Nos experts vous répondent : "Je ne suis pas sûre d'être faite pour le métier d'avocate..."

Nos experts vous répondent : "Je ne suis pas sûre d’être faite pour le métier d’avocate..."

Rédaction du village

Le Village de la justice a réuni pour vous des experts reconnus des professions juridiques à même de répondre à de nombreuses questions liées aux métiers du droit : Votre carrière et ses évolutions, le management de votre cabinet, l’organisation de votre service juridique, les outils à rechercher pour être plus performant (ou moins s’ennuyer avec le quotidien), etc.

Nouvelle question/réponse, au sujet des doutes que l’on peut rencontrer sur son métier et certaines impasses apparentes...

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Une lectrice nous écrit...

"Après plusieurs expériences en cabinet d’avocat, je ne sais pas si je dois perdurer dans cette voie. Je travaille actuellement en cabinet d’avocat mais mon contrat vient d’être rompue après 5 mois (le 1er avait duré 1 an et demi). J’ai deux ans d’expérience et mes compétences juridiques ont été reconnues, pourtant cela n’a pas suffi : Je reconnais ne pas savoir maîtriser mon stress, j’ai du mal à hiérarchiser les tâches (m’organiser calmement, gérer un timing), à gérer la quantité d’information et la vitesse à laquelle le travail doit être fait.
Par ailleurs, dans chaque expérience en cabinet, j’ai vécu des situations difficiles (manque de respect, dénigrement, propos insultants). J’ai du mal à identifier s’il s’agit du métier, ou de ma personnalité qui n’est pas adaptée... En ce sens, je réfléchis à mes perspectives de carrière et aurais éventuellement envie de changer de métier mais je ne sais pas par où commencer. En vous remerciant par avance pour vos réponses et conseils...."

Avocate - 30 ans - 2 ans (sans compter les stages).

Deux de nos experts lui répondent...

La réponse de Geneviève Nicolas, Juriste et coach :

"Votre question me semble pourvoir être celle de nombreux praticiens rencontrant des difficultés : faut-il changer de métier ?

Il me semble que changer de voie est une démarche qui demande de l’énergie et couteuse en temps et en moyens. Auparavant il conviendrait de réfléchir aux défauts que vous vous attribuez et aux comportements blessants dont vous avez été l’objet ; quelle est votre part et quelle est la part des autres ? L’accompagnement d’un tiers peut être utile.

Après, si nécessaire, vous pourrez plus sereinement choisir de changer de métier. Un bilan de compétences pourra vous éclairer sur vos atouts et sur vos souhaits. De nombreuses structures en proposent.

Enfin vous pourrez vous lancer dans la grande aventure, plus éclairée et plus sûre de vous-même.
Bonne chance !"

La réponse de Joël Jégo Active Transition :

"Chère Madame,
Je vous remercie pour votre question. Ce genre de situation se présente parfois en début ou au cours d’un parcours professionnel et m’est posée de temps en temps :
« Après un peu plus de 2 ans d’expérience en cabinet d’avocat, …, je réfléchis à mes perspectives de carrière et aurais éventuellement envie de changer de métier mais je ne sais par où commencer ! »

Il arrive des moments au cours de notre carrière où l’envie de changer est là, mais l’identification de l’environnement et/ou du métier qui nous correspond vraiment soulèvent de nombreuses questions. Ceci provient fréquemment d’un manque de connaissance de soi, d’un manque d’affirmation de soi et/ou de confiance en soi et aussi d’un manque d’information sur l’éventail des possibilités qui s’offrent à nous. En effet, ce dont vous me faites part concerne essentiellement votre personnalité, votre comportement et non vos compétences juridiques qui ont été reconnues. Ce qui m’amène à dire que si vous ne travaillez pas sur vous afin de réussir à surmonter ces zones d’inconfort, vous risquez de les retrouver sur votre chemin dans de nombreux autres métiers et/ou environnements.

Pour vous aider à avancer dans votre réflexion, je vous invite à questionner ce qui vous a conduit jusque-là, les situations que vous avez mal vécues et à faire un travail pour mieux vous connaître.
Je vous propose ci-après quelques pistes de réflexion et de travail :
- Refaites un retour sur images et listez toutes les raisons et motivations qui vous ont conduites vers l’exercice de la profession d’avocat. Quelles sont celles qui sont encore présentes aujourd’hui ?
- Quelles sont les valeurs qui comptent pour vous aujourd’hui dans l’exercice de votre travail ?
- Quels sont les environnements, les événements et les situations qui vous stressent le plus tant dans la vie professionnelle que dans la vie privée ?
- Quelles sont vos modalités de contrôle pour repérer si le stress dépend de vous ou des éléments extérieurs ?
- Quelles sont vos stratégies de gestion du stress pour vous soulager, vous adapter ou résoudre cet état désagréable ?
- Y a t-il des situations dans la vie privée où vous avez expérimenté du manque de respect, du dénigrement ou des propos insultants ? Si oui, lesquelles ?
- Listez tout ce que vous ne voulez plus dans l’exercice d’une activité professionnelle, puis ensuite tout ce que vous voulez y trouvez.
- Quel est le sens donner que vous voulez donner à votre activité professionnelle ? L’exercice de la profession d’avocat est-elle la bonne réponse ? Sinon, quelle autre profession y répondrait mieux ?
- Faites un tableau des avantages et des inconvénients de persévérer dans l’exercice de la profession d’avocat ? Puis idem, avec l’idée d’un changement de métier.
- Quelle est la perspective de carrière qui vous motive le plus ? Comment vous sentez-vous lorsque vous pensez à cette perspective ?
- Puis lorsque vous aurez choisi la perspective qui vous correspond, identifiez les étapes et les ressources dont vous avez besoin pour la réussir.

En conclusion, une fois que vous aurez répondu à toutes ces questions, vous aurez gagné en clarté et alors vous pourrez vous investir dans le plan d’actions et la recherche des moyens nécessaires pour réussir votre transition professionnelle. "

Rédaction du village

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Discussions en cours :

  • Dernière réponse : 26 juin 2014 à 15:49
    par Nina Habault , Le 17 juin 2014 à 17:31

    Peut-on encore être heureux en étant avocate ?

    Plus précisément : les avocats sont généralement très dépassé et font des horaires allant de 8h à 19-20 heures le soir...alors comment concilier avec une vie de famille ? Comment garder le contrôle sur sa vie privée ? Comment prendre de soi ? Comment ne pas s’oublier ?

    Nina Habault

    • par Ilyes , Le 18 juin 2014 à 02:22

      Je suis plutôt d’accord avec ce dernier commentaire. Mais pour en revenir à la question de "l’épanouissement", je pense que le métier d’avocat est très clivant, soit on aime soit on aime pas. Moi, à mon faible niveau de connaissances, ce qui me plaît c’est la liberté offerte par cette profession, encore faut il justement qu’il s’agisse vraiment de liberté, ce qui ne semble pas être votre cas malheureusement. C’est pourquoi je me demande si c’est le métier qui n’est pas vraiment ce qu’on en dit bien souvent ou si plutôt ce sont les personnes avec qui ont travaille qui est le problème ?

    • par futurexavocat , Le 18 juin 2014 à 15:44

      L’avocature n’est peut être pas tant un métier qu’un sacerdoce... C’est à mon sens une profession merveilleuse du fait des responsabilités, de la liberté et de la diversité qu’elle propose mais elle a également des inconvénients avec lesquels il est plus ou moins difficile de composer (horaires étendus, absence de reconnaissance, dénigrement, pression constante).

      Pour ma part le choix a été très difficile à effectuer, quitter la profession après deux ans de barreau est une véritable épreuve mais cette issue était devenue incontournable. Ce départ ne sera peut être que temporaire mais à force de me demander si j’étais réellement faite pour la profession j’en ai conclu que ce n’était pas le cas, du moins pas pour le moment.

      L’essentiel est de s’épanouir dans son métier et si tu ne trouves pas ton bonheur, ce qui fut mon cas malgré trois cabinets différents, alors peut être vaut il la peine de chercher ailleurs... Ce n’est ni un échec ni un manque d’ambition dès lors qu’il s’agit e satisfaire tes priorités.

    • par Mendelsohn Didier , Le 26 juin 2014 à 15:49

      Poursuivre ou renoncer ? Il me semble tout d’abord que les difficultés rencontrées, les critiques entendues peuvent être constructives et permettre de se fixer les bons objectifs. Dans un monde du travail en mutation permanente, une réflexion méthodologique sur les relations qui s’instaurent avec un patron, un associé, un client est indispensable. Elle n’est pas simple et nous n’y sommes guére préparés. Toute critique peut être reformulée : "Si je comprends bien, vous me reprochez de..." et permettre d’exprimer sa position et ses arguments et puis de relancer un dialogue en faisant exprimer à son interlocuteur d’éventuelles suggestions ou solutions et surtout ses objectifs : "Qu’attendez-vous de moi ? Suis-je en mesure de vous l’apporter ? ".

      Ainsi peut-on espérer en posant les bonnes questions, établir un état objectif d’une relation qui se grippe et de ce qui a pu la rendre difficile. Savoir ensuite à qui, à quoi tiennent ces difficultés et comment les surmonter - ou non - c’est pouvoir se fixer des objectifs précis et les moyens de les atteindre. car toute difficulté, toute question posséde une réponse...positive.

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