À partir du témoignage d’une dizaine d’étudiants en droit en Licence et en Master, nous vous proposons ici, une sorte de capture d’écran de l’usage de l’IA en cette fin d’année universitaire. L’IA ne cesse de se développer et induit dans le même temps une transformation rapide (voire forcée) dans nos pratiques professionnelles, le Village de la Justice continuera de vous tenir informés des nouvelles pratiques à venir.
Les enseignements tirés des différents témoignages.
L’iA pour quels usages ?
Parmi les témoignages, on peut voir que les étudiants n’ont pas tous la même agilité face à l’IA. Certains s’en servent de façon régulière, d’autres avec plus de parcimonie. Dans tous les cas, ils font de cet outil un usage très diversifié.
Au départ, certains ont utilisé l’IA pour faire leurs exercices maison (commentaire d’arrêt, cas pratiques, dissertation...) à leur place, mais face à des résultats médiocres, ils en sont venus à des applications plus pragmatiques et pratiques.
En voici les utilisations les plus récurrentes :
- aide à la recherche,
- aide raisonnement, à la structuration de ses idées,
- aide à la vulgarisation : explication du cours/ reformulation de notions juridiques complexes,
- création de support visuel (ex : tableau comparatif, carte mentale,...),
- synthèse de cours,
- résumé de jurisprudence,
- création de problématiques,
- structuration de plans,
- création de la structure de fiche de révision,
- organisation d’un planning de révision.
Les IA utilisées par les étudiants.
La plupart d’entre eux utilisent plusieurs IA, et ce, en fonction de leur besoin (synthèse, création de QCM, aide à la structuration...). Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients.
Plusieurs étudiants ont cité l’IA Ordalie, cette dernière leur est bien utile, car c’est une intelligence artificielle de recherche et rédaction juridique, entrainée avec ses propres modèles d’IA spécialisés en droit français.
Ci-dessous, les IA utilisées par le panel d’étudiants interrogés :
- ChatGPT ;
- Le Chat ;
- Claude.AI ;
- Gemini ;
- Google IA Studio ;
- Gamma ;
- Ordalie ;
- NetbookLM ;
- OpenIA ;
- DEEPseek ;
- Perplexity AI.
Leurs bonnes pratiques.
La majorité s’accorde pour dire que l’IA est un outil fabuleux, qui peut faire gagner du temps (à condition de savoir s’en servir), c’est une excellente aide pour intensifier ses idées. Mais, elle ne doit rester qu’un outil d’aide à la création, elle ne doit pas remplacer l’étudiant.
Voici leurs conseils principaux :
- se renseigner et se former à l’IA,
- expérimenter différents types d’IA,
- être actifs face à l’IA pour conserver ses capacités d’analyse et son esprit critique,
- piocher parmi les idées développées par l’IA et compléter par ses propres connaissances,
- ne pas copier-coller bêtement, mais s’approprier l’information en donnant ses propres sources.
Les craintes et freins dans l’usage de l’IA.
Parmi les témoignages recueillis, certains étudiants revendiquent un usage modéré de l’IA ou relatent un rejet total de l’IA de la part d’étudiants de leur connaissance. Cette attitude s’explique en partie pour les raisons suivantes :
- l’incidence très négative de l’usage de l’IA sur l’environnement (chaque requête est très énergivore),
- une crainte de perdre ses capacités d’analyse juridique,
- inégalité devant l’accès à l’outil du fait d’une différence dans l’agilité numérique ou l’usage payant ou gratuit de l’outil,
- crainte de devenir dépendant à l’IA et ne plus savoir faire sans,
- perte de temps (mauvais prompts ou vérification des informations fournies par l’IA) ;
- manque de pertinence des résultats.
Conclusion.
Au regard de ces témoignages, on constate une perception assez lucide de la part des étudiants vis-à-vis de l’IA. Si cette dernière peut être un réel outil facilitateur, son usage ne doit pas devenir une fin en soi, notamment pour des raisons environnementales, intellectuelles, éthiques ou d’égalité face aux outils mis à disposition.
L’IA ne les laisse pas indifférents, et que ce soit auprès des enseignants comme des étudiants, il n’existe pas (encore ?) de consensus quant à son usage, même s’ils se rendent compte que l’IA a déjà une influence sur leur vie professionnelle future et qu’ils ne peuvent plus faire comme si elle n’existait pas, ou faire sans.
Témoignages d’étudiants en Droit recueillis par le Village de la Justice.
Retrouvez l’ensemble des témoignages dans le livret ci-dessous :