Léonine a écrit :Par ailleurs, pour mémoire le rapport Darrois préconise une période transitoire de 8 ans permettant à certains juristes d'entreprise en poste d'accéder au statut d'avocat en entreprise (et non pas au statut d'"avocat de plein exercice" pouvant s'installer à son compte à son gré - c.à.d.en libéral, comme la passerelle actuelle le permet).
- Le juriste d'entreprise devenu avocat en entreprise gardera t-il la possibilité d'accéder un jour à l'exercice en libéral? Rien n'est moins sûr.
Le rapport Darrois laisse penser que la nouvelle passerelle a vocation à annuler et remplacer la passerelle actuelle vers l'exercice en libéral, et d'ailleurs les avocats y sont hostiles pour la plupart (perçue comme source de concurrence dangereuse).
Vu la longueur et l'instabilité des carrières qui nous attendent, abandonner aujourd'hui la possibilité de s'installer un jour à son compte pour exercer le seul métier que l'on a jamais exercé serait suicidaire.
Léonine a écrit :Surtout si l'on sait que les juristes d'entreprises sont bien placés pour demander la création d'un statut de "Conseils Juridiques" européens bien distinct et concurrent des avocats, ce qui aurait le mérite d'apporter aux usagers du droit un contre-pouvoir salutaire face à l'attitude prédatrice d'une certaine mouvance de la "corporation de la robe" qui est en train de dépasser la ligne rouge.
Il me semblait justement que l'on s'orientait vers une passerelle à double détente :
1) la passerelle "traditionnelle" devait être maintenue. J'entends par là qu'après 8 années d'activité, un juriste d'entreprise pourrait toujours demander par équivalence le titre d'avocat de plein exercice (de mémoire, il ne me semble pas avoir lu quoi que ce soit en sens opposé dans le rapport Darrois);
2) mais il serait en outre instauré une passerelle temporaire permettant aux juristes d'entreprise actuels de poursuivre leur métier sous le nouveau titre d'avocat en entreprise (selon des critères beaucoup plus souples que ceux de la passerelle "traditionnelle"). Cette mesure visant à préserver les intérêts des juristes actuels (ni plus ni moins), il serait logique qu'elle ne remplace pas la passerelle "traditionnelle", et d'autre part qu'elle ne confère pas le titre d'avocat de plein exercice (qui resterait accessible via la seule passerelle "traditionnelle").
Léonine a écrit :J'ai pris le temps de faire la synthèse écrite des positions officielles comme officieuses des principales parties prenantes au projet de rapprochement (tâche fastidieuse mais il fallait bien que quelqu'un finisse par le faire...)http://darrois-commission-desarroi.over-blog.com/![]()
Et non, désolée, nous n'allons pas vers la passerelle à double détente que vous évoquez plus haut mais plutôt vers une passerelle unique réservée aux titulaires du CAPA, aux avocats étrangers inscrits sous leur titre d'origine, et aux directeurs juridiques, et conditionnée à l'accord de l'employeur(car le MEDEF et le patronat en général ne lâcheront jamais ce point) Quant aux autres juristes (experts comptables, collectivité, associations, cabinet etc) leur sort est encore plus incertain.
Léonine a écrit :En réalité, la réforme va permettre aux cabinets anglo-saxons et à une poignée de gros cabinets d'affaires français comme Gide de se développer davantage en récupérant le juteux marché "In House".
Léonine a écrit :Quant à la réforme de 91, Il me semble qu'elle avait été souhaitée unilatéralement par les avocats (encore une fois, afin d'étendre leur champs d'activités et leur monopole) et qu'elle n'a jamais bien pris : si les usagers du droit, que l'on a d'ailleurs pas consultés à l'époque, continuent à penser que les avocats sont cantonnés au contentieux/judiciaire et recherchent encore des "conseillers juridiques" dans les pages jaunes, c'est qu'il existe de bonnes raisons, un besoin à satisfaire et que c'est justement la fusion des professions qui a été la véritable source de confusion.
Léonine a écrit :Quand aux petits soucis d'inscription des cabinets du Magic Circle (et autres anglo-saxons) à Paris avant 91, je ne crois pas que ça les ait empêché de prospérer pour autant, que je sâche (mais votre remarque me fait penser que la réforme de 91 a été faite pour eux?).
Léonine a écrit :Par ailleurs, [les anglo-saxons] opèrent eux-mêmes la distinction entre solicitor et barrister (à part les américains), donc ne devraient pas éprouver tant de difficulté à appréhender la notion de "Conseiller juridique". Par ailleurs, il semble aussi qu'ils ne seraient pas défavorables à la création d'un statut soumis à une déonthologie plus adaptée à la pratique de Conseil.
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