Syndrome d'aliénation parentale et/ou aliénation parentale. Par Jacqueline Phélip

Syndrome d’aliénation parentale et/ou aliénation parentale.

Par Jacqueline Phélip

16863 lectures 1re Parution: Modifié: 4.7  /5

Explorer : # aliénation parentale # diagnostic erroné # influence judiciaire

Alors que des inconnues fondamentales demeurent, non seulement sur la nature même de ce concept, mais également sur l’étiologie, les critères de diagnostic, l’étendue et le traitement, un lobby de plus en plus actif essaye d’introduire le syndrome d’aliénation parentale (SAP) dans la sphère judiciaire, en multipliant colloques et « formations » de magistrats et autres personnels judiciaires.

-

Les auteurs d’articles promouvant le SAP et/ou aliénation parentale et souhaitant son introduction dans les nosographies internationales, se réfèrent systématiquement à Richard Gardner, son inventeur, à ses thèses et ses critères de diagnostic. Le ton de ces articles est le plus souvent péremptoire, définitif, ne laissant aucune place, pour un observateur non averti, à la moindre incertitude ou au moindre doute. Un article du psychiatre Jean-Marc Delfieu, qui est expert près des tribunaux en est l’illustration (revue « Expert », 2005), mais aussi l’article de la revue « Annales Médico-Psychologiques » (2009) intitulé « Aliénation parentale : vers la fin du déni ? », du docteur Paul Bensussan qui est aussi expert près des tribunaux.

On peut en dire autant de la thèse de B. Goudard, étudiante en médecine générale, qui a bénéficié d’une large promotion. Pourtant cette thèse, pour ceux qui connaissent le milieu universitaire médical, s’illustre par une absence de recherche et des démarches scientifiques minimales, qu’on serait en droit d’attendre d’une thèse présentée comme une référence scientifique.
L’utilisation de ce concept, en l’état actuel des connaissances, a généré aux USA des centaines d’erreurs de diagnostic qui ont mis les enfants en danger, et nous commençons à suivre le même chemin.

Le professeur de psychiatrie Paul Fink, ancien président de l’APA (American Psychiatric Association) et directeur du Leadership Council on Mental Health, déclarait : “ Je suis très inquiet en ce qui concerne l’influence que Gardner et sa pseudo-science peuvent exercer sur les tribunaux…. Une fois que le juge admet le SAP, il est facile de conclure que les allégations d’agressions sont mensongères et les tribunaux attribuent la garde des enfants à des agresseurs présumés ou avérés.” ( Bruch 2006).

Dans un article du « The Huffington Post » daté du 20 janvier 2011, Joan Dawson fait part d’un cas récent où une mère, refusant de confier son bébé de neuf mois à son père car ce dernier avait menacé de le tuer, et demandant des visites supervisées, fut soupçonnée par le juge de commencer une « aliénation parentale ».

Dès le premier jour de garde accordé par le tribunal, le père disparut avec l’enfant, et les deux furent retrouvés morts dix jours plus tard.

Vous pouvez prendre connaissance de l’article complet en cliquant sur le lien ci-dessous :


Avertissement de la Rédaction du Village de la Justice :
L’expression du "Syndrome d’aliénation parentale" et l’usage du concept sont fortement déconseillés au niveau européen (Textes adoptés - La conséquence des violences conjugales et des droits de garde sur les femmes et les enfants - Mercredi 6 octobre 2021 ).
Au niveau français, une note d’information mise en ligne sur le site intranet de la direction des affaires civiles et du Sceau du ministère de la Justice, informe les magistrats du caractère controversé et non reconnu du syndrome d’aliénation parentale (voir à ce sujet : Syndrome d’aliénation parentale-Réponse du Ministère de la justice publiée le 12/07/2018 ).
Dans la continuité de cette note d’information de mars 2018 adressée aux Magistrats, une réponse du ministère de la Justice datée du 12 décembre 2024 rappelle que le syndrome ne fait pas l’objet de consensus médical, qu’il n’est pas reconnu par l’OMS et que les magistrats ont la possibilité de recourir à d’autres dispositifs pour garantir la protection et l’intérêt de l’enfant tels que les concepts de « conflit de loyauté », de « conflit parental ou d’emprise » dont l’assise scientifique n’est pas controversée. Merci de tenir compte des réserves exposées ci-dessus, cette expression étant ici employée sous la seule responsabilité de l’auteur.

Jacqueline Phélip, Présidente de l’association L’Enfant d’abord.
http://www.lenfantdabord.org/
association chez lenfantdabord.org

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

176 votes

Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion (plus d'infos dans nos mentions légales).

A lire aussi :

Village de la justice et du Droit

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, RH, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 156 550 membres, 28198 articles, 127 292 messages sur les forums, 2 600 annonces d'emploi et stage... et 1 500 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• 1er Guide synthétique des solutions IA pour les avocats.

• [Dossier] Le mécanisme de la concurrence saine au sein des équipes.




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs