Portraits de juristes à 5 pattes : Jamais sans mon Droit !

Portraits de juristes à 5 pattes : Jamais sans mon Droit !

Rédaction du Village de la Justice.

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Explorer : # gestion de carrière # transformation professionnelle # innovation juridique

Fort du succès des conférences « Les moutons à 5 pattes », présentant des juristes à compétences multiples lors des éditions 2021 et 2022 des Rendez-vous des transformations du Droit, l’expérience a été de nouveau reconduite pour l’édition 2023 en orientant cette fois-ci les projecteurs sur des professionnels juristes de formation, dont le parcours les a conduits à ne pas être que juriste, ou à ne plus l’être du tout, sans pour autant se détacher complètement du Droit.

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Ce sont au total 12 invité.e.s qui ont fait part de leur expérience et de la place du Droit dans leur vie professionnelle. Des témoignages qui viennent « dépoussiérer » l’image du juriste et en faire un métier au potentiel créatif.
Nous partageons avec vous quelques-uns de ces profils et témoignages inspirants.

Léa Fleury

Co-fondatrice d’Ordalie.tech

« J’ai brillé par mon incertitude ! » Voici l’entrée en matière de Léa Fleury. Une incertitude qui l’a conduite de sa maîtrise de droit à une école de commerce (ESSEC) pour revenir ensuite au droit en parallèle pour son master 2. À l’issue de ses diplômes, elle acquiert des expériences en tant que juriste puis en tant que business strategist notamment. Une incertitude payante donc, puisqu’elle a finalement combiné ce parcours pour fonder ensuite Ordalie.tech, une entreprise proposant une solution d’IA générative juridique...

Pour elle, Droit et codage informatique sont similaires : « C’est 1 ou 0, mais il y a des conditions et des exceptions » et puis il y a « une méthodologie et une rigueur que l’on retrouve dans les raisonnements scientifiques ou juridiques ».

Pour autant, Léa ne prône pas un double cursus à tout prix : bien sûr que le marketing et la communication peuvent manquer quand on est avocat notamment, sans pour autant qu’une école de commerce soit nécessaire… Comme elle le dit : « l’école de la vie et mes expériences » m’ont été très utiles.

En revanche, si c’était à refaire, oui Léa referait du droit ! Mais elle avoue qu’elle ne retenterait pas le CRFPA (qu’elle n’a pas réussi) : « je n’y allais pas avec les bonnes motivations (à savoir l’égo et le prestige de la profession) ». Partir avec une fausse idée, les mauvaises motivations, selon Léa c’est « le plantage » assuré !

Son conseil : ne faites pas les choses pour le prestige et l’image, mais demandez-vous ce qui vous anime le matin…

Sophie Le Calvez

Ancienne directrice fiscale, consultante, management de transition, coach professionnelle.

Sophie Le Calvez avoue quant à elle avoir fait « du droit par hasard, et de la fiscalité par hasard ! »

Et le hasard lui a permis d’acquérir une formation de juriste (en droit français et en droit anglo-américain), un DJCE, et une expérience de directrice juridique fiscale d’une vingtaine d’année dans des grands groupes internationaux. De son parcours professionnel elle dit « qu’on apprend en marchant » et ne regrette pas , finalement, de ne pas avoir fait l’école de commerce qu’elle avait envisagée.

Ce qui lui plaît dans son ancien métier c’est « d’aider l’humain, sur des projets transverses et interculturels ».

Alors quand Sophie Le Calvez fait son bilan de carrière en 2022, son appétence pour l’humain la pousse à devenir coach et consultante auprès des dirigeants et managers. Son but est l’accompagnement de la transformation collective et humaine. L’Humain n’est selon elle « pas suffisamment au centre », il faut mieux l’accompagner.

Et le Droit dans tout ça ? Pour elle « Le Droit est un chemin, une ouverture : ça m’a beaucoup apporté ! Cela ouvre beaucoup d’opportunités : je ne changerai rien ».

Son conseil : « Cultiver sa passion, être ouvert curieux, et oser. Dépasser vos peurs aussi, la peur c’est une émotion, ça passe ! Quand on a un objectif, il faut avancer ! »

Betty Huberman

Directrice de projet Systèmes d’information de l’aide juridictionnelle pour le ministère de la Justice.

C’est le hasard qui l’a conduite là où elle se trouve. Ne sachant pas quelle orientation choisir, elle a au préalable effectué une prépa. économie et droit afin de mieux comprendre le monde. Elle a ensuite fait l’École Normale supérieure en Droit et Économie. Avec une spécialisation progressive en droit, matière qu’elle affectionne particulièrement. De fil en aiguille, elle s’est intéressée à la Justice, aux juridictions. Cela lui a permis de prendre conscience que le monde du droit était bien plus varié que les seules fonctions d’avocat ou de magistrat. Or les métiers dans le monde du droit sont bien plus variés que cela. Et c’est ce qu’elle a trouvé en travaillant au sein du ministère de la Justice. Ce dernier offre des opportunités différentes et variées de faire du droit, notamment sur le plan informatique. L’informatique est un excellent outil de simplification du droit, pour pouvoir s’en servir, Betty Huberman s’est donc formée toute seule à cette matière, les doubles cursus droit et informatique étant rares.
Cela lui a permis, entre autre, de travailler à la dématérialisation de l’aide juridictionnelle (AJ), politique prioritaire du gouvernement, et la création d’un site internet dédié à l’AJ pour qu’elle soit plus simple d’accès et plus simple à demander par les justiciables n’ayant pas les ressources financières suffisantes pour assurer leur représentation devant la Justice.
Prochainement, elle prendra la direction du projet d’open data des décisions de Justice, toujours pour le ministère de la Justice.
Ce qui la motive : le droit est pour elle la possibilité d’oeuvrer pour l’intérêt général. Ce qu’elle crée, après y avoir réfléchi de bout en bout, a une incidence positive pour le citoyen.
Son conseil : Oser dire ce que l’on ne comprend pas, oser demander des explications et faire l’effort d’aller vers les autres pour mieux comprendre.

Sumi Saint-Auguste

Directrice de la prospective Lefebvre Sarrut.

Elle commence ainsi : « Mon rôle est de faire le pas de côté ». Cette phrase traduit bien sa trajectoire ainsi que sa philosophie professionnelle. En effet, Sumi Saint-Auguste a un profil très atypique pour le monde du droit, puisqu’elle n’a étudié ni le droit, ni l’informatique, mais l’histoire et plus spécifiquement, l’histoire des sciences et de la médecine. Son parcours professionnel, pour en arriver au poste qui est le sien actuellement, est le résultat d’une soif de connaissance et d’une volonté de toujours s’entrainer à réfléchir différemment. Ne pas être experte, en droit et en informatique dans le cas présent, l’oblige à être curieuse, à se tenir à l’écoute de façon constante. De même, elle s’oblige à rester à la frontière de ces deux matières afin de pouvoir réfléchir et questionner d’une autre manière que celle d’experts en ces domaines.
Ce qui la motive : faire des rencontres et travailler à la création de valeur. Le droit permet d’être utile, d’oeuvrer pour l’intérêt général et cela transcende.
Ses conseils : Développer sa capacité d’écoute, de curiosité. Être humble face à ses ignorances afin d’aller chercher les réponses qui nous manquent et ainsi de se former en continu.

Retrouvez en podcast l’ensemble des interventions ci-dessous :

Portraits de juristes à 5 pattes session n°1 du 5 octobre 2024 :
Sont intervenues :

  • Anne-Gwenn Alexandre, avocate Anne-Gwenn Alexandre ;
  • Léa Fleury, co-fondatrice d’Ordalie.tech ;
  • Anne-Cécile Sarfati , ancienne Avocate, ancienne rédactrice en chef de Elle ;
  • Sophie Le Calvez, ancienne directrice fiscale, consultante, management de transition, coach professionnelle.

Portraits de juristes à 5 pattes session n°2 du 6 octobre 2024 :
Sont intervenues :

  • Cécile Russeil, Directrice juridique Ubisoft ;
  • Wendy Kool-Foulon, Directrice RSE et Juridique Groupe Verallia ;
  • Eleïssa Karaj, Directrice Digital Allen & Overy ;
  • Betty Huberman, Directrice de projet SIAJ (Systèmes d’information de l’aide juridictionnelle), ministère de la Justice ;
  • Sumi Saint Auguste, Directrice de la prospective Lefebvre Sarrut.

Portraits de juristes à 5 pattes session n°3 du 6 octobre 2024 :
Sont intervenus :

  • Valentin Tonti, fondateur d’Anomia ;
  • Coline Vuillermet, fondatrice de la legaltech NeoJustice médiation d’entreprise en ligne ;
  • Clémence Lagorce, illustratrice et ancienne avocate d’affaires.

Les Rendez-vous de la Transformation du Droit sont organisés chaque année par Open Law * Le Droit Ouvert et Le Village de la Justice.
Prochaine édition les 26 et 27 novembre 2024 à Paris-Cité des Sciences et de l’Industrie, venez nous y retrouver, les préinscriptions sont ouvertes !

Rédaction du Village de la Justice.

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