Comment ce discrédit peut-il être fondé eu égard aux verdicts de ces mêmes procès alors que 12 enfants dont nous avons validé la parole et le traumatisme, ont été reconnus par la Justice victimes de viols, agressions sexuelles, corruption de mineurs et proxénétisme [1] ? Il s’avère indispensable de clarifier les données relevant des expertises afin de lever au moins une petite partie de cette forme d’obscurantisme qui s’est abattu sur cet événement dramatique qui a déstabilisé la Justice et toute la société. On peut espérer que le lecteur fera ensuite la démarche de se ré-informer sur cette affaire dont la contradictoire n’a jamais été relayé par les médias.
La ré-information sur l’affaire qui a démarré avec la publication en 2009 de mon ouvrage « Outreau la vérité abusée », a pourtant permis l’investissement de deux grands journalistes d’investigation avec la réalisation du film documentaire « Outreau l’autre vérité » en 2013 de Serge Garde [2] et la contre-enquête de Jacques Thomet [3] la même année - et rien à faire, le mal persiste, la désinformation condamne toujours les experts. Je prendrai donc un style plus direct pour démentir les topiques - issus d’une rhétorique perverse - qui ont le mieux fonctionné au plan des reprises médiatiques :
- NON : il ne se s’agissait pas des expertises des enfants d’Outreau quand le Professeur Jean-Luc Viaux a évoqué des expertises de femmes de ménage (cf Hors contexte).
- NON : je n’étais pas à la tête d’une association de Défense des enfants et je n’y ai pas suivi en thérapie les enfants d’Outreau que j’avais expertisés, je n’étais donc pas en conflit d’intérêt. (cf Contre-vérités)..
- Non : je n’ai pas été disqualifiée en encore moins récusée par le Président des Assises durant le procès de Saint Omer (cf contre-vérités).
- NON : nous n’avons pas accrédité aveuglément les dires des enfants prétendument imaginaires. Non je n’utilisais pas la « méthode du clignement d’Yeux » (Invention de Eric Dupond-Moretti) pour repérer les victimes. Non l’image de « la musaraigne à grosse queue » tirée d’un test proposé par Christine Condamin-Pouvelle, Docteur en Psychologie, n’a pas accrédité les viols des enfants (cf caricatures lamentables).
Avant de démontrer la fausseté de ces assertions qui font des experts les boucs émissaires désignés juste après Fabrice Burgaud, je rappellerai le contexte avec une autre perspective qui parle non plus aux émotions mais à la raison :
Rappelons-nous l’emballement médiatique et l’anesthésie traumatique des images passées en boucles des larmes des accusés et qui sont devenues des « pièges à conviction » lors des procès télé-réalité (quand on souffre, on est victime donc on ne peut être coupable). Elles étaient associées ces images à une injonction d’identification « cela peut vous arriver à tous » qui a fait trembler la France entière. Il y a eu très vite notre mise au pilori par la Commission Parlementaire médiatisée au détriment de la commission d’enquête de l’Inspection des Services judiciaire qui nous réhabilitait suite à un travail plus serein et plus objectif de l’examen du dossier.
Le storytelling d’Outreau s’est installé sur le prétendu mensonge des enfants carencés et il prospère dans tous les milieux. Ce qui motive notre résistance sans faille, c’est que ce storytelling d’Outreau qui n’est pas la vérité judiciaire des victimes d’Outreau, a provoqué une régression majeure de la protection des enfants en général et surtout en matière de pédophilie. Le décryptage de ce qui est une véritable mystification se trouve dans mon ouvrage publié en 2009. J’étais la seule parmi les 8 experts psychologues à pouvoir le faire, exerçant en Cabinet Libéral et étant donc libre de toute dépendance hiérarchique. Aujourd’hui la situation est la même, c’est pourquoi de nouveau je parle au nom de mes collègues et je dis NON aux contre-vérités et caricatures sans cesse réactualisées parfois sans malice, pour la nécessité du maintien de ce storytelling, nécessaire pour de nombreuses raisons et efficace parce que fédérateur et protecteur.
- NON : il ne s’agissait pas des expertises des enfants d’Outreau quand le Professeur Jean-Luc Viaux a évoqué des expertises de femmes de ménage .
Lorsque Jean-Luc Viaux a été pressé de questions par les journalistes sur les conditions d’expertise et la rémunération des experts à la sortie du procès en appel à Paris où il avait été malmené des heures durant, cet ancien Président du Syndicat des Psychologues a lâché cette phrase malheureuse : « Tant que la Justice paiera des experts comme des femmes de ménage, elle aura des expertises de femmes de ménage ». Cette phrase a été retirée du contexte de l’interview et repassée isolément en boucle avec des commentaires qui attribuaient ce qualificatif aux expertises d’Outreau ce qui n’était pas le cas. Il s’agissait d’un commentaire relatif aux travaux de la commission Viout sur la parole de l’enfant, installée à la demande du Ministre Garde des Sceaux entre les deux procès d’Outreau. Notons que l’objet de cette commission portait en soi de manière paradoxale la remise ne cause des experts alors que tous les enfants avaient été reconnus victimes par le verdict des assises de Saint-Omer. Que les personnes dont ils évoquaient les noms [4] lors de la reviviscence des viols en réunion aient été condamnées ou non, la question n’est pas là. Le travail de l’expert ne se situait pas au niveau de leur identification.
Cette phrase a donc été coupée de son contexte et repassée en boucle sur toutes les télévisions, elle est devenue l’aveu prétendu de l’insuffisance des expertises d’Outreau, ce qui n’est pas le cas !
Jean-Luc Viaux, convoqué par l’institution judiciaire, s’en est expliqué devant les magistrats de la Cour d’Appel de Rouen [5] réunie en commission disciplinaire en date du 22 Mai 2006.
Il a été bien entendu précisé qu’il ne parlait pas des expertises d’Outreau dont cette même assemblée a estimé « qu’elles étaient particulièrement fouillées et individualisées et qu’elles ne laissaient aucun doute sur les recherches approfondies des deux experts » (Jean-Luc Viaux et Marie-Christine Gryson-Dejehansart).
Il y avait dans cette identification à l’agresseur de l’expert maltraité, harcelé par 17 avocats, un vécu d’épuisement de 30 ans : autant de travail, de dévouement désintéressé, autant de stress et de harcèlement devant une Cour d’assises et par les médias alors que le dédommagement est insignifiant, il y a de quoi rendre son tablier ! Et malgré toute cette absence de reconnaissance du travail et du haut niveau de compétence des psychologues (au minimum un Master II et de nombreuses spécialisations) le travail de qualité est la règle en matière de Justice, à de rares exceptions. La Compagnie Nationale des Experts Psychologues ( CNEPSY) dit en avoir éloigné les dilettantes.
Or l’article de Nice Matin en date du 1er janvier 2014 qui titre « Peut-on avoir des expertises de qualité en sous payant les experts ? » évoque comme de bien entendu cet épisode sur les femmes de ménage en argumentation de la difficulté de l’action actuelle des experts psychologues pour négocier avec le Ministère une meilleure rétribution de leur travail.
Ce qui est choquant, c’est le lien établi entre qualité et rémunération. Il n’est aucunement évoqué la motivation qui pousse les experts psychologues à persister dans cette fonction qui concerne - en plus de l’aspect honorifique - la gratification éthique de participer à l’œuvre de Justice. Christine Condamin-Pouvelle l’a précisé très justement lors de son audition devant la Commission parlementaire [6]
C’est tout à l’honneur de l’expert psychologue qui ne travaille pas par intérêt, on ne le dit pas assez, mais qui doit obtenir une juste rémunération ne serait-ce que pour l’estime de soi et celle du public.
Et c’est uniquement par manque de temps si parfois la forme est plus artisanale et le fond n’en souffre pas (expertise manuscrite) ce qui arrive chez l’expert qui ne dispose pas de la logistique d’un service ou d’une institution.
En réalité, c’est la demande, ou l’absence de demande des magistrats qui objective la qualité du travail. Les experts psychologues qui ont acquis une certaine réputation de compétence et de sérieux sont submergés par les ordonnances de missions. C’était mon cas lorsque Fabrice Burgaud m’a missionnée sur les conseils de ses pairs, car j’avais l’expérience de 600 expertises d’enfants victimes avérées à mon actif.
Les magistrats ont certes la capacité de juger de la qualité de l’apport des expertises au niveau de leur dossier, mais aussi au niveau de la prestation du professionnel lors des procès par le retour des Présidents d’assises. Ils sont aussi renseignés par les activités d’enseignement de l’expert et en particulier lorsque celui-ci intervient au niveau de leur formation continue, comme c’était mon cas et celui d’un certain nombre de mes collègues experts à Outreau.
- NON : je n’étais pas à la tête d’une association de Défense des enfants et je n’y ai pas suivi en thérapie les enfants d’Outreau que j’avais expertisés.
Il va de soi que je représentais un obstacle majeur pour les avocats de la défense [7], étant « reconnue et appréciée » comme l’a dit Fabrice Burgaud à la Commission parlementaire pour justifier son choix. Par ailleurs, j’avais examiné l’ensemble des enfants au plus près des faits et le stress post traumatique était encore très significatif tant au niveau clinique que projectif.
Il fallait donc pour la Défense trouver un angle d’attaque pour me disqualifier au plan humain, une attaque ad hominem comme on dit, afin de neutraliser mon travail.
C’est ma fonction de Présidente d’une association loi 1901 qui a été stigmatisée injustement par la Défense en la personne de Me Franck Berton afin d’atteindre cet objectif.
L’association que j’avais créée en 2000 « Balise la vie » [8] n’était pas une association de défense des enfants bien entendu et elle ne pouvait en rien se porter partie civile. Elle réunissait les professionnels qu’ils soient magistrats, médecins, experts psychiatre ou psychologues, travailleurs sociaux, avocats etc... afin de travailler ensemble autour la prévention, la thérapie et sur la formation et la recherche autour du traumatisme des agressions sexuelles à une époque où ce champ d’étude était encore très nouveau. Cette association permettait d’effectuer gratuitement des thérapies de victimes et des groupes de paroles des familles. Ce qui était satisfaisant au plan éthique et formateur au plan déontologique. En effet, connaitre l’évolution du traumatisme d’une victime lors de sa thérapie est très formateur et cela permet de mieux l’analyser à l’instant T au moment de l’expertise. On a pu également constater les allées et venues de la mémoire traumatique et l’existence de rétractations par re-fermeture psychique nécessaire à la reconstruction, et ce, chez les victimes avérées. Ce qui était fondamental pour tout expert qui pouvait toutefois constater la persistance des indices spécifiques au niveau des tests projectifs lors des expertises.
Les prises en charge d’abuseurs en revanche, se faisaient à mon Cabinet de Psychologie, le règlement financier faisant partie de la thérapie. Ce n’est pas le cas des victimes qui bien souvent n’ont pas les moyens de financer leur thérapie ou sont très choquées de devoir le faire.
On pourra facilement comprendre ma révolte lorsque l’on saura qu’au procès de Saint-Omer où toutes les valeurs étaient inversées, (les enfants installés dans le box des accusés) où la rhétorique perverse avait projeté la culpabilité sur les professionnels, il a été soutenu avec force par Me Berton que j’étais partiale du fait de cette activité associative. Pire, il a été dit avec colère et indignation feinte, que j’étais en conflit d’intérêt parce que je suivais en thérapie les victimes d’Outreau que j’avais examinés en expertise (FAUX) alors que le Conseil Général - à l’origine des subventions minuscules - était tuteur légal des enfants. Mes dénégations ont été étouffées dans un crescendo de colère indigné du sieur Berton qu’il a parachevé par une injure « Vous êtes une personne malhonnête ». Les médias par peur du procès n’ont pas osé la reproduire, en revanche, ses contre-vérités ont été relayées comme des acquis de ses prétendues découvertes, dont il dit encore aujourd’hui en être très fier !
C’en était trop, je n’avais pas réussi à déposer sereinement du fait de la bronca organisé par les 17 avocats de la défense, je ne pouvais pas accepter l’injure que je n’ai pas fait notifier malheureusement compte tenu du choc provoqué. Je ne suis pas revenue pour la suite de mes 11 autres dépositions du procès, n’étant plus audible, le Président consulté m’a assuré qu’il lirait mes conclusions à réception de mon certificat médical tout en m’assurant de sa totale confiance en mon travail qu’il connaissait bien depuis de nombreuses années.
- Non ! le président des Assises ne m’a pas disqualifiée encore moins récusée durant le procès de Saint-Omer.
En mon absence, la défense a réitéré ses fausses allégations de prise en charge en thérapie des enfants d’Outreau dans une association de défense des enfants dont j’étais la Présidente. Ma récusation a donc été demandée. Les médias ont enregistré cette demande de récusation comme un acquis définitif alors qu’il n’en était rien.
Or le Président des assises Jean-Claude Monier qui ne pouvait vérifier sur l’heure la teneur des prétendus conflits désintérêt a choisi non pas de me récuser [Voir cet article dans la semaine dans le Boulonais] mais de nommer 5 nouveaux experts psychologues qui ont tous confirmé mes conclusions. Leurs avis n’ont pas été relayés... 7 boucs émissaires, cela ne pouvait fonctionner !
Le Directeur de l’Enfance du Conseil Général du Pas-de-Calais à écrit un démenti rétablissant la vérité], communiqué envoyé à l’AFP … qui ne l’a jamais publié !
La commission d’enquête de la Commission parlementaire n’a tenu aucun compte de mes explications et elle a écrit dans son rapport que j’ai été récusée. Le député Houillon a accepté de corriger cette erreur [9] mais tout en prévenant que cela serait fort difficile… j’attends toujours !
En revanche la commission d’enquête de l’Inspection des services judiciaires a réhabilité mon impartialité. [10]
Voilà donc comment la Défense d’Outreau est parvenue avec des contre-vérités à transformer le Bien en Mal... dans une rhérorique perverse ( de Per-vetere, inverser ) et tout à l’avenant, pendant et après les procès d’Outreau.
- NON : nous n’avons pas accrédité aveuglément les dires des enfants prétendument imaginaires. Non, je n’utilisais pas la méthode du clignement d’Yeux pour repérer les victimes. Non L’image de la musaraigne à grosse queue tirée d’un test proposé par Christine Condamin Docteur en Psychologie n’a pas accrédité les viols des enfants.
Nous avons traité les contre-vérités « simples » Voyons ce qu’il en est des contre-vérités assorties de caricatures à présent :
L’autre ténor du barreau présent à Outreau est surnommé Acquitator ou l’ogre des assises, c’était bien lui qui était à la tête d’une armée de 17 avocats alors que les avocats des enfants n’étaient que 2... Il s’agit d’Eric Dupon-Moretti vous l’aurez reconnu. Célèbre pour ses 120 acquittements, qui ont laissé sans doute au bord de la route nombre de victimes qui avaient affronté les affres du parcours judiciaire. Étrangement il n’est jamais demandé comme à Outreau, que les 120 magistrats instructeurs soient, comme Fabrice Burgaud, mis au pilori d’une commission parlementaire, or les accusés acquittés ont fait également des années de préventive. Lors du procès de Pierrot le fou, il y a eu 16 acquittements... aucune réaction des médias, Eric Dupond-Moretti n’y était pas. Lors de ces procès, les experts qui ont authentifié le statut des victimes, n’ont jamais été trainés dans la boue comme nous l’avons été. Pourquoi ? Je laisse au lecteur le soin d’y réfléchir et de déposer ses idées après cet article.
Cet avocat est très fort, il l’a prouvé. Sa botte secrète à lui, c’est d’instrumentaliser sa méconnaissance de la psychologie et sa parfaite ignorance de la victimologie qu’il doit entretenir par une surdité sélective - peut-être inconsciente - très opérationnelle, tant il a entendu nombre d’experts parler de leur méthodologie et de la souffrance des victimes aux procès d’assises. Il peut de la sorte caricaturer notre travail et tirer d’une réponse à un test, en l’occurrence le test du Rorschach sur lequel Christine Condamin travaille depuis 25 ans, et faire croire que cette Maître de Conférences accrédite de la sorte le statut de victime d’un enfant. Plus c’est invraisemblable plus cela passe lorsque le travail de sape a déjà mis à terre la réputation de sérieux des experts psychologues.
C’est toujours grâce à son ignorance instrumentalisée que dans son ouvrage « Bête Noire » il donne mon nom et il prétend que j’aurais utilisé la méthode du « clignement d’yeux » pour accréditer la version des enfants victimes. Il cite l’EMDR (Eyes mouvements Desensitization and Reprocessing)) qui est n’est en rien une méthode de test, mais en réalité un moyen thérapeutique efficace pour les soigner les traumatismes, thérapie que j’avais recommandée comme demandé dans la mission. J’ai écrit deux articles à ce sujet et je me permets d’y renvoyer le lecteur :
Outreau : Eric Dupond-Moretti tue les Experts comme jadis on tuait les messagers.
Il sait parfaitement que je ne peux déposer plainte, car si tel avait été le cas, il aurait argué de la commission d’une erreur d’interprétation du non spécialiste... tout simplement. Le fait que cela ridiculise le travail de l’expert ne pourrait donc lui être imputé comme relevant de la diffamation. C’est effectivement ce que m’ont dit les avocats et magistrats consultés à ce sujet.
Sous le titre : « Les experts Psychologues les parents pauvres de la Justice » l’article de Stéphane Durand-Soufflant dans le Figaro en date du 1er Décembre 2013, fait également état des actions actuelles des collègues de la Compagnie Nationale des Experts Psychologues (CNEP) dont je fais partie, qui se feraient donc mal entendre pour la raison que les experts d’Outreau auraient « accrédité aveuglément les dires des enfants... ». Il reprend bien par ce terme d’aveuglement cette idée stupide du clignement d’yeux d’autant que c’est lui qui a co-écrit avec Eric Dupond-Moretti cet ouvrage « Bête Noire » dans lequel il en est question.
On est dans la droite ligne de la partialité de Florence Aubenas qui me qualifiait d’hypnologue. Rappelons qu’elle avait eu les « bonnes feuilles » du dossier sélectionnées par la Défense 6 mois avant le procès. La Commission Parlementaire lui a reproché d’avoir violé le secret de l’Instruction, ce qui est pénalement répréhensible, pourtant son aura n’en a pas été assombrie.
La notion de l’impartialité de Durand-Soufflant en tant que chroniqueur judiciaire au sujet de cette affaire d’Outreau ne pose plus question désormais.
Il ne s’est pas privé de mentionner également « les expertises de femme de ménage » réactualisant une fois de plus dans son article, avec ce qui précède sur notre « aveuglement », les éléments de discrédit des deux premiers experts. Bien que je sois reconnaissable pour les collègues et les magistrats dans sa désignation, même s’il ne me cite pas nominativement, il sait bien que je ne peux pas non plus demander un droit de réponse eu égard à ma qualité non repérable pour le lecteur Lambda, comme il me l’a assuré lorsque je l’ai averti de mes intentions.
Nous les ré-informateurs - et non pas les révisionnistes - n’obtenons jamais ce droit de réponse ou s’il est accepté il n’est pas publié (cf l’article de Sophie des Désert dans le Nouvel Observateur). Ce terme repoussoir de révisionniste est la stratégie perverse par excellence qui parachève l’étouffement du contradictoire. Personne ne se pose la question pourtant de savoir quel lien existe entre le fait de faire savoir que la version des enfants et des professionnels n’a pas été entendue et la négation de la déportation des juifs ! Et pourtant, cela fonctionne !
Après avoir analysé la forme, il est temps de démontrer à présent au niveau du fond que nous n’avons pas accrédité aveuglément la parole des enfants dont la validation de sa compatibilité avec le traumatisme. Le professeur Viaux a dirigé de nombreuses recherches sur le sujet et écrit des ouvrages très bien référencés, nul ne peut contester son haut niveau de compétence en la matière tout comme celui de Christine Condamin-Pouvelle qui est aujourd’hui habilitée à diriger des recherches également.
Quant à moi, praticienne de terrain, je suis par la force des choses devenue spécialiste également en la matière et j’ai participé et je suis intervenue dans de nombreux colloques nationaux et internationaux sur le sujet. En l’occurrence, mes expertises d’enfant victimes dans le contexte de l’analyse psychologique et victimologique sont soumise à l’examen de plus de 40 critères dans le contexte de l’examen.
Ils sont publiés et donc accessibles à tout public qui peut feuilleter mon dernier ouvrage publié chez DUNOD « L’enfant agressé et les Conte créatif ». Ils sont visibles également en PDF :
L’enfant agressé et le conte créatif -chap7.pdf
J’ai examiné les enfants au plus près des faits et donc au moment où le stress post traumatique était encore très significatif au plan clinique et projectif. L’intérêt d’avoir examiné tous les enfants dans l’affaire d’Outreau, chose qui m’est parfois reprochée est le suivant : lorsqu’il a été question d’analyser la cohérence de leur déclaration (l’un des 45 critères), j’ai pu l’étudier en fonction de l’âge du niveau de développement affectif et cognitif, de la situation familiale actuelle et passée mais aussi en fonction du récit des autres enfants et des données du dossier.
On peut également vérifier le travail effectué pour les enfants d’Outreau car il y a un long extrait de l’expertise de l’un d’entre eux dans mon ouvrage « Outreau la vérité abusée » p.36 à 42 que j’ai présenté à la Commission parlementaire .
En conclusion j’ose espérer que cette mise au point et cette clarification d’une séquence médiatico-judiciaire des procès d’Outreau auront été utiles au lecteur de ce site, car tel est mon objectif.
J’espère que les professionnels de la Justice qui se sont intéressés à cette affaire d’Outreau auront une meilleure appréhension de ce qu’a déclaré Me Maisonneuve avocat de Fabrice Burgaud devant le Conseil Supérieur de la Magistrature, à savoir que tout se joue lors de la procédure orale et qu’une instruction la mieux ficelée peut s’effondrer aux assises. Cela dépend des forces en présence et on l’a vu, les enfants n’avaient que deux avocats face aux 19 avocats des accusés. Par ailleurs, les procès ont été médiatiquement inéquitables au détriment des enfants dont la souffrance n’était pas représentable à la télévision. Les traducteurs de leur souffrance, les experts psychologues étaient tenus par leur obligation de réserve. Jean-Luc Viaux a été poursuivi par la Défense au niveau de la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour s’être exprimé dans la presse lors du procès de St-Omer. Il était donc impossible de répondre via les médias au moment des procès aux contre-vérités et aux caricatures dictées par la défense.
Comme nul n’est prophète en son pays, c’est un psychiatre expert, chercheur de renommée internationale, responsable de deux DU et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, je veux parler de Gérard Lopez, qui m’a donné l’occasion de présenter mon livre au Colloque de l’Institut de Criminologie de Paris II Assas-Panthéon en février 2011 et m’a même permis d’en suggérer l’intitulé « La parole de l’enfant après la mystification d’Outreau [11] » et d’y inviter Pierre Joxe.
J’espère que les collègues psychologues -experts comprendront que c’est dans l’intérêt de toute la profession de participer à la ré-information en dénonçant la rhétorique perverse qui maintient le storytelling d’Outreau.
Il y va également de l’intérêt de l’enfant quant à la réhabilitation de leur travail sur sa parole en Justice et en particulier la parole des victimes qui révèlent des agressions sexuelles et que l’on ne croit plus dans le contexte de ce storytelling.
Il y va enfin de la restauration de la confiance des professionnels avec lesquels nous travaillons et aussi et surtout celle des justiciables. Il s’agit donc d’une démarche qui s’inscrit parfaitement dans les exigences de notre charte déontologique.
Au final, j’espère que les experts psychologues près la cour de Cassation, chargés de la négociation avec le Ministère de la Justice, pourront mieux défendre la demande d’augmentation de notre rémunération auprès de la Garde des Sceaux - qui a lu mon ouvrage - en prenant connaissance de cette démonstration qui réhabilite légitiment leurs collègues d’Outreau.
Discussions en cours :
Il est vraiment regrettable, pour ne pas dire inadmissible, que les auteurs de sévices d’enfants soient pareillement protégés par un système judiciaire "aux yeux bandés", dont le dysfonctionnement est inquiétant...
Selon moi deux questions fondamentales se posent :
l’éthique de la Justice dont elle se prévaut peut-elle être corrompue et si oui pourquoi et comment ?
l’identification à l’agresseur contribue-t-elle à entraîner un magistrat à rompre avec son intime conviction au point de protéger les malfrats au détriment des victimes ?
comment la Justice, et les médias qui l’accompagnent, peuvent-ils se protéger des stratégies habiles des manipulateurs pervers ?
Je n’ai pas d’autres réponses à ces questions que la suggestion que toutes les magistratures traitent avant d’entrer en fonction leurs propres traumatismes afin de pouvoir garder la tête froide face aux lourds dossiers dont ils auront la charge.
Comment selon vous une Justice victime elle-même de traumatismes peut-elle juger objectivement les sévices subis par une autre victime ?
Que fait un magistrat face au trop plein accumulé ? Il fait l’autruche en ralentissant les procédures dans l’espoir que l’une ou l’autre partie craque ou il bande les yeux de son intime conviction en acquittant les malfrats dans le but de se protéger des agressions perverses et sans pitié de la défense.
Pour quelles raisons le doute profiterait plus à l’accusé qu’à la victime ?
Je n’ai malheureusement pas les compétences d’en dire plus, mais souhaite beaucoup de courage aux magistrats concernés qui, s’ils ne veulent pas finir comme leur confrère le Juge Lambert, doivent envisager de traiter leur for intérieur au plus vite.
Je suis aussi bien en pensées avec tous les experts psychologues dont le sommeil est forcément plus paisible (le travail ayant été fait avec la plus haute conscience professionnelle) que celui d’une Justice profondément aveuglée par des avocats eux-mêmes sous l’emprise de leurs clients si pervers qu’ils en oublient les évidences de leurs délits.
Bonne continuation et meilleures pensées à tous.
Patricia
http://www.decitre.fr/livres/l-enfant-temoin-9782744500374.html
et aussi
http://www.ted.com/talks/elizabeth_loftus_the_fiction_of_memory?language=fr
instructif (et issu de travaux scientifiques antérieurs à 2001)
Madame,
Le titre de votre article interroge : "...rémunération et justice pour les experts d’Outreau...." ?
L’affaire d’Outreau est l’une des plus graves erreurs judiciaires qu’ait connue la France, et les juristes n’aiment pas les erreurs judiciaires ; ils font en général tout ce qu’ils peuvent pour les éviter.
Il semble donc délicat de mêler les questions de rémunération des experts, certes trop faible pour obtenir un travail à la hauteur des enjeux, avec l’affaire d’Outreau dont la mémoire collective retiendra que l’on a mis du temps à condamner des coupables sur la base d’expertises problématiques et de la prise en compte, sans recul, de la totalité de la parole d’enfants victimes d’actes et de manipulations de parents incestueux. La mémoire collective retiendra également que l’on a embastillé des innocents sur la base de déclarations émanant de la principale accusée et manipulatrice Mme Badaoui. La jurisprudence pénale et la rubrique des faits divers sont pleines de ces affaires où, pour se disculper et détourner le cours de La Justice, des coupables font peser le soupçon sur des innocents. Et parfois il faut de longues années et beaucoup de dégâts pour démêler l’écheveau crée par des manipulateurs pervers, que les spécialistes de la psychologie et du psychiatrique s’emploient généralement à identifier et à soigner (on citera par exemple l’affaire Iacono).
Et l’on sait également que certaines officines sectaires (de forme associative se réclamant même de la justice et des droits de l’homme !!!) n’hésitent pas a aider leurs adhérents à monter des accusations calomnieuses de pédophilie contre leurs adversaires dans des divorces conflictuels ou des conflits de droit de visite pour les grands parents : le but est d’obtenir la garde exclusive de l’enfant.
Ce genre d’affaire génère un double problème : non seulement on laisse dans la toute puissance des personnes perturbées et dangereuses qui effectuent des dénonciations calomnieuses pour se disculper, mais en plus, on démolit des innocents qui ne peuvent que se sentir à nouveau trahis et humiliés par cette sorte de "révisionnisme" porté par un intense lobbying sur les "réseaux sociaux" et les blogs dans les journaux en ligne, qui n’effacera pas l’erreur judiciaire initiale.
La demande constructive émanant d’un organisme représentatif des experts de la psychologie et du psychiatrique auprès des autorités compétentes (le ministère de La Justice), pour améliorer la qualité du travail, mettre en place des dispositifs pour éviter autant que faire se peut les erreurs par un travail collégial et supervisé, et améliorer parallèlement la rémunération, serait de nature à faire évoluer la question, pour le bien de La Justice et dans une démarche citoyenne.
Le problème de la rémunération des experts psychologues était un prétexte d’ actualité pour ré-informer sur l’ affaire d’Outreau qui est très mal connue, car seules les stratégies de la Défense ont été relayées médiatiquement et elles sont désormais présentées comme La Vérité d’Outreau.
La désinformation sur le travail des experts se voulait être un signal d’ alerte permettant de s’interroger sur la désinformation globale relative à cette affaire.
Votre allusion concernant Myriam Badaoui en est l’ exemple type. Elle a été présentée comme la principale accusatrice pour ne pas évoquer les 3 autres adultes et un grand nombre d’ enfants qui dénonçaient les mêmes personnes. Notons que rétractations des adultes n’ ont pas été passées au crible de l’ analyse des motivations et des intérêts voire des menaces subies de la part des co-accusés durant le procès de Saint Omer comme il est pourtant habituellement classique de le faire.
Les expertises ne sont qu’un élément du dossier parmi beaucoup d’ autres. Les magistrats de la chambre de l’instruction ont précisé devant la commission de l’ Inspection Générale des Services Judiciaires qu’ils avaient renvoyés aux assises les personnes pour lesquelles il y avait des révélations croisées adultes- enfants et des charges lourdes et concordantes.
Il ne s’ agit pas de remettre en cause les acquittements mais l’injuste discrédit des enfants victimes et des professionnels de cette affaire.
Je me permets de vous recommander la lecture des ouvrages qui font état du contradictoire de cette affaire qui n’ a jamais été relayé par les médias. Il y a bien sûr « Outreau, la vérité abusée » mais aussi le livre de l’ aîné des enfants victimes « Je suis debout » par Chérif Delay il l’ a co-écrit avec Serge Garde. Celui-ci a ensuite réalisé le film « Outreau l’ autre vérité » qui interviewe des victimes et un grand nombre de professionnels de l’ affaire :
http://blogs.mediapart.fr/blog/dominique-ferrieres/090213/le-film-outreau-lautre-verite-produit-par-bernard-de-la-villardiere
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/110313/outreau-lautre-verite-critique-des-critiques-du-film
Enfin un ancien rédacteur en chef de l’ AFP, Jacques Thomet a mené une contre-enquête à partir des 30.000 pièces du dossier mais aussi des commissions Judiciaires et administratives, publiée dans « Retour à Outreau ». Deux autres ouvrages également dans ce registre là sont en cours d’ écriture.
Il existe par ailleurs un certain nombre de blogs qui travaillent sur cette ré-informations :
http://demystifier-outreau.nerim.net/
http://blogs.mediapart.fr/blog/caprouille
http://blogs.mediapart.fr/blog/jacques-cuvillier/140713/outreau-la-doxa-contre-les-faits-et-si-la-justice-s-etait-trompee
http://blogs.mediapart.fr/blog/valandre78/070211/outreau-contre-le-pret-penser-mediatique
La prise en compte du contradictoire est la seule manière de pouvoir juger des faits en toute connaissance de cause, c’ est aussi le seul garant du bon fonctionnement démocratique.
Enfin il ne s’agit pas d’une erreur judiciaire stricto sensu car les personnes qui se disaient innocentes ont été acquittées au procès en appel.
Madame,
Permettez-moi de poursuivre ma réponse à votre message.
Lorsque vous parlez de personnes qui dénoncent des innocents pour se disculper, ce n’ était pas le cas de Myriam Badaoui car elle a été condamnée pour viols mais aussi pour corruption de mineurs et proxénétisme. Elle aggravait donc son cas lorsqu’ elle dénonçait d’ autres personnes et non pas l’inverse.
Quant aux officines qui aideraient l’un des parents à calomnier l’ autre en termes de pédophilie, elles n’ existent pas. Les théories anti-victimaires telles que le SAP ou le storytelling d’ Outreau ont malheureusement fait régresser la prise en compte de la parole de l’ enfant quand il fait des révélations d’ agressions sexuelles. C’ est pour cette raison que la vérité judiciaire des enfants d’Outreau doit être connue afin que cette référence ne soit plus utilisée pour prétendre que les enfants carencés seraient susceptibles d’inventer des agressions sexuelles. Les associations de défense des enfants sont en grande difficulté pour contrer ces références. Les grands psychiatres que j’ ai évoqués dans un autre commentaire ( Maurice Berger et Gérard Lopez ) ont dénoncé cette régression dans des ouvrages récents.
Quant à l’ affaire Iacono, je vous renvoie à l’ article de Jacques Cuvillier sur Village de la Justice au sujet des rétractations de victimes pour lesquelles il pose la question : "quels sont les facteurs déclenchants ?"
Madame,
je suis d’abord tombée par hasard sur le documentaire de Serge Garde et j’ai ensuite lu votre livre.
Je profite de ce blog pour vous féliciter, en tant que profane et citoyenne lambda, pour votre ténacité dans ce travail de dévoilement de "l’autre" aspect de l’affaire Outreau. Votre "combat" est nécessaire, mais tellement compliqué puisque vos interlocuteurs/trices font avec la version que les médias ont fabriqué d’après les dires de la défense.
A l’époque de l’affaire j’étais bien jeune mais je me disais déjà que quelque chose clochait, et 10 ans plus tard, un peu par hasard, je trouve des réponses à mes questions à travers le discours de personnes qui ont vécus Outreau de l’intérieur, hors médias et avocats de la défense.
Au vu de la pléiade de commentaires (qu’ils soient citoyens ou journalistiques) à côté des clous, le chemin semble encore long, alors bon courage !
L’article me semble partial. Par exemple, il dit que l’avocat incriminé pourrait invoquer "une erreur d’interprétation du non spécialiste". Mais ceci n’est possible que si le rapport des experts n’est pas suffisamment clair sur les méthodes utilisées.
Un rapport plus transparent sur la méthodologie permettrait à un non-expert d’identifier rapidement et facilement les méthodes utilisées et empêcherait d’invoquer "une erreur d’interprétation du non spécialiste".
Je prie le lecteur de bien vouloir excuser les quelques imperfections de forme de ce texte.
J’y apporterai une information complémentaire qui a été oubliée : lors des deux procès d’Outreau, la Défense a fait appel à un expert psychiatre le Docteur Paul Ben Soussan en tant que "sachant". Celui-ci n’a pas examiné les enfants victimes mais il est venu aux assises apporter son avis sur le probable mensonge des enfants carencés. N’ ayant pas été missionné par le magistrat instructeur il n’ était pas tenu à la même obligation de réserve que les experts qui avaient eux, examiné les enfants, il a donc pu paraitre dans les médias pour expliquer sa thèse et surtout préciser que les psychologues sont souvent aveuglés par la cause des enfants.
Curieusement il est devenu le seul expert réputé fiable de l’ affaire d’Outreau et très souvent sollicité comme tel. Il a donc fortement contribué à l’installation du storytelling d’Outreau sur le prétendu mensonge des enfants de cette affaire qu’il exporte à
l’ étranger comme un exemple de fausses allégations.( Références sur le site "Outreau la vérité abusée").
Il est utile de préciser que Paul Ben Soussan est le promoteur en France du SAP ( syndrome d’ aliénation parentale) dont la validité a été remise en question par le consensus psychiatrique international. Ce concept fait partie de ce que le Docteur Gérard Lopez appelle les théories anti-victimaires dont il démontre l’ absence de fondement scientifique et éthique dans son dernier ouvrage : "Enfants violés et violentés, le scandale ignoré" publié chez DUNOD en 2013.
Madame,
Nous ne sommes pas surpris par vos attaques contre le Docteur BEN SOUSSAN. En effet, de la part d’une psychologue il est tout à fait normal de s’acharner contre quiconque vient contrevenir à l’ordre établi (à l’Etat, la famille sacro-sainte et en général à votre vision purement chrétienne de la société).
Je regrette profondément le poids de votre lobby sur les décisions des magistrats. Vous parlez de "sachant" , mis entre guillemets pour bien montrer son côté absurde, à propos du docteur BEN SOUSSAN, car vous ne supportez pas qu’on qualifie ainsi les hommes et les femmes qui ne sont pas psychologues (par exemple les psychiatres et psychanalystes).
C’est un drame de la part des institutions de penser qu’on doit recourir à vos services pour tout examen clinique d’une personne.
Même l’Ecole nationale de la magistrature a recours à vos services pour détecter chez les candidats à la profession de juge d’éventuelles anomalies....
L’Ecole a simplement oublié que vous êtes incapables de former un jugement objectif et neutre.
Quelle légitimité pour l’avis de ces experts psychologues implantés dans certaines villes où Marion Marechal Lepen a son fief lorsque le candidat a le malheur de s’appeler mohamed ou vladimir ?
Aucune à mes yeux et les hommes et les femmes qui ont recours à ces avis devraient bien y réfléchir.
S’il fallait donner un exemple du caractère irrationnel et outrancier des à-prioris à l’encontre des psychologues (que l’on est bien content de rencontrer à l’occasion) voilà un exemple très représentatif. Tout le monde n’apprécie pas les gens qui peuvent aller contre l’obscurité...
Je réponds point par point à votre commentaire :
Il est paradoxal de parler de lobby d’influence en parlant des psychologues alors que depuis 40 ans on ne nous entend pas...
Par ailleurs, il n’ y a pas d’ acharnement contre les psychiatres de la part des psychologues : ce sont des psychiatres de tous les pays qui, par leurs travaux aboutissant au consensus psychiatrique international, ont refusé d’inclure inclure le SAP ( Syndrome d’ Alénation Parentale) dans le DSM- IV( annuaire des syndromes et troubles psychiatriques) dont Paul BEN SOUSSAN est l’ ardent défenseur alors qu’il s’ agit d’un concept créé de toute pièce et qui malheureusement, bride et brime la parole de l’ enfant.
Deux psychiatres français très renommés, font état dans leur publications récentes, des travaux du consensus international qui rejoignent leurs pratiques et analyses comme celle de la très grande majorité des spécialistes de l’ enfance.
Il s’ agit du Docteur Gérard LOPEZ dont l’ouvrage est cité plus haut et du Professeur de Psychiatrie Maurice BERGER qui a co-écrit avec Jacqueline PHELIP : « Divorces et séparations, nos enfants sont-ils protégés ? » publié chez Dunod en 2012.
Enfin, la charte déontologique des psychologues est très stricte et elle condamnerait toute pratique préférentielle ou discriminatoire, qui n’ a d’ ailleurs jamais été répertoriée, à ma connaissance, comme une critique publiquement faite l’ encontre d’un(e) praticien de la psychologie en France.
Vous attaquez le Docteur Paul Ben Soussan et la scientificité de ces méthodes. Cependant, vous omettez totalement, dans votre article, de parler de la scientificité de vos méthodes à vous.
Défendre les experts d’Outreau sans jamais citer la moindre étude scientifique qui confirmerait leurs méthodes est assez étrange.
En effet, expertiser un enfant demande que celui-ci soit mis en présence du praticien. Or le Dr BenSussan n’ a nullement utilisé une quelconque méthode scientifique pour ce faire, puisqu’ il n’ a jamais rencontré les enfants d’Outreau.
Il n’ a fait que lire nos expertises sans être habilité à le faire en tant qu’ expert puisqu’ il n’ est pas psychologue clinicien et qu’il ne connait pas nos méthodologies, que je décris dans les deux ouvrages que j’ ai cités et dont je propose les liens dans le texte.
Si je comprends bien, votre méthodologie n’est décrite que dans vos livres et vous ne citez aucune référence externe ? Vous ne vous appuyez sur aucun résultat publié dans une revue scientifique avec comité de relecture ?
Je pense qu’il n’y a pas besoin de connaître le domaine pour savoir qu’une telle lacune jette un énorme doute sur la scientificité de vos travaux.
Décidément vous revenez à la charge sans cesse ...dans quel but ?
Si vous lisez mes ouvrages vous y trouverez les travaux scientifiques qui sont mes références en victimologie.
Je pense qu’il n’y a plus rien à prouver au regard de la scientificité de la Psychologie.
Par ailleurs, si vous voulez vous renseigner sur les méthodes en sciences humaines et sociales, et plus particulièrement celles de la psychologie, je vous invite à fréquenter une bibliothèque cher Mr Tortuga.
Si vous ne reconnaissez pas la psychologie comme une science, sachez que le droit n’en est pas vraiment une, ou pas du tout même.
Ainsi, un simple raisonnement déductif, ou des spéculations ne suffisent pas.