LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Je suis actuellement dans la phase orale du concours cassin qui nous enseigne l'art de plaider.
Je me remets donc à vos conseils juridiques quant à l'attitude à avoir dans un tel exercice. Quelles sont les formalités? Les mots et termes appropriés lorsqu'on s'adresse à la Cour?Dois- je m'entrainer tout d'abord sans support papier ?
Avec tous mes respects,
Anne Charlotte CHEZE

Bonjour,
Votre sujet étant resté sans réponse, voici une proposition.
Pour avoir participé à la conférence du stage de la cour de cassation, qui est finalement un concours de plaidoirie d'un bon niveau, où certains sujets concernent une plaidoirie effectuée devant la CEDH, voilà ce que je proposerais :

commencer l'introduction par une phrase d'accroche, en relation avec le sujet, une citation d'un auteur célèbre (on peut penser à Victor Hugo, Montesquieu, et d'autres...).
Puis à partir de cette citation ou autre type d'accroche, on amène le sujet en l'approfondissant : intérêt, problématique, éventuellement exposé historique, si le sujet a trait à une situation concrète, exposé des faits, de la procédure.

Puis en fin d'introduction, interpeler la Cour en annonçant le plan des différentes parties, par exemple,
C'est pourquoi, Monsieur le Président (ou Madame le Président, selon le cas), Mesdames et Messieurs les Juges (voir combien d'hommes, combien de femmes),
Le requérant vous pose le problème suivant (ou vous demande....).
Pour répondre à cette question, vous devrez examiner les points suivants :
(et annoncer les parties....) :
- En premier lieu :.....
- En second lieu.......
Vient ensuite le corps de la démonstration, partie par partie (la discussion).
La synthèse.... qui mène à la conclusion (péroraison) laquelle peut se terminer par la phrase magique :
"Vous ferez droit à la requête" (ou au contraire : vous rejetterez la requête, si vous plaidez pour un Etat membre).

Mais il n'y a pas de solution unique ; il est souhaitable d'utiliser les techniques de l'éloquence moderne en faisant un discours brillant sur le sujet (tout le sujet, rien que le sujet).
Il n'y a guère de place à l'improvisation, écrivez votre discours sur un support à double interligne, taille de police 14 au moins, puis apprenez-le par coeur en le répétant. Une fois que vous le saurez, vous pourrez soigner les détails de la présentation orale, le ton, l'élocution, les silences ; en contrôlant également la durée de votre exposé.
Cordialement,

Personnellement je pense que L'idéal absolu serait de ne pas l'apprendre par coeur mais d'en connaitre les articulations sur le bout des doigts.

Seulement quelques phrases clés ou formules bien choisies doivent à mon sens être apprise au mot à mot.

L'expérience de plaidoirie montre que l'on est bien plus convaincant car moins dans la récitation en n'apprenant pas son texte mais simplement sa structuration.

Parfois même des formules auxquelles on avait pas pensé viennent se glisser naturellement dans la plaidoirie.

Ceci n'est que mon avis.
Je pense qu'il n'y a pas UNE technique. A chacun de développer la sienne.

Bonjour,

J'ai participé au concours en 2004, et pour les plaidoiries j'avais fait fait des fiches, A4 recto uniquement avec les mots clef (notamment arguments de la partie contraire et contre argument).
Dans la mesure ou ce ne sont que des rectos, pas de bruit et pas de risuqe de perdre le fil.
Sinon, de toute façon il y a profusion de questions de la part du jury donc attention au temps... 45min.

Si tu as des question n'hesite pas!!!

Je tiens à vous remercier pour vos réponses et pour votre aide. La semaine sera difficile et nous avons notamment en face Lyon 3 où nos concurrents sont en M2 de DLF, à l'IEP de Lyon , l'université de Turin , une Université d'Arménie..
Avec tous mes respects.
Anne Charlotte CHEZE

Bonjour,

le concours a t il finalement eu lieu ?
J'avais entendu dire qu'il n'avait pas lieu cette année (cf http://www.concourscassin.eu/modules/myhome/ )

Bon courage et bonne chance !

Majas

Le concours s'est terminé hier.Vos conseils m'ont été très utiles.
Il s'agit de la première édition du concours inter universitaire de plaidoiries "Habeas Corpus".
J'y ai participé en qualité de plaideur aux plaidoiries des 9,10 et 11 mai 2007 .
Turin a gagné , deuxième place Bordeaux et Saint-Etienne se partage la troisième place avec Lyon 3.
Un grand merci à mes professeurs de Saint Etienne et à Lyon 3 pour leur accueil et notamment à M. le Doyen M Fulchiron .
Avec tous mes respects.
Anne Charlotte CHEZE

Je viens de découvrir cette discussion.
Vous ne nous dites pas ce qui a fait les + et les - des participants ?

Est-ce que Turin aurait gagné à cause du sens du tchatch (et donc du beau-parleur ...) quasi-inné des italiens ? !!

Sachant que les gens du Sud-Ouest sont peut-etre pas mal placé dans ce domaine au niveau national ? ! !

à vous lire,

Le concours s'est terminé hier.Vos conseils m'ont été très utiles.
Il s'agit de la première édition du concours inter universitaire de plaidoiries "Habeas Corpus".
J'y ai participé en qualité de plaideur aux plaidoiries des 9,10 et 11 mai 2007 .
Turin a gagné , deuxième place Bordeaux et Saint-Etienne se partage la troisième place avec Lyon 3.
Un grand merci à mes professeurs de Saint Etienne et à Lyon 3 pour leur accueil et notamment à M. le Doyen M Fulchiron .
Avec tous mes respects.
Anne Charlotte CHEZE

J'ai eu la joie de voir l'université de saint etienne plaider à la maison des avocats. Mais a ma grande surprise, le jury intervenait très souvent (je ne pensait pas que c'était possible pendant une plaidoierie), afin de poser les question, qui malheureusement perturbaient beaucoup les plaideurs. C'est bien dommage.

Bonjour à tous,
concernant les interruptions des membres du jury, une précision:

" L’originalité de ce concours consiste à attribuer autant d’importance à la connaissance du Droit européen des droits de l’homme qu’à l’art oratoire lui-même. En effet, contrairement à bien d’autres concours de plaidoiries, les membres du jury, universitaires, magistrats ou avocats, peuvent interpeller les plaideurs à tout moment, afin d’évaluer leur expertise et leur maîtrise des sujets abordés. La capacité de réponse fait donc pleinement partie des aptitudes requises pour prétendre au titre tant convoité de meilleur plaideur. C’est la raison pour laquelle ces derniers sont assistés d’un conseiller juridique, reconnaissable à ses innombrables fiches d’arrêts soigneusement ordonnées.

( http://cee.facdedroit-lyon.com/article. ... article=35 )

Il est vrai en revanche, que nous aurions pu insister sur ce point, le préciser d'avantage.

De fait, pour répondre à la question de savoir ce qui a fait les plus et les moins de chaque équipe, il faut prendre en compte, outre le fond et la forme, la capacité de réponse des plaideurs.

RL