Se marier ou divorcer avec un(e) étranger(e) : démarches, traductions et aspects juridiques.

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1re Parution: Modifié le : 4.97  /5

Dans un monde de plus en plus globalisé, les histoires d’amour ne connaissent plus de frontières.
Mais lorsqu’il s’agit de formaliser une union ou de mettre fin à un mariage avec un(e) ressortissant(e) étranger(e), les procédures deviennent nettement plus complexes.
Entre les démarches administratives, les traductions de documents officiels et les subtilités juridiques, mieux vaut être bien préparé.

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Se marier avec un(e) étranger(e) : les démarches à suivre

Où se marier : en Belgique ou à l’étranger ?

La première question à se poser est le lieu du mariage. Vous pouvez choisir de vous marier :
• en Belgique, devant l’état civil ;
• dans le pays d’origine de votre partenaire ;
• ou dans un autre pays tiers.

Chacun de ces choix implique des procédures différentes, notamment pour la reconnaissance du mariage en Belgique.

Les conditions à respecter

Pour se marier en Belgique, au moins l’un des deux futurs époux doit :
• être belge ;
• ou être inscrit dans un registre de la population, registre des étrangers ou registre d’attente en Belgique.

Les deux partenaires doivent également être majeurs et consentants, ne pas être déjà mariés ou liés par un partenariat reconnu, et ne pas être trop proches sur le plan familial (inceste interdit).

Les documents nécessaires

Les futurs époux doivent remettre à l’administration communale :
• une copie de l’acte de naissance ;
• une preuve de célibat ou de capacité matrimoniale (délivrée par le pays d’origine) ;
• une copie du passeport ou de la carte d’identité ;
• une preuve de domicile.

Si votre partenaire est étranger(e), la plupart de ces documents devront être traduits, légalisés ou apostillés selon les conventions internationales.
Il est essentiel de faire appel à un traducteur assermenté pour ces traductions, car seules les traductions officielles seront acceptées par l’administration belge.

Le mariage à l’étranger

Si vous choisissez de vous marier dans le pays d’origine de votre partenaire, vous devrez ensuite entamer une procédure de transcription en Belgique pour que le mariage soit reconnu. Cela implique de fournir une copie de l’acte de mariage (légalement traduit et apostillé) à l’administration communale.

Traductions officielles : une étape incontournable

Les documents étrangers doivent :
1. Être rédigés en français, néerlandais ou allemand, selon la région ;
2. Être traduits par un traducteur juré reconnu par les autorités belges ;
3. Parfois être apostillés ou légalisés pour garantir leur authenticité.

Les traductions sont exigées pour :
• actes de naissance,
• actes de divorce antérieurs,
• certificats de capacité matrimoniale,
• jugements de tribunal,
• ou tout document administratif étranger lié à l’état civil.

Le mariage avec un(e) étranger(e) et le droit de séjour

Le mariage ne donne pas automatiquement droit à la nationalité ou à un séjour illimité. Il existe des conditions strictes pour que votre conjoint(e) obtienne un titre de séjour, notamment :
• vivre effectivement ensemble en Belgique ;
• prouver la réalité de la relation (visites, photos, conversations, etc.) ;
• disposer de moyens financiers suffisants ;
• avoir une assurance maladie.

Attention : l’Office des étrangers peut refuser le séjour si le mariage est considéré comme "fictif".

Divorce avec un(e) étranger(e) : que faut-il savoir ?

Où divorcer ?

Si le couple vit en Belgique, la justice belge est généralement compétente, même si l’un des deux partenaires est étranger. Toutefois, dans certains cas, il est possible de divorcer dans le pays d’origine de l’un des conjoints. Ce choix dépend :
• du lieu de résidence des époux,
• de leur nationalité,
• et des conventions internationales en vigueur.

Types de divorce possibles

Comme pour tout couple, plusieurs formes de divorce existent en Belgique :
Divorce par consentement mutuel, si les deux époux sont d’accord sur tout ;
Divorce pour désunion irrémédiable, en cas de conflit ou de mésentente durable.

Dans le cas d’un couple mixte, le divorce par consentement mutuel est souvent à privilégier pour éviter les procédures longues et coûteuses dans plusieurs pays.

Conséquences juridiques internationales

Se pose ensuite la question de la reconnaissance du divorce à l’étranger. Si le divorce est prononcé en Belgique, il devra être reconnu dans le pays d’origine de l’ex-conjoint(e) pour produire ses effets (notamment concernant la pension alimentaire, la garde des enfants ou le droit au remariage).

Cela implique souvent :
la traduction du jugement de divorce ;
• une procédure d’exequatur ou de reconnaissance automatique, selon les accords entre les pays.

Ces démarches nécessitent généralement les services d’un avocat spécialisé en droit international de la famille pour éviter les conflits de juridiction.

Garde des enfants et pension alimentaire

Si des enfants sont nés du mariage, la question de la garde devient plus complexe quand l’un des parents est étranger. Il faut alors statuer sur :
• la résidence principale de l’enfant ;
• les droits de visite transfrontaliers ;
• le versement d’une pension alimentaire.

Conflits transfrontaliers

Dans le cas où l’un des parents souhaite retourner dans son pays avec l’enfant, cela peut donner lieu à un conflit d’enlèvement parental international. La Convention de La Haye de 1980 encadre ce type de situation, mais la procédure reste longue et délicate.

Un accompagnement juridique spécialisé est ici indispensable.

Conseil : se faire accompagner

Par un traducteur officiel

Pour éviter que votre dossier ne soit rejeté pour des raisons purement administratives, ne négligez jamais la qualité des traductions. Même une petite erreur peut bloquer la procédure pendant plusieurs semaines.

Faire appel à un traducteur professionnel, reconnu par les tribunaux belges, garantit :
• une traduction conforme aux normes ;
• une reconnaissance par les autorités ;
• une livraison rapide et fiable.

Par un avocat spécialisé

Mariage ou divorce international rime avec complexité. Les lois varient d’un pays à l’autre, et les conflits de juridiction sont fréquents. Contacter un avocatspécialisé en droit de la famille internationale pourra vous aider à :
• choisir le bon pays pour entamer une procédure ;
• protéger vos droits (pension, garde, patrimoine) ;
• faire reconnaître votre mariage ou divorce à l’étranger.

A retenir

Se marier ou divorcer avec un(e) étranger(e) est une aventure qui mêle amour et complexité administrative. Entre les traductions officielles, les conditions de séjour, les procédures judiciaires et la reconnaissance internationale des actes, chaque étape doit être abordée avec rigueur.

Pour traverser ces moments importants de la vie sereinement, il est essentiel de s’entourer de professionnels compétents, tant pour la traduction des documents que pour l’accompagnement juridique. En anticipant les démarches et en respectant les règles, vous éviterez les mauvaises surprises et poserez les bases d’une vie de couple ou d’une séparation dans les meilleures conditions possibles.

Crédit images : Shutterstock.

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