LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour à Tous,

Voilà ma situation: Une maîtrise en droit en Angleterre (en Erasmus), un LLM aux USA, et pour finir de m'endetter un master en Ecole de Commerce. Avec tout ça, impossible de décrocher un premier emploi...Je dois forcément mal m'y prendre...
Vous qui êtes en poste, qui êtes aussi en recherche d'emploi, ou peut-être même qui recrutez, quels conseils me donneriez vous? Je me suis spécialisée dans les affaires internationales , ce qui n'est peut-être pas le choix le plus judicieux. Faut-il changer de voie? Faut-il cibler les cabinets plutôt que les entreprises comme je le fais actuellement?
Faut-il que je passe par la case CRFPA? Annonces ou candidature spontanées? Quelles entreprises donnent une chance aux débutants?
Je suis ouverte à tous les conseils. Je cherche depuis Mai 2004 et je n'ai eu que deux entretiens pour des postes juridiques. (Pour ce qui est du secrétariat, je ne tape pas assez vite )

Merci d'avance.

Et vous avez quoi comme cursus en droit français?

Quelles sont vos cibles dans vos recherches (postes, entreprise ou cabinet...) ?

Bonsoir Hervé
Merci de ton intérêt.
En droit français, l'Université Bordeaux IV jusqu'à la Licence et une maîtrise en droit européen et comparé par équivalence sur présentation d'un mémoire.

Pour ce qui est des cibles, j'élargis de plus en plus. Je cible les entreprises à dimension internationale en priorité, mais j'essaye d'être ouverte. J'ai aussi contacté les banques. Je réponds aussi aux offres de type juriste d'affaires, juriste junior mais il faut toujours au moins deux ou trois ans d'expérience. Je postule aussi pour des postes de paralegal ou de secrétariat juridique
Je ne suis pas sûre de viser juste.

Je ne voudrais pas être pessimiste ou indiscret, mais pourrions-nous savoir pourquoi vous n'avez pas fait de 3e cycle de droit français?

Sans parler d'arme absolue, c'est un passage quasi obligé d'après ce que j'ai pu voir en terme de recrutement. Dans ce contexte, le CRFPA peut être une bonne compensation.

Vouspourriez alors tenter de cibler les cabinets plus ou moins spécialisés en affaires internantionales. Pour les entreprises, je crains que sans expérience ni DESS, votre LLM bien que surement très intéressant ne soit pas suffisant.

pour un jeune diplômé.

Le meilleur atout après les diplômes, c'est l'expérience. Mieux vaut un bon stage que 20 diplômes.

Ce qui n'est pas sans poser de problème aux débutants : il faut tomber sur une entreprise qui veuille prendre le temps de te former en étant sûre que tu ne vas pas leur "claquer dans les doigts" au bout de 6 mois. L'oiseau rare, quoi !

Les recruteurs ne sont pas à un paradoxe près : d'un côté ils veulent des diplômes qui leur assurent le "standing" du candidat, et d'un autre côté ils se méfient des cursus à rallonge surtout s'ils n'ont pas été consolidés par des stages significatifs (= syndrome de l'étudiant perpétuel).

Si je peux me permettre quelques conseils :

- 5 mois de recherche ce n'est pas long, mais il ne faut pas dépasser les 8-9 mois sans activité, après cela commence à faire tâche sur un CV

- ne pas hésiter à sauter sur les jobs non-spécifiquement juridiques mais qui peuvent néanmoins s'y rattacher (ex. secrétariat, recouvrement, rédacteurs, piges dans les journaux spécialisés, cours de droit, intérim, etc...) Aucun recruteur ne te reprochera d'avoir pris un job alimentaire, au contraire ! Tu gagnes ta vie, tu prouves ton autonomie et tu apprends le fonctionnement...de l'entreprise.

- ne pas s'encroûter dans ce job : continue à chercher en parallèle !

- ne pas s'isoler dans la recherche et parler de sa recherche autour de soi

Pour mon expérience personnelle :

J'ai fait un stage de + de 6 mois l'année de mon DESS, après une promesse d'embaûche. Pas de chance, l'entreprise a été rachetée avant la fin de mon stage, adieu ma promesse d'embaûche

Recherche pendant 4 mois : je trouve un poste comme assistante juridique d'un avocat (très belle adresse à Paris près de l'Etoile). Je claque la porte au bout de 15 jours : LE GRAND avocat en question était bourré à partir de 16h, exigeait que je reste jusqu'à 22h et m'envoyait les dossiers dans le nez. Au passage, il m'a envoyé bouler, en me disant que sans expérience je valais tout juste 3000 F/mois sur le marché du travail (à bon entendeur !

Immédiatement, j'ai retrouvé un poste au service recouvrement chez XEROX. Job ingrat et casse-pied, mais ô combien formateur !

Quatre mois après, suite à une candidature spontanée envoyée 6 mois plus tôt, je trouve un boulot de juriste à la CCIP (ouais! ), mais en CDD à mi-temps (zut! ). Tant pis, je prends ! Je comble mon mi-temps en travaillant dans une bijouterie (où je gagnais plus).

Finalement, un client de la bijouterie me signale qu'il va quitter son poste de juriste pour passer le CRFPA. Bien sûr, je saute sur l'occasion, j'obtiens le job et cela fait 5 ans que j'y suis

Bon courage et désolée pour la longueur

Bess

BESS votre parcours est rassurant pour tout jeune diplômé !
Effectivement il ne faut pas attendre le poste de juriste parfait sinon on peut attendre longtemps mais ne pensez-vous pas qu'un recruteur puisse reprocher au candidat ces expériences alimentaires (dévalorisation du diplôme, oubli des connaissances juridiques, expériences "inutiles") ?
Il est difficile de valoriser ce type d'expérience, rattachée au domaine juridique mais pas vraiment, auprès des recruteurs parfois (je suis bien placée pour le savoir) ...
Mais je suis d'accord avec vous il vaut toujours mieux rester en activité à condition de chercher activement à côté et de ne pas s'embourber dans un poste qui n'a rien à voir avec nos aspirations premières (ce qui n'est pas toujours évident).

Evidemment, il vaut mieux des expériences variées dans le domaine juridique !

De toute façon quitte à se déqualifier, autant le faire en gagnant un peu d'argent, plus tôt que se morfondre chez soi en attendant le miracle.

En fait, on ne se déqualifie pas tant que cela : on apprend à lire le jeu des entreprises, à savoir composer avec les exigences d'une équipe à se débrouiller dans des domaines où l'on y connaît rien, expérience autrement plus utile que de connaître la dernière jurisprudence en PI ou le dernier décret machin-chose, qu'il sera toujours temps de bachoter au moment venu.

C'est déjà dur de trouver un emploi de juriste, alors si on commence à faire la fine bouche sur les spécialisations .

Je ne suis pas encore une vieille "routarde", mais il faut admettre que j'ai bien changé ma façon de considérer le travail de juriste depuis l'époque où je suis sortie de la fac avec mon DESS en poche.

De plus, je me rends compte aujourd'hui à quel point on ne sait rien en sortant de la fac. C'est comme si on avait appris à nager en piscine et que tout à coup on nous lâche en pleine mer. Ce n'est qu'après plusieurs mois de panique qu'on refait surface et que les connaissances reviennent.

Et souviens-toi : un employeur ne veut pas que tu lui fasses un cours de droit, que tu lui pondes un rapport de 20 pages, certes très brillant, mais parfaitement improductif, que tu lui récites par coeur le Code Civil, il veut que tu lui rédiges des contrats qui sécurisent son business. Heureux encore s'il n'a pas besoin de tes services pour réparer les bêtises qu'il a faites.

Bonne chance
Bess

Evidemment, il vaut mieux des expériences variées dans le domaine juridique !

De toute façon quitte à se déqualifier, autant le faire en gagnant un peu d'argent, plus tôt que se morfondre chez soi en attendant le miracle.

En fait, on ne se déqualifie pas tant que cela : on apprend à lire le jeu des entreprises, à savoir composer avec les exigences d'une équipe à se débrouiller dans des domaines où l'on y connaît rien, expérience autrement plus utile que de connaître la dernière jurisprudence en PI ou le dernier décret machin-chose, qu'il sera toujours temps de bachoter au moment venu.

C'est déjà dur de trouver un emploi de juriste, alors si on commence à faire la fine bouche sur les spécialisations .

Je ne suis pas encore une vieille "routarde", mais il faut admettre que j'ai bien changé ma façon de considérer le travail de juriste depuis l'époque où je suis sortie de la fac avec mon DESS en poche.

De plus, je me rends compte aujourd'hui à quel point on ne sait rien en sortant de la fac. C'est comme si on avait appris à nager en piscine et que tout à coup on nous lâche en pleine mer. Ce n'est qu'après plusieurs mois de panique qu'on refait surface et que les connaissances reviennent.

Et souviens-toi : un employeur ne veut pas que tu lui fasses un cours de droit, que tu lui pondes un rapport de 20 pages, certes très brillant, mais parfaitement improductif, que tu lui récites par coeur le Code Civil, il veut que tu lui rédiges des contrats qui sécurisent son business. Heureux encore s'il n'a pas besoin de tes services pour réparer les bêtises qu'il a faites.

Bonne chance
Bess

Bess, tu parles d'or!!!

Alors pour info, pour vivre, je vais faire des ballotins de chocolats pour les fêtes. Si ça c'est pas une expérience enrichisssante...

Wwaouuuuuuuuuuuu, Bess, ton parcours est MAGIQUE!!!!!!
Il ressemble aux rêves que je fais toutes les nuits...
Ca, ça donne de l'espoir!!