Rappelons tout d’abord le principe : Le client paye ce qu’il estime être le juste prix d’un service, ou ce qu’il souhaite et peut en tous cas payer. C’est donc parfois un peu "payez ce que vous pensez que ça vaut", parfois "payez ce que vous pouvez"...
Maître Pierre Redoutey, avocat à Tournus, spécialiste en droit immobilier, a sauté le pas en mai 2009. Quel bilan en tire t-il ?
Après 2 ans de mise en pratique du « Pay What You Want », quel bilan
tirez-vous ?
"Une satisfaction et aussi un constat, celui qu’un tel mode de rémunération, en raison de son caractère incertain, doit être mis en oeuvre par un avocat travaillant seul et ayant peu de frais fixes."
Est-ce significatif dans votre chiffre d’affaires ?
"Non car la mise en place du PWYW s’est accompagnée d’un abandon de la postulation et d’une grande partie de la rédaction d’actes. J’ai conservé la consultation et l’examen d’actes, pour des clients tous entrés en contact via mon site internet.
Un chiffre d’affaires a remplacé celui d’avant 2009/2010. Les niveaux sont identiques."
Avez-vous été surpris par les montants proposés ?
"Rarement. J’ai eu quelques propositions (acceptées) très faibles. Je pense trois ou quatre.
Un même nombre de propositions ont été faites et que j’ai jugé élevées, dans le sens où, selon un mode classique de rémunération, ma demande aurait été inférieure."
Qu’en ont pensé vos clients ?
"Il s’agit de nouveaux clients pour des consultations et me contactant grâce à et via mon site. Ils étaient informés du PWYW. Certains étaient dans l’embarras pour faire une proposition. Mais d’une façon générale, je n’ai pas constaté de blocage. "
Pensez-vous avoir attiré de nouveaux clients ?
"J’ai changé de clientèle. Bien entendu j’ai continué et continue à suivre les quelques dossiers en cours à mon cabinet depuis deux ans avec une rémunération horaire.
Le changement n’a permis de faire presque à temps plein ce que je préfère dans mon métier, la consultation. Le PWYW est un accompagnement, je pense logique, de ce type de travail. C’est aussi une publicité à fort impact."
Autre article publié récemment sur le même sujet, que nous vous invitons à consulter : "Information juridique vs Consultation juridique", qui concerne la même formule mais appliquée à l’information juridique préalable à la consultation juridique.