Sélection de l'été : Mausolée de l'amour, le monastère royal de Brou fascine...

Sélection de l’été : Mausolée de l’amour, le monastère royal de Brou fascine...

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Dans la Sélection du Magazine Libéralis... Thème "Culture / Lieu d’exception"...

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Cet article est proposé par le nouveau Magazine "Liberalis"...
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Monastère royal de Brou © Franck Paubel CMN

(Culture / Lieu d’exception) : Mausolée de l’amour, véritable Taj Mahal bressan, le monastère royal de Brou fascine, tant par la beauté et la finesse de son architecture que par son histoire. Voici le chef-d’œuvre d’une fille d’empereur, d’une grande princesse de l’Europe du XVIe siècle.

Par Jean-Louis Roux-Fouillet

Situé dans l’Ain, à Bourg-en-Bresse, chef-d’œuvre du gothique flamboyant, le monastère royal de Brou réunit l’excellence d’un monument historique national et la richesse d’un musée municipal des Beaux-Arts. Il forme par cette double identité un ensemble patrimonial, artistique et culturel d’une grande diversité et modernité. Le monastère royal de Brou est autant un témoin de l’Histoire qu’un acteur de son temps.

Il est le reflet de l’audace et de la personnalité exceptionnelle de sa fondatrice, une figure féminine marquante du début de la Renaissance : Marguerite d’Autriche (1480-1530). À la fois édifice monastique, temple du souvenir d’un amour éternel, écrin somptueux pour trois tombeaux princiers, le monastère est aujourd’hui un lieu culturel à part entière.

À la mort prématurée du duc de Savoie Philibert le Beau, son troisième mari, Marguerite l’audacieuse impose à son entourage, et contre l’avis de tous, le lancement d’un ambitieux chantier à Bourg-en-Bresse et obtient l’aval du pape Jules II. Déjà répudiée et désormais veuve pour la seconde fois, Marguerite d’Autriche n’a que 24 ans. Pour conjurer le sort, elle reprend à son compte une promesse non accomplie de sa belle-mère Marguerite de Bourbon qui avait fait vœu, pour assurer la guérison de son mari, d’édifier un nouveau monastère à Brou.

Monastère royal de Brou, l’un des cloîtres © David Bordes CMN

Marguerite d’Autriche a conçu et pensé le monument dans les moindres détails, avec la complicité d’artistes et d’ouvriers français, italiens, souabes (Allemagne), bourguignons, lyonnais, flamands et de son architecte bruxellois Louis van Boghem. En hommage à son mari, l’emblème du couple, les initiales P et M entrelacées, envahit le monument dans ses moindres recoins et inscrit leur union dans la pierre. Elle y consacre une grande partie de sa fortune. Les plans s’inspirent de la splendeur de l’architecture flamande du XVIe siècle. Tout à la fois nécropole royale et monastère desservi par des moines Augustins, le monument est également conçu comme une résidence princière.

Toiture monastère royal de Brou © Franck Paubel CMN

Les bâtiments monastiques ont toujours suscité l’admiration dans toute l’Europe, par leur ampleur et leur beauté. Ils forment un ensemble unique sur plus de 6 000 mètres carrés. Véritable cité idéale, les trois cloîtres des bâtiments monastiques sont caractérisés par leurs usages : celui des hôtes, celui des moines et celui des commis, offrant le reflet de la société de l’Ancien Régime, entre noblesse, clergé et tiers-état.

Les tombeaux © Franck Paubel CMN

L’église est un joyau unique en France de style gothique flamboyant flamand du début du XVIe siècle, avec sa haute toiture de tuiles vernissées « à la bourguignonne ». A l’intérieur, outre un magnifique jubé en dentelles de pierres, trois impressionnants tombeaux s’offrent au regard. Celui de Marguerite de Bourbon, au sud, entouré de petits amours portant ses armoiries et les tombeaux monumentaux du couple le plus célèbre de notre destination : Marguerite d’Autriche au nord et Philibert le Beau au centre. Le prince apparaît vêtu de son armure, entouré de putti (angelots nus et ailés). Le caveau de la princesse évoque, quant à lui, un lit à baldaquin. En fait, les corps sont enterrés sous le chœur, dans un même caveau scellé.

Le monastère royal de Brou possède des collections permanentes d’une grande diversité, offrant à ce monument historique une dimension résolument moderne. Les collections se composent en effet d’un bel ensemble d’art des anciens Pays-Bas. Elles se sont enrichies au fil du temps par l’apport de divers courants picturaux du XIXe siècle et du XXe siècle. Aujourd’hui, elles comptent une quantité importante de peintures abstraites et contemporaines qui font de Brou un monument étonnant.

Le visiteur peut ainsi croiser dans l’ancien réfectoire des moines des sculptures médiévales dont une superbe Vierge à l’Enfant romane du XIIe siècle, l’une des plus anciennes œuvres des collections. Mais encore, autour de la figure de Marguerite d’Autriche, s’est constituée une vaste collection de peintures du XVIe siècle, majoritairement flamandes. La collection de peintures du XVIe au XVIIIe siècle quant à elle, est essentiellement française, italienne, flamande et néerlandaise. Elles sont complétées par des meubles Renaissance, dont certains exceptionnels. Les ensembles de faïences de Meillonnas et d’horlogerie sont également remarquables.

Intérieur du Musée ©MRB Serge-Buathier CMN

Pour le XIXe siècle, le musée possède l’une des plus riches collections d’art
« troubadour » à la postérité immense. Le paysage est également présent avec la superbe Gardeuse de vaches de Jean- François Millet, peinte un an avant le célèbre Angélus, mais aussi à travers les œuvres d’artistes comme Maurice Utrillo.

À noter aussi, l’incroyable tableau des Athéniens livrés au Minotaure dans le labyrinthe de Crête, de Gustave Moreau. Gustave Doré est lui aussi présent dans les collections puisqu’il a vécu dans sa jeunesse à Bourg-en- Bresse, où il publie ses premières lithographies. Le musée conserve l’un des fonds les plus importants du grand illustrateur, également peintre et sculpteur.

Ainsi, par cette collection d’une grande diversité, le monastère royal de Brou se place à la fois en témoin du passé et en acteur de son temps.

Monastère royal de Brou, 63 boulevard de Brou, 01000 Bourg-en-Bresse
Plus d’informations : www.monastere-de-brou.fr

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