Rencontre avec Julie Couturier, première Bâtonnière au féminin du Barreau de Paris.

Extrait de : A côté du Droit !

Rencontre avec Julie Couturier, première Bâtonnière au féminin du Barreau de Paris.

Propos recueillis par Alix Germain
Rédaction Legi Team

1re Parution: Modifié: 4  /5

Elue à la tête de l’Ordre des avocats du Barreau de Paris, Maître Julie Couturier revient sur ses missions, sur la féminisation de la fonction et sur sa vision de la profession d’avocat.

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Cet article est extrait du nouveau Magazine "Liberalis"...
Avec ces multiples iris en couverture pour ce premier numéro du magazine LIBERALIS, nous vous invitons à poser un autre regard sur vos professions libérales.
Nous vous invitons à découvrir nos rubriques à travers le prisme des sentiments et de l’action comme « Se passionner » pour l’horlogerie, « S’étonner » pour découvrir les savoir-faire ou encore « S’enflammer » pour les témoignages de collectionneurs.

Pouvez-vous revenir sur votre carrière d’avocate ?


Julie Couturier : J’ai 51 ans et j’ai prêté serment en 1995. Après avoir exercé au sein du cabinet Fischer, Tandeau de Marsac, Sur & Associés pendant 20 ans, j’ai décidé de fonder mon propre cabinet. Le droit de l’exécution, dans lequel je suis spécialisée, est une expertise de niche qui s’avère précieuse à la fois pour les clients et pour les avocats pratiquant dans d’autres matières.
En 2020, j’ai été élue Bâtonnière du Barreau de Paris pour la mandature 2022-2023 avec Vincent Nioré, Vice-Bâtonnier.

Quels objectifs allez-vous poursuivre à l’occasion de votre mandat de Bâtonnière ?

J.C. : Mon mandat s’est ouvert
 à un moment charnière pour la déontologie et la discipline des avocats. L’actualité de la profession témoigne de l’urgence à lutter
contre le harcèlement. En tant que Bâtonnière, je décide des poursuites à donner à tels faits commis par les avocats. Il ne s’agit pas de faire une chasse aux sorcières, mais d’instaurer de bonnes pratiques.

"J’entends discuter des conditions de travail des collaborateurs libéraux, qui évoluent pour s’adapter à leurs nouvelles aspirations."

J’entends aussi discuter des conditions de travail des collaborateurs libéraux, qui évoluent pour s’adapter à leurs nouvelles aspirations. Un autre grand chantier est celui des relations entretenues entre les avocats et les magistrats.

Vous êtes la 4e femme à être élue Bâtonnière. Cela a-t-il un impact sur la façon d’aborder les choses ?

J.C. : Il est aujourd’hui totalement admis qu’une femme soit élue à une telle position. Peut-être le fait d’être une femme implique-t-il que l’on travaille moins pour soi et davantage pour les autres. Mais ne donnons
 pas de crédit aux clichés, les femmes comme les hommes peuvent avoir un égo !
Cela étant, le point marquant de ce mandat est que je suis la première femme à se faire appeler Bâtonnière, mes trois prédécesseuses s’étant faites appeler Madame le Bâtonnier.

Qu’est-ce qui fait selon vous « l’avocat d’aujourd’hui » ?

"L’avocat d’aujourd’hui (...) doit surtout être le traducteur du Droit pour ses concitoyens."

J.C. : L’avocat d’aujourd’hui a bien sûr une âme de défenseur mais
 le plus important est que, tout en étant un technicien du droit, il doit surtout en être le traducteur pour ses concitoyens.

Quels sont vos centres d’intérêts à titre personnel ?

J.C. : J’ai développé une passion pour Venise, ville dont je suis tombée amoureuse et où j’essaye de me rendre le plus souvent possible.
Ce qui m’anime, c’est aussi la gastronomie : je mets un point d’honneur à bien manger. La lecture figure aussi parmi mes passe-temps favoris, mais subit les conséquences de mon manque de temps.

L’avocate rattrape-t-elle toujours la femme une fois la robe raccrochée ?

J.C. : Certains réflexes d’avocate me rattrapent souvent. À ce titre, je fais toujours en sorte de dépasser les
a priori et ne pas juger hâtivement. Plus largement, l’écoute et plus encore l’empathie sont des qualités intrinsèques de l’avocat qui influent, je l’espère, sur ma relation aux autres dans le cadre privé. Côté défauts (ou pas ?), je garde aussi de la profession un certain acharnement à toute épreuve ou une ardeur particulière, selon le point de vue duquel on se place.

Propos recueillis par Alix Germain
Rédaction Legi Team

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