N’avoir pas été l’auteur de faits ayant donné lieu à condamnation pénale pour agissements contraires à l’honneur, à la probité ou aux bonnes moeurs ;
N’avoir pas été l’auteur de faits de même nature ayant donné lieu à une sanction disciplinaire ou administrative de destitution, radiation, révocation, de retrait d’agrément ou d’autorisation ;
N’avoir pas été frappé de faillite personnelle ou d’autre sanction en application du titre VI de la loi n° 85-98 du 25 janvier 1985 relative au redressement et à la liquidation judiciaires des entreprises ou, dans le régime antérieur à cette loi, en application du titre II de la loi n° 67-563 du 13 juillet 1967 sur le règlement judiciaire, la liquidation des biens, la faillite personnelle et les banqueroutes.
Restent ensuite les conditions de formation.
Formation
- Voie initiale
Dans un premier temps, il faut être titulaire d’au moins un Master 1 en droit, ou de titres ou diplômes reconnus comme équivalents pour l’exercice de la profession par arrêté conjoint du ministre de la Justice et du ministre chargé des universités [2]. Dans les faits, il est cependant préférable de poursuivre jusqu’au Master 2. Il vous garantit des connaissances juridiques solides pour attaquer la suite de la formation, et est aussi majoritairement exigé par les cabinets d’avocats lors des recrutements en stage.
L’étudiant doit ensuite intégrer un centre régional de formation professionnelle des avocats (CRFPA) – au nombre de 12 en France [3]. Le candidat est admis suite à un examen d’entrée (récemment réformé pour devenir un examen national unique), après une préparation d’un an au sein d’un institut d’études judiciaires (IEJ). A noter, si l’inscription à l’IEJ est obligatoire (ce dernier organisant le concours), le suivi de la préparation est facultative. Elle peut être par ailleurs complétée par le suivi d’enseignements dans des prépas privées.
Attention, l’examen ne peut être tenté que 3 fois.
La formation dure 18 mois, et est découpée en trois temps : six mois de cours théorique, six mois de projet pédagogique individuel, et 6 mois de stage dans un cabinet d’avocat, avec rédaction d’un mémoire. L’élève avocat la valide ensuite avec un examen final, pour obtenir le certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) [4]. Il peut alors prêter serment et s’inscrire à un barreau pour exercer.
- Voie professionnelle
Vous exercez une autre profession juridique et souhaitez devenir avocat ? Des conditions particulières d’admission et de dispense sont admises. Il faut alors distinguer deux catégories.
Voici une présentation synthétique réalisée par Kristina Lazatian, Chef de projet Legal design chez Sagan avocats.
- (Infographie Kristina Laziatan)
Pour les professions dispensées de la condition de diplôme [5], de la formation théorique et pratique, et du CAPA, selon l’article 97 du décret du 27 novembre 1991 [6] (colonne de gauche), il leur suffit de déposer une demande d’admission au conseil de l’ordre du barreau qu’ils ont choisi, qui enquêtera avant d’autoriser la prestation de serment et l’inscription au tableau de l’ordre.
Pour celles uniquement dispensées de la formation et de l’obtention du CAPA, qui sont listées à l’article 98 du même décret (colonne de droite), avant de pouvoir déposer une demande d’admission auprès d’un conseil de l’ordre, les candidats doivent néanmoins passer un examen de contrôle des connaissances en déontologie et réglementation professionnelle, dont le programme et les modalités sont fixés par arrêté du garde de Sceaux. Cet examen ne peut être présenté que trois fois (article 98-1 du décret).
Vous trouverez sur le site du Village de la Justice de nombreux témoignages d’avocats, n’hésitez pas à les lire dans notre rubrique carrière.
Mais en voici quelques-un sélectionnés pour vous !
3 bonnes raisons de devenir (encore) avocat.e !
[Chronique] Avocates, inspirez-nous ! Entretien avec Cloé Si Hassen (4).
Défendre les demandeurs d’asile : une mission d’intérêt général pour l’avocat Gilles Piquois.
Discussions en cours :
Bonjour , tout d’abord je tiens à vous remercier pour ces explications d’une grande utilité.
Je suis en L2 en fac de droit , j’entends poursuivre des études à l’institut supérieur de droit en alternance : il s’agit d’une école privée d’enseignement de droit délivrant un diplôme d’établissement Mastère 2 reconnu par l’Etat, en effet j’aimerai acquérir une expérience professionnelle. Cependant je me heurte à un dilemme : en obtenant un mastère à l’ISD serai-je éligible pour entrer à L’EFB et passer le CRFPA ? ; un mastère est -il inclus dans les critères énoncés par la directive du parlement européen et du conseil du 07/09/2005 ?
Est ce qu’un mastère en droit obtenu en ecole privée équivaut à un master obtenu en université ?
Je vous remercie pour votre réponse .
Bonjour,
J ai passé l examen écrit du CRFPA trois fois et j’ai échoué. Je souhaiterais savoir si c est toujours possible pour moi d être avocat en passant par la voie professionnelle c est à dire travailler pendant 8 ans au service juridique d une entreprise et faire une demande à l ordre.
Je vous remercie pour votre réponse.
Bien à vous
Concernant l’examen du CAPA, l’article 71 du décret n°91-1197 du 27 novembre 1991 stipule que :
"Après un deuxième échec, le candidat ne peut plus se représenter au certificat d’aptitude à la profession d’avocat. Toutefois, à titre exceptionnel et par délibération dûment motivée, le conseil d’administration du centre régional de formation professionnelle peut autoriser le candidat à accomplir un troisième cycle de formation." Il est donc inexact d’écrire "l’examen ne peut être tenté que 3 fois" puis que la règle est 2 fois et à titre exceptionnel une troisième fois.
Bonjour
Je suis française docteur en droit de l’université Panthéon-Assas, inscrite au barreau de Tunis et maître de conférences agrégée en droit public avec des publications dans des revues françaises et tunisiennes.
Comment je peux devenir avocate en France ?
Merci
Bonjour, si je suis diplômé ingénieur géomètre ou que je suis même inscrit à l ordre des géomètre expert (qui comprend aussi une longue formation sur le droit foncier), est il possible de passer le barreau ?
Cordialement
Non, la condition d’un master 1 en droit est nécessaire, une formation aussi bonne soit-elle n’est pas suffisante tant qu’elle ne valide pas le grade de master 1
Bonjour. Je suis actuellement avocat au Maroc en plus que je sus titulaire d’un master en droit des collectivités locales droit public, je pose la question s il y a une possibilité d avoir le capa en France et qu’elles sont les conditions d accès ?? Y a t’il une convention dans ce cadre entre le Maroc et la France ? Merci de m informer davantage.